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Actualités - OPINION

Le chah persan

Il arrive que, de temps à autre, les mollahs guillerets de Téhéran débroussaillent un brin la touffe de poils qui leur mange la hure et entrebâillent une petite lucarne sur le 3e millénaire : une consultation électorale tous les quatre ou cinq ans, rien de tel pour améliorer l’ordinaire d’une population calcifiée par le moulin à prières et le marasme économique. On l’aura compris depuis un bail : l’Iran au quotidien n’est pas le pays rêvé pour des colonies de vacances, malgré les yeux pétillants derrière leurs bésicles d’intello du brave Mohammed Khatami. Tu sais, celui qui a l’air gentil quand il pose près de l’ayatollah Khamenei. Ce dernier, en revanche, est un poème à lui tout seul. Affichant au compteur quelque 65 balais, mais avec toutes ses dents, l’homme n’est pas le perdreau de l’année. Il préside sans jamais se marrer aux destinées d’un Komintern religieux plutôt opaque, ce qui sans doute donne à ce chah en robe de bure l’air sinistre et compassé de ceux qui sont investis d’un pouvoir discrétionnaire. Quinze ans de pouvoir, et il ne s’est jamais trouvé un larbin pour lui souffler que pour être aimé, faut d’abord commencer par être aimable. Près de lui sur le tapis persan, les soviets de mollahs, la garde prétorienne du régime, chargée de faire barrage à des valeurs aussi décadentes que la liberté et la démocratie. Grands ordonnateurs des élections, ces spécialistes de la concertation dans le monologue ont invalidé plus du tiers des candidats et persécuté tous ceux qui faisaient la mauvaise tête, c’est-à-dire tous ceux qui en avaient une : médecins, avocats, ingénieurs… Le fanatisme ne déteste rien tant que l’intelligence. Last, mais encore moins lisse, l’hyperayatollah affirme sans rire que celui qui n’est pas content sera proscrit. Probablement qu’il ferait le sacrifice de le lapider lui-même en cas de besoin. Monsieur le Guide est trop bon… Maintenant y a plus qu’à attendre que le cirque électoral fasse son œuvre. « Turban or no turban », telle est la question. Un calice que Mohammed Khatami devra boire jusqu’à l’hallali. Gaby NASR
Il arrive que, de temps à autre, les mollahs guillerets de Téhéran débroussaillent un brin la touffe de poils qui leur mange la hure et entrebâillent une petite lucarne sur le 3e
millénaire : une consultation électorale tous les quatre ou cinq ans, rien de tel pour améliorer l’ordinaire d’une population calcifiée par le moulin à prières et le marasme économique.
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