Selon des sources concordantes de la radio militaire israélienne, de l’Onu et du Hezbollah, un bulldozer israélien est entré, lundi soir, en territoire libanais et a aussitôt essuyé un tir de roquette de la part de la Résistance. Bilan : un soldat israélien tué et un autre blessé. Cette riposte remet-elle en question le calme à la frontière sud du Liban ? Cette interrogation est...
Actualités - REPORTAGE
Ce qu’ils en pensent - L’AFFAIRE DU BULLDOZER ISRAÉLIEN
Par HADDAD Scarlett, le 21 janvier 2004 à 00h00
Selon des sources concordantes de la radio militaire israélienne, de l’Onu et du Hezbollah, un bulldozer israélien est entré, lundi soir, en territoire libanais et a aussitôt essuyé un tir de roquette de la part de la Résistance. Bilan : un soldat israélien tué et un autre blessé. Cette riposte remet-elle en question le calme à la frontière sud du Liban ? Cette interrogation est sur toutes les lèvres, surtout après les menaces proférées par des responsables israéliens contre la population du Sud.
Cheikh Hassan Ezzeddine, porte-parole du Hezbollah
Q : Le timing de la riposte du Hezbollah remet-il en question le calme à la frontière sud ?
R : « Notre réaction est le résultat de l’insistance de l’ennemi israélien à violer constamment la souveraineté libanaise, par air, par mer et maintenant par terre. Pour nous, il s’agit d’une nouvelle agression contre l’intégrité du Liban et nous ne pouvions que réagir. D’ailleurs, depuis le début de l’année 2004, nous avons déjà recensé 50 violations israéliennes de notre souveraineté, par le survol des avions de notre espace aérien, l’entrée dans nos eaux territoriales et les attaques le long de la frontière. L’entrée du bulldozer, lundi soir, en territoire libanais est une violation flagrante de la souveraineté de la part des forces du génie militaire israélien. Conformément à son engagement pour défendre le territoire libanais, la Résistance se devait de réagir. Elle a accompli son devoir pour affronter les agresseurs et a pu atteindre le bulldozer. Le reste, vous le connaissez.
Quant à savoir quelles seront les conséquences de notre riposte, elles dépendent de la réaction des Israéliens. Pourront-ils réagir militairement, alors que la Finul a confirmé l’existence d’une violation, de leur part, du territoire libanais ? Ce que nous pouvons dire, de notre côté, c’est que toute action militaire contre le Liban entraînera une riposte de la Résistance. Mais les développements futurs dépendent des Israéliens. Nous n’agirons pas sans raison. »
Q : N’avez-vous pas couru un risque en attaquant le bulldozer et la situation pourrait-elle devenir incontrôlable ?
R : « Notre action s’inscrit naturellement dans les objectifs et le rôle de la Résistance. À mon avis, et en me basant sur les données que possèdent les Israéliens sur notre capacité d’action, la situation me paraît contrôlée. Je ne pense pas qu’il y aura de graves développements. Mais, de toute façon, nous nous préparons toujours au pire. »
Q : Vous avez l’air sûr de vous et de la justesse de vos choix. Mais votre position sur le voile islamique en France n’a-t-elle pas été une erreur ? Et est-ce le début d’un cafouillage ?
R : « Pourquoi ? L’affaire du voile est, pour nous, une question de principe général. Elle n’est pas limitée à un pays donné. Elle s’inscrit dans l’essence même du respect des libertés dont beaucoup de pays se vantent. Il ne s’agit donc nullement, de notre part, d’une ingérence dans les affaires internes françaises, mais du souci de défendre les libertés fondamentales de l’être humain. Ni plus, ni moins. Et le Hezbollah reste ce qu’il est. »
Omar Ghandour, étudiant en deuxième année de droit à l’USJ
Q : Pensez-vous que la riposte du Hezbollah est justifiée et ne risque-t-elle pas de remettre le calme actuel à la frontière en question ?
R : « Je pense que l’action du Hezbollah était tout à fait justifiée. La résistance contre Israël est un devoir national. La plus grande misère des Libanais est d’avoir réglé leurs problèmes internes en faisant appel à des puissances étrangères et à leurs armées. Il faut donc que cela cesse. Je suis contre toute présence étrangère au Liban, à plus forte raison si elle est israélienne. Si les Israéliens veulent la paix, ils n’ont qu’à rester chez eux. Pourquoi sont-ils entrés chez nous ? »
Q : Et si cela devait entraîner une explosion généralisée ?
R : « Il ne doit pas y avoir de débat sur le sujet. Nous devrions être tous d’accord pour rejeter toute présence étrangère au Liban. Et celle des Israéliens en premier. Dans ce cas précis, je ne crois pas que l’action du Hezbollah pourrait provoquer une explosion généralisée. Les choses sont claires : nous sommes deux pays en guerre. Qu’est donc venu faire un bulldozer israélien en territoire libanais ? Il est normal que, dans le contexte actuel, la Résistance lui tire dessus. Le mieux, c’est que chacun reste chez soi. »
Scarlett HADDAD
Selon des sources concordantes de la radio militaire israélienne, de l’Onu et du Hezbollah, un bulldozer israélien est entré, lundi soir, en territoire libanais et a aussitôt essuyé un tir de roquette de la part de la Résistance. Bilan : un soldat israélien tué et un autre blessé. Cette riposte remet-elle en question le calme à la frontière sud du Liban ? Cette interrogation est...
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