CONCERTS - Le trompettiste new-yorkais au Blue Note Café jusqu’au 22 février Tex Allen, respectueux du goût d’origine du jazz

Cinq. Et pas trois, comme précédemment annoncé. Cinq voyages, depuis 2000, à Beyrouth et dans ses environs, pour Tex Allen, l’élégant trompettiste new-yorkais qui s’est emparé de la minuscule scène du Blue Note Café jusqu’au 22 février (excepté dimanche 15). L’artiste aime tout ce qu’il trouve ici, dès son arrivée : accueil, logement, gastronomie et gent féminine bien sûr. C’est donc sans se faire prier qu’il est revenu et ce n’est pas ceux qui l’ont déjà entendu jouer qui s’en plaindront. Ce petit homme en costume gris, au bouc ras savamment sculpté, a à peine perdu quelques kilos, ce qui ajoute à son charme – que serait un musicien sans cet indéfinissable magnétisme ? Pas grand-chose, sans doute – et n’entrave en rien son jeu. « Vous avez raison, c’est une très belle trompette, répond-il avec un grand sourire quand on évoque avec lui l’instrument musical qui le suit dans tous ses « gigs ». Ça fait dix ans que j’en joue. Et c’est une grande chance pour moi d’avoir trouvé la trompette dont chaque son chante juste ». Pourtant, depuis cinq ans, Tex Allen assure son succès avec son dernier album, Prince of Peace Solo Album qui, le précise-t-il, «retranscrit musicalement ce que son nom indique ». Ces improvisations ne font qu’élargir, à l’oreille, la personnalité purement jazzique du trompettiste, méritant définitivement sa place auprès des pianistes. Phrasé articulé Les amateurs comme les nouveaux venus apprécieront donc, à la trompette, son phrasé parfaitement articulé, la netteté des notes émises. Tex Allen est passé maître dans la capacité de caler chaque son sans aucune précipitation, sans aucun compromis fâcheux, même lorsque le tempo s’accélère. Ses élégantes sorties de scène, quand les autres musiciens prennent la relève – Faure Basulto au piano, Maurice Khoury à la basse et Walid Tawil à la batterie –, sont pour lui «une meilleure participation à la performance, surtout quand la scène fait office d’estrade ». L’artiste ne se fourvoie jamais dans des morceaux de bravoure interminables, leur préférant tantôt des interprétations bien balancées et efficaces, tantôt de très belles réactivations de standards, mais sans en abuser. Bref, Tex Allen est à la trompette ce que le chocolat belge est à l’industrie de la confiserie globalisée : respectueuse du goût d’origine. Dégustation chaque soir à partir de 22h. Diala GEMAYEL Renseignements et réservations au 01/743857.