Le Pays basque s’apprête à envahir le Parc

L’Aviron Bayonnais (CFA), héros des 16es de finale face à Bordeaux (1-0 a.p.), « accueille » le Paris-SG au Parc des Princes, ce soir en 8e de finale de la Coupe de France de football, une réception chez leur hôte faute d’autorisation de jouer à Saint-Sébastien (Espagne). Les joueurs amateurs basques, dans l’impossibilité de recevoir Paris au stade Jean-Dauger de Bayonne (celui-ci ne répond pas aux normes exigées à ce stade de la compétition), ont en effet voté, à la quasi-unanimité, pour l’option parisienne, préférant un voyage de prestige à un déplacement en semaine à Pau ou à Bordeaux. Initialement, ils souhaitaient disputer la rencontre hors de l’Hexagone, au stade Anoeta de la ville voisine de Saint-Sébastien (province de Guipuzcoa, à 50 km environ de Bayonne), antre de la Real Sociedad, club du championnat d’Espagne avec lequel Bayonne a développé un partenariat. Mais malgré l’appui du président de la Real, José Luis Astiazaran, monté à Paris avec le président de la section football de l’Aviron, Manu Mérin, le dossier n’a pas eu l’oreille de la Fédération française (FFF), laquelle a décidé de maintenir cette rencontre en France. « Déjà l’apothéose » Manu Mérin sait très bien que pour un vrai supporteur parisien, un Bayonne-PSG ne vaudra jamais un PSG-Marseille. Ainsi, l’Aviron a mobilisé depuis plus d’une semaine la vaste diaspora des Basques de Paris pour occuper les travées de la Porte de Saint-Cloud. À Bayonne, la chasse aux billets a battu son plein. Les 400 premières places en vente, avec une place de TGV spécial incluse à 60 euros, se sont envolées en un quart d’heure à l’office du tourisme. Les malchanceux et les moins fortunés se sont rabattus sur un long déplacement en autocar à 50 euros, accès au stade compris. On ne connaît pas encore le nombre des véhicules qui partiront mardi à 07h00 du matin des bords de la Nive pour un périple de neuf heures d’autoroute, avec un départ de Paris prévu sur les coups de 01h00 du matin mercredi et une arrivée à Bayonne vers 10h00 pour les courageux au foulard bleu ciel, les couleurs du club. Mais si éliminer Niort (L2) puis Guingamp et Bordeaux (L1) est déjà une performance, battre le PSG dans son fief est un autre challenge pour l’Aviron. « Nous partons pour donner la meilleure image de nous et faire le meilleur match », dit Christian Sarramagna, l’entraîneur. « Nous savons qu’il y a très peu de chances, mais celles que nous aurons, nous voulons les développer au fil du match, ajoute l’ancien joueur de Saint-Étienne. Aller à Paris, c’est une super récompense pour les joueurs qui, à 85 %, sont des salariés. Le Parc pour nous, c’est déjà l’apothéose. »