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Les lecteurs ont voix au chapitre

Faucons et vautours J’écris pour affirmer mon profond agacement voire mon écœurement par rapport au « pseudohéroïsme » affiché par une Amérique triomphante et hautaine. Je pense ne pas être seul dans ce cas, tant s’en faut. Le monde, s’il lui reste encore un soupçon de raison, ne peut que condamner d’une seule voix l’absurdité d’une telle guerre et la mégalomanie qui l’a guidée (...). Gardons toujours à l’esprit que les pays qui condamnent aujourd’hui un tyran sanguinaire furent jadis ses plus grands partenaires économiques, des «pays amis » fermant les yeux sur ses exactions au profit d’intérêts pétroliers bien plus importants pour eux que la souffrance d’un peuple brimé. Rappelons-nous aussi du soutien et de l’aide apportés par les États-Unis, la France et l’URSS à Saddam Hussein dans sa guerre contre l’Iran en 1980, alors que celle-ci n’était aucunement justifiée mais servait néanmoins les intérêts géopolitiques et financiers de ces derniers (...). Aujourd’hui, les Américains doivent être seuls à assumer les conséquences d’une décision qu’ils ont prise sans l’aval de l’Onu et hors du concert des nations, et ce, quelle que soit l’issue de leur présence en Irak et ses retombées. En faisant fi de son autorité, ils ont mis en évidence toute la faiblesse du champ d’action de l’Onu et lui ont ainsi fait perdre une grande part de sa crédibilité. Les « faucons » de l’administration Bush ont désormais un cadavre (l’Irak) entre les griffes, et les « vautours alliés » viennent se partager les restes. Le sang des Irakiens aura beaucoup coulé, mais il n’aura hélas jamais aux yeux de l’Occident la valeur du pétrole. Chadi HAJJE-ALI Les risques de libanisation Dans un article signé Amine Maalouf, je lisais un jour : « Nous entendons Mikhaïl Gorbatchev, le leader de l’État le plus étendu de la planète, prévenir ses compatriotes contre les risques de “ libanisation ” ». J’ai tout laissé et me suis dirigé vers mon dictionnaire : « Libanisation : nom commun masculin (politique) fractionnement du territoire (d’un pays) consécutif à une guerre civile ». Un mélange de désolation et de vanité (...). Mais l’article continue : « Rêver du paradis, même perdu. Et cet autre Liban mérite qu’on y réfléchisse : l’accès à la modernité de l’Occident au rythme de l’Orient ! » J’ajoute : Si on s’unit, et si on prend conscience de la richesse de notre pays, si on apprend à le respecter, le Liban pourra ressusciter tel le phénix. Vouloir, c’est pouvoir. Jamil ELMAWIEH Tripoli La grève de l’Université libanaise Après ce long congé, où j’étais figée dans ma maison, sans boulot et privée d’éducation, me voilà de retour à la Faculté ! Même si c’est pour trois mois, quel bonheur ! À quoi ont-elles servi ces six semaines de grève si tout ce que la Ligue des professeurs a obtenu, c’est la reprise du dialogue avec le gouvernement ? À quoi bon ces jours perdus ? Personnellement je considère que c’était un fiasco pour tous (...). Qu’est-ce qui nous reste avec un taux effrayant de pauvreté et de chômage ? Qu’est-ce qui nous attend après cette grève ? Ces questions sont adressées à chaque membre du gouvernement libanais. On ne peut changer le passé, vous n’avez pas pu améliorer le présent, qu’est-ce qui nous reste pour le futur ? Gisèle ACHKAR Merci à votre journal Je vous remercie de donner un espace à vos lecteurs. Vos colonnes sont en effet un lien direct avec ceux qui aiment votre beau pays, autant magnifique que complexe. C’est avec gourmandise que je lis chaque jour vos articles. Je me délecte du maniement du verbe de vos journalistes et de la profondeur des propos qui y sont tenus (...). Je tiens aussi à souligner la qualité du peuple libanais, la gentillesse des personnes que j’ai pu rencontrer et ma profonde admiration (...) pour le courage et la ténacité dont vous avez et faites toujours preuve, jour après jour. Je vous remercie donc encore une fois, qui n’est pas de trop, pour l’excellence de votre journal. Franck MAILLOT La loi sur les loyers Quel gouvernement digne de ce nom peut oser, sans la moindre honte et sans scrupules, réclamer des impôts sur des maisons ou appartements bâtis, surtout lorsqu’ils sont loués bien en dessous de leur valeur locative effective, sous prétexte que la loi sur les loyers en vigueur couvrant la période 1975-1992 ne peut être changée. Parlons indemnités. Pour qui l’indemnisation ? (…) Si nous devons rentrer en possession de nos biens, il nous faudra à nous propriétaires 50 % de la valeur de ceux-ci pour faire les réparations nécessaires, car la grande majorité des locataires – pour des raisons bien connues – auront pris soins de mettre sens dessus dessous l’appartement ou la maison avant la remise des clefs. Allons donc. Nous sommes devenus, nous propriétaires, les dindons de la farce (…). Que l’État perçoive ses impôts de nos chers locataires! Khalil MTEINI Indignations en chaîne Sa capacité à s’indigner est la preuve qu’un peuple est toujours vivant, a dit quelqu’un. Si le constat demeure valable, alors les Libanais sont bien vivants, comme le prouve ce courrier où vous vous indignez tour à tour de la nonchalance des agents de la circulation, de voir l’Université libanaise à l’abandon, de la perspective d’une application barbare de la peine capitale, de voir le Liban présenté au monde comme un modèle d’effritement, d’une loi sur les loyers qui spolie systématiquement le petit propriétaire, de l’arrogance américaine en Irak ou d’une ingérence indue dans une question qui concerne la France. Aussi sommaires ou élaborées qu’elles soient, vos lettres sont aussi des réflexions, souvent inquiètes, sur la viabilité du Liban tel qu’il est aujourd’hui gouverné. Elles manifestent la résistance à ce qui tend à décaper tous les jours notre confiance dans notre pays, et la profonde aspiration à une gouvernance saine. Canaliser cette indignation, l’exprimer, voilà l’une des utilités d’un courrier des lecteurs et vous êtes nombreux à vous en féliciter. Fady NOUN Tolérance zéro Monsieur le ministre de l’Intérieur, Au nombre de nos tracasseries quotidiennes, il en est une qui s’impose chaque jour à tout citoyen devant se rendre de son domicile à son lieu de travail et vice versa, à savoir la circulation infernale et le non-respect flagrant du code de la route. Au vu du laxisme ambiant et généralisé, nous sommes en droit de nous demander Monsieur le ministre si vous-mêmes ainsi que les autres responsables vivez bien dans ce pays et empruntez bien les mêmes routes que nous autres citoyens. Si tel est le cas, et nous supposons qu’il l’est, nous nous posons une autre question évidente : n’enviez-vous pas TOUS les pays que vous avez eu l’occasion de visiter pour leur application des règles élémentaires sur les routes ? Je dis bien TOUS. Ceux qu’on définit comme plus «civilisés» que le Liban, mais aussi ceux qui sont étiquetés, peut-être à tort, comme moins «civilisés». Puisque vous répondez par l’affirmative et je suis sûr que vous le faites, qu’attendez-vous pour mettre fin à cette honteuse mascarade? Vous êtes seul à pouvoir le faire de par vos fonctions. Bien sûr, ce n’est pas à vous qu’incomberont la mise en place et le suivi quotidiens du nouveau comportement sur les routes et de la politique de «tolérance zéro» que nous attendons, mais c’est certainement à vous d’en donner le signal de départ. Mais au fait les agents de la circulation savent-ils au moins ce qu’ils doivent faire? On croirait que non, à les voir regarder nonchalamment les voitures stationnées en double et triple file ou encore à laisser passer, sans rien remarquer d’anormal, ces innombrables mobilettes sillonnant les rues de la capitale à contresens, faisant fi des règles élémentaires de la conduite auto. Monsieur le ministre, la solution est simple. En premier lieu, une campagne de sensibilisation devrait être lancée sans plus tarder. Je suis sûr que les médias, les agences de publicité ainsi que les sociétés de production seraient fières d’y participer gratuitement. Il ne vous restera plus ensuite qu’à lancer la campagne, en ayant assuré au préalable une formation adéquate aux hommes sur le terrain ainsi qu’à leurs responsables. De grâce, Monsieur le ministre, faites-le au plus vite. Vous feriez beaucoup plus de citoyens heureux que vous ne l’imaginez et votre ministère ainsi que vous-mêmes n’en serez que plus crédités. Raja RASSI Astrologie et « clairvoyance » Le phénomène de la « clairvoyance », au Liban, prend des proportions vraiment inquiétantes! Pas une chaîne TV (à l’exception d’al-Manar, dont la prise de position est religieuse plutôt que scientifique) qui n’ait consacré, à l’occasion du Nouvel An, une émission aux prédictions des soi-disant « clairvoyants » et autres astrologues, qu’on a le toupet de nous présenter comme des « savants » (aalem falak)! C’est d’autant plus inadmissible qu’il y a une distinction bien nette entre la vraie science des astres, qui est l’Astronomie, et les vestiges des anciennes croyances de l’Antiquité et du Moyen-Âge, qu’on appelle Astrologie dans le monde civilisé. Cette distinction existe aussi en arabe: l’Astrologie, c’est « fann attanjim », et non pas « ‘elm al-falak » ! (...) Qu’il y ait une rubrique Horoscope quotidienne, personne ne songerait à s’en offusquer, c’est un passe-temps inoffensif. Mais que l’Astrologie soit prise au sérieux en 2004, c’est tout à fait inadmissible! Voici d’ailleurs ce que l’éminent astronome français Jean-Claude Pecker, membre de l’Institut, nous dit au sujet de l’Astrologie dans son livre Clefs pour l’Astronomie : « Les formes d’énergie connues qui peuvent se propager dans l’espace sont la gravitation, l’énergie véhiculée par les radiations électromagnétiques, et celle que transportent les particules énergétiques. S’il existait une autre forme d’énergie, ou bien nous l’aurions mesurée, ou bien elle serait beaucoup plus faible, et donc beaucoup moins susceptible d’influencer n’importe quel phénomène. Or gravitation, radiations et particules influencent de même façon deux personnes, qui naissent à deux instants différents ; et de toute façon bien moins que ne les influencent la force de gravitation exercée par des objets proches, comme la Terre ou le rayonnement des lampes ou même que la poussière qui monte du plancher voisin»... Il n’y a pas de place ici pour citer les opinions d’autres savants à ce sujet, mais elles sont toutes semblables à celle de J-C Pecker: croire à l’astrologie et à la clairvoyance (ces « Would-be sciences », comme les appelle le prix Nobel de Physique Steven Weinberg), c’est tourner le dos à toute la science moderne et à ses acquisitons. George Émile MELKI La polémique sur le voile Suite à un long et riche débat, le président de la République française, Jacques Chirac, a décidé de réaffirmer le principe de laïcité par une loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école. Certains Libanais ont critiqué ce choix pourtant soutenu par une majorité de Français. Ces réactions illustrent l’incompréhension qui entoure, parfois, le principe, trop souvent galvaudé, de laïcité (...). Devant l’ambassade de France à Beyrouth, de jeunes Libanaises ont dénoncé ce qu’elles estiment être une discrimination. Mais discriminer implique traiter différemment des situations qui, pourtant, s’avèrent similaires. Le hijab, la kippa, la croix ou tout autre signe manifestant ostensiblement une appartenance religieuse sera proscrit. Vis-à-vis de la loi, le même critère engendre la même conséquence. La discrimination décriée n’existe pas (...). Jean-François HAMELIN Paris Non à la peine de mort Tout d’abord je voudrais vous féliciter pour votre initiative. Étudiant libanais dans le sud de la France, à Toulouse, je voudrais adresser une sorte de lettre ouverte à tous les Libanais ! Demandons au président Émile Lahoud de ne pas donner son accord pour l’exécution des 27 libanais condamnés à mort (...). Montrons au monde entier que les droits de l’homme sont respectés dans notre pays et, si possible, abolissons la peine de mort. Au pire des cas, il existe la réclusion a perpétuité ! La deuxième chose que je voudrais dire, c’est que pour aller de l’avant, il faudrait qu’il y ait séparation entre la politique et la religion. Houssam MROUÉ Toulouse Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (Rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Faucons et vautours

J’écris pour affirmer mon profond agacement voire mon écœurement par rapport au « pseudohéroïsme » affiché par une Amérique triomphante et hautaine. Je pense ne pas être seul dans ce cas, tant s’en faut.
Le monde, s’il lui reste encore un soupçon de raison, ne peut que condamner d’une seule voix l’absurdité d’une telle guerre et la...