Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

CRASH DE COTONOU - Le PDG d’« an-Nahar » interviendrait aujourd’hui à la réunion des Ordres de la presse et des journalistes L’enquête éclipsée par l’affaire Berry-Tuéni

En attendant que le procureur général, Adnane Addoum, reçoive un rapport écrit sur les premiers résultats de la lecture des boîtes noires du Boeing 727 de l’UTA qui s’était écrasé le 25 décembre dernier à Cotonou, des sources bien informées insistent sur la nécessité de laisser l’enquête suivre son cours naturel, loin des surenchères, afin que continuent à être préservés les droits des rescapés et ceux des familles des victimes. D’aucuns craignent d’ailleurs que certaines campagnes menées ici ou là ou certaines informations distillées, sans trop de garanties sur leur crédibilité, ne nuisent aux droits des familles : les doutes ainsi répandus peuvent être mis à profit par les sociétés d’assurances, qui chercheront par tous les moyens à moins (ou ne pas) payer les indemnités auxquelles les familles des victimes ont droit. Sans compter que campagnes et infos-intox n’aident en rien le cours de l’enquête, notamment à l’étranger, bien au contraire. Ces sources bien informées, citées par l’agence al-Markaziya, indiquent par ailleurs que la position adoptée par le président de la Chambre ainsi que les déclarations du ministre des Transports s’inscrivent toutes deux dans la même volonté de recadrer les choses et de privilégier l’objectivité et la rigueur dans l’appréhension de la tragédie et de ses conséquences. C’est-à-dire loin des tiraillements, qui ne serviront en rien la réputation du Liban ni l’intérêt des Libanais - notamment ceux de l’émigration. En outre, l’on a appris que les comités issus des diasporas libanaises en Afrique ont déjà entamé leurs contacts avec les responsables libanais, soit par le biais du ministère des Affaires étrangères, soit plus directement, afin de mettre un terme aux informations contradictoires jetées à la face de l’opinion publique. La raison de cela : les émigrés libanais craignent en effet un début de crise avec des États africains - crise qui pourrait se répercuter négativement sur leurs intérêts dans ces pays. Sur un autre plan, tous les regards seront braqués ce matin sur la réunion que tiendront l’Ordre de la presse et celui des journalistes, qui débattront de la plainte déposée officiellement par Nabih Berry contre le PDG d’an-Nahar, Gebrane Tuéni. Et même si les choses semblent se diriger vers un règlement à l’amiable, il est attendu que Gebrane Tuéni intervienne aujourd’hui, pour mettre l’accent sur la liberté de la presse, et rappeler que la plainte du n°2 de l’État contredit cette liberté-là. Justement, les réactions à l’affaire Berry-Tuéni se sont multipliées au cours du week-end. Le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, a souhaité que les médias « préservent un minimum de crédibilité et d’objectivité ». Le député du Kesrouan, Farid el-Khazen, a estimé qu’il était « impossible de faire autrement que de respecter l’opinion de tous les journalistes, parce que la presse est la colonne vertébrale indispensable au renforcement des libertés ». Pour le jeune député, l’éditorial de Gebrane Tuéni « est le résultat de la détérioration de la justice et de l’appareil judiciaire libanais ». Le député haririen de Beyrouth, Bassem Yammout, s’est étonné que le crash de Cotonou « se soit transformé en une bataille de surenchères et de règlements de comptes politiques, loin, très loin de l’aspect humanitaire de la tragédie ». Son collègue Jean Oghassepian a également déploré ce qui a été dit à l’encontre de Nabih Berry, assurant que « toucher à la dignité du président de la Chambre c’est s’en prendre à la dignité de tous les députés », et qu’il valait mieux « ne pas anticiper les résultats de l’enquête et publier des informations qui ne se basent sur aucune réalité judiciaire ». Même réactions de condamnation de la part des députés Ali Bazzi - membre du bureau politique du mouvement Amal -, Fayez Ghosn et Fayçal Daoud. Quant à Ghazi Zeayter, il s’est déclaré désolé du fait que « certains hommes de médias s’arrogent le droit d’être à la fois juge, avocat et bourreau ». Sans compter le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, qui a adressé un message aux Ordres de la presse et des journalistes, indiquant que la responsabilité nationale et professionnelle implique la recherche de la vérité, et soulignant qu’il fallait « mettre un terme à ceux qui entendraient aller au-delà du journalisme et au-delà des limites de la sincérité ». Le président de la commission parlementaire des Travaux publics, Mohammed Kabbani, a estimé que tout ce qui se dit à propos du crash de Cotonou « n’est que caricatures », estimant que l’erreur qui a provoqué ce crash est fonctionnelle : la surcharge de l’avion. Il a appelé les uns et les autres à garder les soupçons dans les limites de la science et à ne pas abonder dans les règlements de comptes quand il s’agit d’une catastrophe nationale. Le vice-président du Conseil, Issam Farès, a pour sa part insisté sur « la nécessité de laisser la justice poursuivre son travail » dans l’affaire de l’avion accidenté, estimant que l’enquête judiciaire est « seule habilitée à faire la lumière sur les circonstances de l’accident et à définir les responsabilités ». Signalons que le n°2 du gouvernement a reçu Nakhlé Bitar, du village de Baïno, qui a perdu trois de ses proches dans le crash de Cotonou : sa femme Christina (34 ans) et ses enfants Alexandre (7 ans) et Antoine (4 ans). Quant au n°2 du Hezbollah, Naïm Kassem, il a nié toute relation entre le parti intégriste et le Boeing de l’UTA, ou ses propriétaires.

En attendant que le procureur général, Adnane Addoum, reçoive un rapport écrit sur les premiers résultats de la lecture des boîtes noires du Boeing 727 de l’UTA qui s’était écrasé le 25 décembre dernier à Cotonou, des sources bien informées insistent sur la nécessité de laisser l’enquête suivre son cours naturel, loin des surenchères, afin que continuent à...