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Actualités - CHRONOLOGIE

TERRORISME - L’avocat général Philippe Chemithe contre la libération conditionnelle du prisonnier libanais La justice française décidera vendredi prochain si elle libère Georges Ibrahim Abdallah

La justice française décidera définitivement vendredi prochain si le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, 52 ans, condamné à perpétuité en 1987, peut ou non être remis en liberté après 19 ans de détention, indique une dépêche AFP datée de Paris. Cette décision revient à la Juridiction nationale de libération conditionnelle (JNLC), composée de magistrats de la Cour de cassation et présidée par Roger Beauvois, à laquelle l’avocat général Philippe Chemithe a demandé hier de rejeter la demande. M. Chemithe a donc soutenu le recours du procureur général de Pau qui s’était opposé à la décision de première instance, rendue en novembre dernier par la Juridiction régionale de libération conditionnelle de Pau, qui autorisait la remise en liberté. Hier, Me Jacques Vergès, avocat d’Abdallah, est venu soutenir la demande de son client, détenu à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), mais n’a pas souhaité faire de commentaires à sa sortie de l’audience. Provoquant la surprise, la Juridiction de Pau avait accepté l’élargissement de ce détenu un peu spécial, à la condition toutefois que soit exécutée « l’interdiction définitive du territoire prononcée par le tribunal de Lyon le 7 juillet 1986 », c’est-à-dire qu’il quitte définitivement la France. Sans le recours du procureur général de Pau, à la requête du garde des Sceaux Dominique Perben, la remise en liberté serait intervenue à la mi-décembre. La décision était surprenante tant le nom d’Abdallah est à jamais lié à la campagne d’attentats qui a ensanglanté Paris en 1985-1986 (13 morts et plus de 300 blessés). Les terroristes de l’époque, dirigés par le Tunisien Fouad Ali Salah, chef du CSPPA (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient), réseau pro-iranien, entendaient faire payer à la France son soutien à l’Irak dans la guerre contre l’Iran et réclamaient la libération de trois terroristes : Abdallah, un autre Libanais, Anis Naccache (condamné à vie pour un attentat manqué en 1980 contre Chapour Bakhtiar, ex-Premier ministre du Chah), libéré en 1990, et Varoudjian Garbidjian, Arménien responsable de l’attentat d’Orly en 1983 (8 morts et 50 blessés), libéré en 2001. Abdallah, ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), a été condamné le 28 février 1987 pour complicité dans l’assassinat en 1982 à Paris de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov, et complicité dans la tentative d’assassinat en 1984 du consul américain à Strasbourg, Robert Onan Homme. Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, il avait d’abord été condamné le 7 juillet 1986 par le tribunal correctionnel de Lyon à 4 ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs. Son procès devant la cour d’assises de Paris, en février 1987, avait provoqué un vif émoi, lorsque l’avocat général Pierre Baechlin avait requis une faible peine, semblant répondre à la menace que faisaient peser sur le pays les groupes terroristes. « La mort dans l’âme, je vous conjure, je vous supplie, je vous demande de ne pas prononcer contre Abdallah une peine supérieure à dix ans de réclusion criminelle », avait dit M. Baechlin, soulevant une vague d’indignation dans le pays.

La justice française décidera définitivement vendredi prochain si le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, 52 ans, condamné à perpétuité en 1987, peut ou non être remis en liberté après 19 ans de détention, indique une dépêche AFP datée de Paris.
Cette décision revient à la Juridiction nationale de libération conditionnelle (JNLC), composée de magistrats...