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Actualités - CHRONOLOGIE

Voile islamique - À situation inédite, solution inédite, préconise Sammak La position décriée de Tantaoui défendue par le conseiller de Dar el-Fatwa

La décision française visant à interdire le port du voile islamique à l’école publique fait partie des questions jurisprudentielles inédites sur lesquelles réfléchissent des conseils de jurisprudence qui se tiennent en Jordanie ou en Arabie saoudite, a confié hier à L’Orient-Le Jour M. Mohammed Sammak, conseiller du mufti de la République, Mohammed Rachid Kabbani. Dans une courte étude publiée hier, M. Sammak, qui est également membre du comité national pour le dialogue islamo-chrétien, a défendu la solution avancée par le cheikh d’al-Azhar, Mohammed Sayyed Tantaoui, l’une des plus hautes autorités de la communauté sunnite, qui avait affirmé que l’État français était en droit d’imposer le respect des principes de la laïcité dans les écoles publiques, et que cette loi s’imposait aux musulmanes. M. Sammak affirme en particulier qu’il existe un « grand vide » en ce qui concerne les solutions religieuses aux problèmes que rencontrent les minorités musulmanes dans les sociétés où la majorité est non musulmane. « Ce sont des situations inédites pour lesquelles il faut trouver des solutions adaptées, a-t-il affirmé. La question du voile n’est pas la seule à se poser. Il y a tout l’éventail des questions de bioéthique qui est un domaine absolument neuf à défricher. » Spécialiste des questions religieuses, M. Sammak a « dénié aux exégètes musulmans le droit d’imposer à un État non musulman les règles de conduite à suivre », soulignant que « les règles de conduite des musulmans dans les pays non musulmans ne peuvent pas être traitées à distance ». De ce fait, M. Sammak a appelé à « prendre l’avis des dignitaires religieux musulmans qui vivent en Occident dans les pays d’émigration musulmane ». « L’affirmation du cheikh d’al-Azhar, selon qui les musulmans qui vivent dans des pays d’accueil se doivent de respecter les lois et usages en cours, est une règle musulmane générale sur laquelle tous les docteurs de la foi se sont accordés », assure M. Sammak. « Pour les Français, la séparation entre la religion et l’État est un principe de base. Donc, si la femme musulmane renonce au voile, car il lui est nécessaire de vivre dans ce pays, elle ne pèche pas », a ajouté M. Sammak. Au Liban, les prises de position hostiles à l’interdiction du voile en Europe sont surtout le fait du Hezbollah et des associations sunnites qui gravitent dans son orbite, comme le rassemblement des ulémas musulmans. Dar el-Fatwa, pour sa part, tout en souhaitant que le gouvernement français révise sa décision, s’est démarqué de cette approche jugée « totalitaire » des organisations islamistes. Selon M. Sammak, cheikh Tantaoui « a fait preuve de sagesse » en choisissant de ne pas antagoniser davantage encore l’Occident et l’islam, en attendant de prouver à cet Occident que les campagnes contre l’islam, qui faisaient déjà rage bien avant le 11 septembre, sont injustifiées.

La décision française visant à interdire le port du voile islamique à l’école publique fait partie des questions jurisprudentielles inédites sur lesquelles réfléchissent des conseils de jurisprudence qui se tiennent en Jordanie ou en Arabie saoudite, a confié hier à L’Orient-Le Jour M. Mohammed Sammak, conseiller du mufti de la République, Mohammed Rachid...