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Actualités - CHRONOLOGIE

Un minimum de décence

Inouï. Aucun mot ne peut mieux qualifier le ton avec lequel les responsables de l’information du parti Kataëb ont répondu hier à une association de défense des droits de l’homme reconnue internationalement pour son professionnalisme et son dévouement à la cause des libertés, du respect de la personne humaine et du droit humanitaire. Ainsi, Solide, l’une des trop rares associations de la société civile à avoir déployé tous ses efforts pour briser le tabou que constituait, il y a moins de cinq ans, le dossier des détenus dans les prisons syriennes, serait « un robot manipulé par certains par le biais de services douteux, qui ne se manifeste que lorsque surviennent des développements substantiels et positifs ». Il est déplorable que la direction de Saïfi ne soit pas encore sortie des schèmes sclérosés de la guerre. Immédiatement, face à la critique, elle sort les grandes accusations, se rabat sur la théorie du complot et crie à la manipulation. Preuve en est, cette propension à vouloir faire passer Solide pour « une association dont l’existence est entourée de mystère » et « qui possède un rôle ambigu ». Pourquoi ne pas aller jusqu’à qualifier l’association, qui est transparente et qui relève principalement d’une seule personne clouée sur une chaise roulante, Ghazi Aad, d’organisation dissidente qui œuvre pour le renversement du système ? Le comble de l’ironie est de qualifier Solide d’association « dont les membres manquent de sens de responsabilité nationale, et qui persiste à vouloir user les nerfs et abuser des sentiments des proches de disparus, sans aucune information valable ». Au moment où bien des personnalités politiques abondent dans la flagornerie, sans jamais avoir l’audace de réclamer la libération des détenus dans les prisons syriennes, Solide a eu le mérite de prêcher seule dans le désert durant plusieurs années malgré toutes les pressions qui ont été exercées sur elle, et ce pour un dossier qui n’est l’apanage d’aucun courant politique, dans la mesure où il vise à libérer des centaines de personnes de toutes les tendances politiques et communautaires. En réalité, l’association est, avec son alter ego français, Solida, la seule qui possède suffisamment d’informations et de preuves prouvant la présence de détenus libanais en Syrie, et représente la seule lueur d’espoir pour des parents qui ont été abandonnés par le pouvoir, dont le parti Kataëb est aujourd’hui l’un des piliers principaux. Il est bien facile de s’en prendre à la société civile, messieurs du parti, pour justifier des positions évasives. Il est tout aussi triste de constater que, de nos jours, dans le jargon des responsables de l’information du parti Kataëb, « manquer de responsabilité nationale » se rapporte à ceux, rares, qui ont encore l’audace et le courage de leurs positions. M.-H. G.
Inouï. Aucun mot ne peut mieux qualifier le ton avec lequel les responsables de l’information du parti Kataëb ont répondu hier à une association de défense des droits de l’homme reconnue internationalement pour son professionnalisme et son dévouement à la cause des libertés, du respect de la personne humaine et du droit humanitaire.
Ainsi, Solide, l’une des trop rares...