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Actualités - CHRONOLOGIE

Les milieux diplomatiques se félicitent de la victoire de la transparence

L’annulation de l’appel d’offres pour la privatisation de la téléphonie mobile au Liban est l’une des décisions les plus saines que le Conseil des ministres ait prises depuis longtemps, estime-t-on dans les milieux diplomatiques occidentaux, où l’on a suivi de près ce dossier. Dans les milieux politiques par ailleurs, on souligne que, se sachant observé, le pouvoir politique n’a pu faire autrement qu’éviter un scandale qui aurait constitué le point d’orgue d’une série d’autres affaires de corruption politique et administrative. On apprend même, de source bien informée, que l’ambassadeur des États-Unis au Liban, Vincent Battle, a félicité le ministre des Télécoms pour la maîtrise et la transparence dont il a fait preuve dans la gestion de ce dossier. Au préalable, M. Battle s’était informé du dossier de la privatisation auprès de l’un des directeurs anglais de la HSBC, la banque qui a joué le rôle de consultant dans le processus de privatisation. En privé, M. Battle fait l’éloge des qualités du ministre des Télécommunications et le considère comme le garant du bon fonctionnement du secteur et des rentrées qu’il assure au Trésor. Ainsi, entre le ministre des Télécoms et le Conseil supérieur de la privatisation, l’ambassadeur US et, à sa suite, les cercles diplomatiques, ont fait leur choix. C’est le Conseil supérieur de la privatisation qui assume l’échec du premier processus de privatisation engagé au Liban, et c’est lui qui doit en supporter désormais les conséquences. Au demeurant, le Conseil des ministres n’est pas loin de penser comme eux, à en juger par sa décision de considérer le premier processus de privatisation comme ayant échoué, et de confier le nouvel appel d’offres au ministre des Télécoms, sans référence au Conseil supérieur de la privatisation, qui a ainsi été sanctionné. On prête à M. Cardahi l’intention de faire vite et d’achever la préparation du nouveau cahier des charges pour la privatisation de la gestion des deux réseaux de téléphonie mobile avant l’expiration de leur mandat de gestion, le 31 mars. Le nouveau cahier des charges prévoira que les compagnies qui sont en litige avec l’État ne sont pas habilitées à participer à l’adjudication, et que les proches de personnalités exerçant des charges publiques seront exclus de l’appel d’offres, ce qui disqualifie automatiquement les groupes Dalloul et Mikati, qui étaient restés en lice pour la gestion des réseaux LibanCell et Cellis. M. Cardahi, qui envisage l’organisation d’une enchère publique à l’image des appels d’offres de l’armée, va rencontrer les ambassadeurs de l’Union européenne et des États-Unis, pour leur demander d’encourager les firmes de leurs pays à participer à l’appel d’offres. Le succès d’un tel processus pourrait alors servir de modèle pour d’autres privatisations. Mais le Premier ministre n’a pas baissé les bras : en effet, il a convoqué le Conseil supérieur de la privatisation, qui relève directement de lui, à se réunir pour entamer l’examen de la privatisation de l’EDL et du secteur de l’eau. La polémique sur le cellulaire devrait figurer au centre d’un débat parlementaire auquel le Front des réformes du tandem Omar Karamé-Hussein Husseini a appelé, et à l’issue duquel certains souhaitent poser la question de confiance. Omar Karamé n’hésite pas à parler du « vol » des rentrées du cellulaire, notant que celles-ci ont enregistré des majorations de 25 millions de dollars, après l’installation par M. Cardahi d’équipements de contrôle. On fait l’impossible, dans les milieux du Premier ministre, pour retarder ce débat, embarrassant pour Rafic Hariri et qui le met directement en cause, d’autant que la parole devrait y être donnée à un Jean-Louis Cardahi qui ne passe pas spécialement pour être l’un de ses hommes liges. Philippe ABI AKL
L’annulation de l’appel d’offres pour la privatisation de la téléphonie mobile au Liban est l’une des décisions les plus saines que le Conseil des ministres ait prises depuis longtemps, estime-t-on dans les milieux diplomatiques occidentaux, où l’on a suivi de près ce dossier. Dans les milieux politiques par ailleurs, on souligne que, se sachant observé, le pouvoir...