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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Les autorités se donnent un mois pour planifier la reconstruction de Bam Téhéran attend de Washington « du concret »

Téhéran a réclamé hier de la clarté et du concret de Washington avant d’envisager d’accepter une mission politique américaine en Iran et, éventuellement, de renouer le dialogue. Dans le même temps, les Iraniens se donnent un mois pour élaborer un plan de reconstruction de Bam, la ville dévastée avec sa région par le tremblement de terre du 26 décembre. Le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, a déclaré devant la presse que « le temps pour une mission (américaine en Iran) n’est pas encore venu ». Il évoquait la visite, proposée par les États-Unis, d’une délégation conduite par le sénateur Élisabeth Dole. Cette mission, après le tremblement de terre de Bam, aurait été purement humanitaire, selon les Américains. Mais, conduite par le sénateur Élisabeth Dole, elle aurait été suggérée par le président George W. Bush lui-même selon la presse et aurait compris un membre de sa famille. Elle aurait été la première du genre depuis la rupture des relations diplomatiques en 1980. La proposition a immédiatement été interprétée comme un nouveau geste d’apaisement de la part de Washington. Elle a cependant été rejetée par Téhéran. M. Assefi a redit que la République islamique attendait du concret des États-Unis : « Les États-Unis savent ce qu’ils ont à faire. » L’ampleur du désastre a convaincu les Américains de passer sur plus de 20 années d’animosité réciproque. Le vice-secrétaire d’État américain Richard Armitage a appelé l’ambassadeur iranien aux Nations unies, Washington a aussitôt offert son aide, dépêché plusieurs avions de matériel et 80 médecins et secouristes et décidé une levée provisoire et partielle des sanctions imposées à la République islamique. Les dirigeants iraniens ont salué l’aide américaine, ils ont cependant signifié qu’elle ne suffisait pas à régler les différends profonds entre les deux pays où beaucoup, début 2003, parlaient de guerre. Si la levée des sanctions « est prolongée et étendue, le climat changera, a déclaré M. Assefi, 90 jours (la durée de la suspension), ce n’est pas très long, il faut attendre pour voir ». Mais, a-t-il expliqué, « ces derniers jours, nous avons entendu des voix discordantes chez les Américains, il est donc difficile de juger, on ne sait pas clairement si l’aide américaine est un acte isolé ou pas. » Par ailleurs, à Bam, dans la ville meurtrie, les Iraniens ont affirmé hier qu’ils se donnent un mois pour élaborer un plan de reconstruction de Bam, a indiqué hier un officiel de l’Onu. Ils ont créé un comité qui devra en particulier décider si la ville sera reconstruite ou non au même endroit, malgré la proximité de la faille toujours active, a déclaré Jesper Lund, chargé par l’Onu de coordonner l’aide. Une forte secousse a encore été ressentie sur place hier matin. Un séisme de 3,6 sur l’échelle ouverte de Richter a été enregistré samedi à 16h53 GMT, a rapporté l’agence officielle Irna. Le président Mohammed Khatami a promis la reconstruction de Bam en deux ans. Celle-ci devrait coûter « au moins 4 000 milliards de rials », soit 400 millions d’euros, d’après de premières estimations du chef de l’Organisation du plan, Mohammed Satarifar. La plupart des quelque 40 000 habitants restés dans leur ville (90 000 autrefois) continuent de vivre sous les tentes dressées sur les ruines de leur maison. Bien que leur regroupement faciliterait l’aide et le contrôle sanitaire, ils craignent d’abandonner aux pillards ce qui reste de leurs biens sous les ruines et de retarder la reconstruction en s’installant dans un provisoire qui dure. Les autorités continuaient de recenser les rescapés. 50 000 cartes d’identité temporaires ont été distribuées, selon le Croissant-Rouge. Les banques ont rouvert, la poste aussi. La classe devait reprendre aujourd’hui, mais, selon le préfet Ali Shafiie, 9 000 élèves et 2 000 professeurs et cadres de l’enseignement ont été tués. « Il y a eu un tremblement de terre ? » : les premiers mots de la miraculée centenaire Les premiers mots de la presque centenaire tirée vivante des décombres de Bam samedi ont été pour demander s’il y avait eu un tremblement de terre et réclamer une tasse de thé, ont rapporté les secours dimanche. « J’ai très froid. S’il vous plaît, mettez votre main derrière ma tête. Je peux avoir une tasse de thé ? Il est trop chaud. Donnez-le moi doucement », a dit Shahr-Banou Mazandarani, 97 ans, quand les sauveteurs l’ont retrouvée dans les gravats. Shahr-Banou Mazandarani a été découverte par « une fille du Croissant-Rouge ». « Ils ont vu ses mains sortant des décombres », a raconté le docteur Paul Odberg, de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, « ils ont cru qu’elle était morte, ils ont essayé de sortir le corps et se sont rendu compte qu’elle était encore en vie ». Selon le médecin norvégien qui dirige l’hôpital où elle est soignée, le métabolisme de cette femme, ralenti par son grand âge, explique, « sa survie ». Perte de mémoire ou coquetterie ? Au journaliste de la télévision d’État qui lui demandait son âge, la nonagénaire a répondu : « 50 ans ».
Téhéran a réclamé hier de la clarté et du concret de Washington avant d’envisager d’accepter une mission politique américaine en Iran et, éventuellement, de renouer le dialogue. Dans le même temps, les Iraniens se donnent un mois pour élaborer un plan de reconstruction de Bam, la ville dévastée avec sa région par le tremblement de terre du 26 décembre.
Le porte-parole...