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Actualités - ANALYSE

PERSPECTIVES La pause des fêtes de fin d’année s’achève aujourd’hui Les pôles de l’Exécutif seront confrontés à nouveau cette semaine au dossier du cellulaire

L’année écoulée s’était achevée sur une trêve forcée entre le chef de l’État et le Premier ministre. Une trêve qui s’est trouvée (relativement) consolidée par la pause des fêtes de Noël et du Nouvel An. Cette pause prend fin aujourd’hui et, par le fait même, les Libanais vivront à nouveau, dès ces premiers jours de 2004, au rythme du suspense entretenu autour de l’équilibre instable qui marque l’évolution des rapports entre Baabda et Koraytem. Avec la reprise des cours à l’Université libanaise, aujourd’hui, au terme d’une grève ouverte des professeurs qui aura duré près d’un mois et demi, le gouvernement a réussi à désamorcer une crise qui risquait de miner, d’entrée de jeu, la dernière année du mandat présidentiel. Parallèlement, le gel, pour un court laps de temps, du contentieux financier entre les hôpitaux privés et la Caisse nationale de Sécurité sociale contribuera aussi, sans nul doute, à décrisper l’atmosphère au niveau de l’Exécutif. Et le Conseil des ministres est appelé à plancher sur ce dossier pas plus tard que jeudi prochain, le gouvernement s’étant engagé à débloquer le montant de la dette qu’il doit à la CNSS. Mais le cabinet Hariri sera surtout confronté à nouveau, au cours des prochains jours, à la principale pomme de discorde qui continue d’envenimer de manière endémique les relations entre les deux pôles de l’Exécutif : le sort de la téléphonie mobile. C’est en principe cette semaine que l’État devrait être fixé sur le résultat de l’appel d’offres international qui a été lancé en vue de la privatisation du secteur. Cet appel d’offres porte sur deux options : des enchères, en vue de l’achat d’une licence d’exploitation du réseau (ce qui se traduirait alors par une privatisation classique) ; ou l’adjudication, en vue de la gestion du secteur pour le compte de l’État, lequel resterait ainsi propriétaire du réseau. Six entreprises sont en lice : l’opérateur français Orange, LibanCell, Invest Com (groupe Mikati), l’opérateur grec OTE, la société koweïtienne MTC et Detecom (filiale de Deutsche Telecom). Les cinq premières entreprises ont été préqualifiées pour la participation aussi bien aux enchères qu’à l’adjudication, alors que Detecom n’est en lice que pour la gestion. Les plis présentant les offres de ces six entreprises seront ouverts mercredi prochain. Une commission ad hoc examinera alors les volets techniques, financiers et administratifs de ces offres. Cette commission est formée de cinq membres, trois désignés par le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, et deux par le Conseil supérieur pour la privatisation (CSP, relevant de M. Rafic Hariri). Elle aura un délai de trois jours (à compter de mercredi) pour soumettre son rapport et ses recommandations au ministre des Télécoms et au CSP. Ses décisions seront prises à la majorité. Le rapport sera ensuite transmis au Conseil des ministres, qui sera saisi également des observations présentées par M. Cardahi et par le CSP. À la lumière de cette triple évaluation, le cabinet devra se prononcer pour l’une ou l’autre des deux options envisagées : la vente de deux licences d’exploitation du réseau cellulaire ; ou la conclusion d’un simple accord de gestion, le réseau restant propriété de l’État. Lorsque le gouvernement se sera prononcé pour l’une ou l’autre de ces options (ou même, le cas échéant, pour les deux), une seconde phase sera entamée : la surenchère. Les sociétés encore en lice devront présenter (un peu comme dans une vente aux enchères) la meilleure offre pour l’achat d’une licence ou pour la gestion du secteur (suivant le choix qu’aura fait le gouvernement). Il reviendra au Conseil des ministres de trancher et d’opter pour les offres les plus avantageuses. La décision finale du gouvernement sera prise en prenant en considération des facteurs aussi bien quantitatifs que qualitatifs. Au cours des derniers mois, M. Cardahi a insisté sur l’approche « qualitative » du processus de privatisation dans le but de garantir le développement et la modernisation futurs du secteur. L’évolution rapide en matière de technologie ne permet pas en effet d’envisager la privatisation sous le seul angle du profit financier enregistré par l’État. Une offre avantageuse sur le plan financier pourrait ainsi être jugée irrecevable si elle n’assure pas, parallèlement, la modernisation continue du réseau ainsi qu’un entretien efficace de l’équipement. Le Conseil des ministres devra donc savoir doser et évaluer un ensemble de paramètres techniques, financiers et administratifs. Cela laissera sans doute la porte grande ouverte à un débat entre les membres du gouvernement. Du coup, les tiraillements entre Baabda et Koraytem risqueraient d’être relancés. Reste à espérer que les critères qui seront retenus par le cabinet, en fin de parcours, pour déterminer le choix final, ne tiendront compte que du seul intérêt de l’État, combiné aux impératifs de développement d’un secteur devenu vital pour le quotidien des Libanais. Michel TOUMA
L’année écoulée s’était achevée sur une trêve forcée entre le chef de l’État et le Premier ministre. Une trêve qui s’est trouvée (relativement) consolidée par la pause des fêtes de Noël et du Nouvel An. Cette pause prend fin aujourd’hui et, par le fait même, les Libanais vivront à nouveau, dès ces premiers jours de 2004, au rythme du suspense entretenu autour...