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Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE Opposition - Kornet Chehwane surveille les développements Côté échéances, un doute subsiste sur les municipales

Comme le souligne un pilier de Kornet Chehwane, il ne faut pas être grand clerc, ni astrologue, pour prédire des changements au-dehors comme au-dedans. Des choix difficiles devront être faits, dans les deux semaines. Et les défis, que nul ne pourra éviter de relever, nécessitent dès à présent mûre préparation. Cette personnalité, sans être adepte de voyances, n’en reste pas moins férue de souhaits qui y ressemblent. Elle soutient en effet que les inévitables changements en question vont être de nature totalement radicale. À l’en croire, le train est déjà en marche et personne ne peut l’arrêter. Ceux qui pensent rester en mesure d’infléchir le cours des choses, afin de garder leurs avantages, se trompent lourdement. Ils lisent ou interprètent mal les signaux et les messages. Paradoxe apparent : parmi les indices du changement, selon le même opposant, se situe finalement le maintien du cabinet Hariri. Qui aurait dû être évincé avant la présidentielle, si l’évolution avait été linéaire, conforme aux vœux des loyalistes du haut du panier. Et d’ajouter qu’il s’est confirmé au cours des dernières semaines qu’on (entendre sans doute les décideurs) ne peut toujours pas se passer de Hariri. Au point d’imposer, au niveau des dirigeants, une trêve qui est bien plus favorable au président du Conseil qu’au régime. Cet armistice est surtout positif pour le pays, miné voire ruiné par des querelles qui paralysaient l’État. Toujours selon la même personnalité opposante, les responsables échouent dans leurs tentatives répétées d’atteindre certains objectifs à caractère politicien. Cela ne les empêche pas d’essayer encore et toujours. En s’efforçant cette fois d’obtenir le gel des municipales prévues pour le printemps prochain. Jusqu’à présent ces efforts, déployés en coulisses, se trouvent contrés par une volonté quasi unanime de voir les élections se tenir à la date fixée. En effet à l’argument-prétexte de la situation régionale, les professionnels répondent que dans des circonstances encore plus difficiles l’on a vu se tenir aussi bien des législatives qu’une présidentielle ou des municipales. L’on ajoute que dans les pays riverains, sujets à la même situation régionale, à savoir la Syrie, Israël, les Territoires ou la Jordanie, les élections sont toujours organisées aux dates fixées, sans problème. Partant de là, l’un des députés membres de Kornet Chehwane souligne que ce groupe entend participer aux municipales dans toutes les régions, avec des alliances appropriées. Qui peuvent préluder, dans certains cas de figure, à des ententes d’ordre national pour les législatives de 2005. Ce parlementaire, citant les engagements techniques du ministre de l’Intérieur Élias Murr, souligne qu’il sera très difficile au pouvoir de se dédire et d’annuler les municipales. Mais des députés loyalistes soutiennent mordicus, en privé, que les municipales n’auront pas lieu avant la présidentielle. En relevant que Murr a pris garde à laisser la porte ouverte au report, en mentionnant le lien qu’il pourrait y avoir entre le rendez-vous des municipales et des développements régionaux impératifs. Mais pourquoi ce manque d’enthousiasme manifeste de la part des gens du pouvoir ? L’un des députés opposants cités répond en soutenant que le système sait qu’il part battu d’avance dans nombre de zones, notamment au Mont-Liban. Or si ses listes devaient subir une déroute face à l’opposition, ce serait de mauvais augure pour les législatives de 2005. Et encore plus pour la présidentielle qui interviendrait quatre petits mois après les municipales. Car, il apparaîtrait encore plus clairement qu’aujourd’hui que l’opinion se démarque d’un pouvoir qui la néglige. Ce qui a désormais son importance du moment que le président Assad a affirmé qu’il faudra, pour la présidentielle, tenir compte de cette même opinion, c’est-à-dire de la volonté du peuple libanais. Il faut cependant souligner, comme le fait du reste l’opposition, que tous les membres du gouvernement en place ne sont pas pour l’ajournement des municipales, bien au contraire même. Ce qui laisse prévoir des divisions larvées au sein de l’Exécutif. Pour sa part, l’opposition est décidée à faire front à toute tentative de torpiller les municipales. Et des concertations se déroulent à ce propos entre ses piliers. Qui font valoir qu’il faut respecter l’esprit et la lettre des échéances inscrites dans la Constitution. Ce qui laisse évidemment entendre qu’il n’est pas question, non plus, d’amender l’article 49 pour la reconduction. Ou pour la prorogation, sous prétexte que les circonstances ne permettent pas d’organiser un scrutin. Cela étant, les sources opposantes mettent en relief la nécessité d’accélérer le processus de décentralisation administrative. Et, surtout, d’élaborer une nouvelle loi électorale qui soit équitable. Philippe ABI-AKL
Comme le souligne un pilier de Kornet Chehwane, il ne faut pas être grand clerc, ni astrologue, pour prédire des changements au-dehors comme au-dedans. Des choix difficiles devront être faits, dans les deux semaines. Et les défis, que nul ne pourra éviter de relever, nécessitent dès à présent mûre préparation.
Cette personnalité, sans être adepte de voyances, n’en reste...