Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

COOPÉRATION - Un avion de la MEA affrété pour acheminer des tentes, des couvertures et des médicaments au Maroc Le Liban remet 25 tonnes d’aide humanitaire aux sinistrés du séisme d’al-Hoceima

Le Liban a acheminé hier une aide humanitaire de 25 tonnes au Maroc, venant ainsi en aide aux sinistrés du séisme qui avait touché, le 24 février dernier, la région d’al-Hoceima au nord du pays. C’est suite à une décision prise en Conseil des ministres, jeudi dernier, qu’un Airbus A 330 de la MEA a été affrété spécialement pour se rendre à l’aéroport de Nador, une ville située à 150 kilomètres d’al-Hoceima. Le Liban a remis ainsi aux autorités marocaines 250 tentes, 2 400 couvertures (dons du haut comité de secours libanais) et quatre tonnes et demie de médicaments et de matériel médical (aides du ministère libanais de la Santé). C’est à 5 heures du matin hier que l’avion a décollé, ayant à son bord une délégation officielle réduite, formée du général Yéhia Raad, secrétaire général du haut comité de secours, de son aide de camp Riad Zabad, de l’ambassadeur Michel Katra, représentant le ministre des Affaires étrangères Jean Obeid, et de Michel Nassif, représentant la présidence du Conseil des ministres. Au bout de cinq heures de vol, l’appareil de la MEA s’est posé sur le nouvel aéroport de Nador, construit il y a tout juste deux ans. Ville portuaire méditerranéenne, cette zone qui compte plusieurs usines de métallurgie et un port pour l’exportation des agrumes est plus riche que le Rif, majoritairement peuplé de berbères. Elle avait été touchée par le séisme du 24 février. Le tremblement de terre avait fait, selon le bilan définitif, 629 morts et 926 blessés. Il a également détruit 2 539 maisons, laissant 15 230 personnes sans abri. Depuis quelques jours, c’est ce nouvel aéroport de Nador qui est utilisé pour recevoir les aides acheminées de plus de 35 pays du monde. Même si une cellule de crise et un quartier général, dans ce cadre, ont été mis en place à al-Hoceima, dans le petit aéroport de la ville sinistrée, les autorités marocaines ont préféré privilégier le nouvel aérodrome de Nador afin de mieux gérer la situation, dégageant ainsi le chef-lieu de la province touchée par le séisme. À l’instar donc de plusieurs appareils étrangers portant des vivres et des dons à la population sinistrée, l’avion de la MEA transportant l’aide humanitaire a été rapidement déchargé sur le tarmac de l’aéroport de Nador. L’aide a ensuite été acheminée en camions jusqu’à al-Hoceima pour être triée sur place, puis envoyée dans les villages touchés par le séisme. Depuis plus d’une semaine, afin d’atteindre les hameaux enclavés du Rif marocain et distribuer l’aide dans les localités les plus isolées et quasiment inaccessibles par la route, les hélicoptères de la gendarmerie royale marocaine effectuent une trentaine de rotations par jour. Conseil de ministres à al-Hoceima Arrivée donc à l’aéroport de Nador, la délégation libanaise a été accueillie par des officiels marocains dont notamment le préfet gouverneur de la ville, Mohammed Allouch, et le président du conseil provincial, Mohammed Boujida. L’ambassadeur du Liban au Maroc, Ahmed Abdallah, qui s’est déplacé de Rabat (située à 550 kilomètres) était également présent. Prenant la parole, le général Raad a souligné l’importance de « l’entraide entre les pays frères », notant que « cette aide, comprenant des tentes, des couvertures et des médicaments est symbolique ». Relevant que « ces dons ont été remis deux semaines après le tremblement de terre », le secrétaire général du haut comité de secours a indiqué qu’il « n’est jamais trop tard pour bien faire ». M. Allouch, qui a remercié le Liban, a noté que « la population qui vit dans les zones enclavées manque jusqu’à présent de tentes et de couvertures, l’aide étant distribuée au fur et à mesure par les hélicoptères de l’armée et de la police royales ». Relevant que plusieurs répliques ont eu lieu depuis le séisme du 24 février, il a noté que beaucoup d’habitants ont peur de rentrer chez eux, craignant que leurs maisons, fabriquées à base de paille et de terre cuite, s’écroulent. Et de poursuivre que « des comités ont été mis en place pour vérifier l’état des habitations ». Délaissés depuis 1959, année du soulèvement berbère dans le Rif marocain, al-Hoceima et ses environs n’ont pas profité du développement industriel, touristique et agricole, qui a touché plusieurs régions du Maroc. Afin de rassurer la population sinistrée, le jeune roi Mohammed VI s’est installé depuis samedi dernier dans un campement sur les hauteurs du centre-ville d’al-Hoceima, s’assurant lui-même du bon déroulement des opérations. Autre témoin de la sollicitude royale pour cette région rurale et enclavée, Mohammed VI a présidé hier un Conseil des ministres à al-Hoceima, imposant ainsi à une trentaine de ministres et de secrétaires d’État à faire le déplacement depuis Rabat. Il a fallu environ 45 minutes pour décharger l’avion de la MEA, qui a décollé ensuite pour regagner Beyrouth. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le général Raad a rappelé que le haut comité de secours avait acheminé en janvier dernier des aides à la population sinistrée de Bam, à l’issue d’un séisme qui avait fait plus de quarante mille morts. Une aide en tentes et couvertures avait été également envoyée en Turquie à l’issue du dernier tremblement de terre qui avait touché le pays. Se penchant sur le mandat du haut comité de secours, le général Raad a expliqué que l’organisme « avait été crée par un décret-loi en 1977 et qu’il dépendait des ministères de la Santé et des Affaires sociales ». « C’est en 1993, à l’issue d’une opération israélienne au Liban-Sud que le décret-loi a été modifié », a-t-il poursuivi, soulignant que « le haut comité de secours relève depuis onze ans de la présidence du Conseil des ministres ». Et le secrétaire général de citer quelques activités prises en charge par l’organisme depuis cette date : en 1993, la mise en place du projet Habitat au Liban-Sud, en 1995, la gestion de la crise des déchets toxiques, et en 1996, à l’issue de l’opération israélienne Raisins de la colère, la prise en charge de 500 000 déplacés. Se penchant sur le mandat de l’organisme, le général Raad a indiqué qu’il « devrait gérer toutes sortes d’activités revêtant un caractère d’urgence ». Le haut comité de secours est également chargé d’autres activités ponctuelles ou régulières. « Actuellement, il devrait verser les indemnisations aux propriétaires des voitures qui fonctionnaient au mazout et il aide régulièrement les agriculteurs, dans la mesure du possible, à écouler leurs produits », a noté le général Raad. Le haut comité de secours, qui a reçu plusieurs dons à l’issue de l’offensive israélienne de 1996, est actuellement financé en majorité par le budget de l’État. Patricia KHODER
Le Liban a acheminé hier une aide humanitaire de 25 tonnes au Maroc, venant ainsi en aide aux sinistrés du séisme qui avait touché, le 24 février dernier, la région d’al-Hoceima au nord du pays. C’est suite à une décision prise en Conseil des ministres, jeudi dernier, qu’un Airbus
A 330 de la MEA a été affrété spécialement pour se rendre à l’aéroport de Nador,...