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Actualités - CHRONOLOGIE

Pouvoirs - Pas de match ouvert jeudi Hariri replonge dans le mutisme

«Voyage-voyage» : pas de Conseil des ministres ce jeudi. Pour cause d’absence de Rafic Hariri, qui se rend en visite officielle au Qatar. Après le défaut de quorum à la Chambre, les officiels s’accordent un nouveau répit. Plus exactement, ils vont tournoyer, vibrionner, les uns autour des autres, en un round d’observation et d’escarmouches préparatoires, via les médias. Une pause qui pourrait être très brève. En effet, des professionnels annoncent que le Conseil se tiendrait dès la fin de la semaine en cours. À moins qu’on ne fixe deux séances pour la semaine prochaine. Sans doute pour redoubler les coups. Pour les observateurs, il paraît évident que Hariri cherche justement à esquiver l’affrontement. En choisissant le jeudi pour s’absenter. Et en espérant que le délai obtenu, pour court qu’il soit, permettrait de détendre un climat derechef empoisonné. Car ni ses proches ni leurs adversaires loyalistes ne le cachent plus : les relations interprésidentielles sont de nouveau fortement ébranlées. La trêve « recommandée » par les Syriens depuis les fêtes de fin d’année n’est plus qu’un mirage. Et la stabilité politique, notamment au niveau et au sein du pouvoir, s’en ressent. Le conflit s’articule en apparence autour de la téléphonie mobile et des ressources du Trésor. Mais il est assez clairement sous-tendu par une lutte réciproque d’éviction. Les haririens et les lahoudistes pensent, mutuellement et réciproquement, que, pour pouvoir rester, il faut éliminer le colocataire. En d’autres termes, l’équation se présente à leurs yeux comme suit : si Hariri se maintient au Sérail jusqu’au bout, plus question de reconduction du mandat Lahoud. Par contre, s’il cède et s’en va, la prorogation aurait des chances réelles. Dans cette optique, il est normal que Hariri cherche à gagner du temps. Et tente d’offrir le moins de prise aux attaques. Son gouvernement étant miné de l’intérieur peut imploser sous l’effet de n’importe quelle algarade. Même en cas d’incident mettant en cause de tout autres protagonistes que ses partisans et les lahoudistes. C’est un peu ce qui a failli se produire lorsque l’opposition centriste parlementaire a pris à partie le président de la Chambre. En l’accusant de faire le jeu du cabinet. Ce qui, en définitive, mettait le gouvernement dans le collimateur bien plus que Berry. Qu’une éventuelle crise ministérielle aurait en quelque sorte dédouané. Cependant, ces subtilités sont maintenant dépassées. Dans ce sens que les tensions au sein de l’Exécutif, de nouveau exacerbées, incitent plusieurs pôles à conseiller le gel de cette instance. Sous divers prétextes, on multiplierait l’ajournement de toute séance comprenant un ordre du jour potentiellement explosif. Autrement dit, on se contenterait de sujets banals et le gouvernement, qui se réunirait de loin en loin pour la forme, ne ferait en réalité qu’expédier les affaires courantes. Jusqu’à l’ouverture officielle de la campagne pour la présidentielle, sur coup d’envoi des décideurs. Un tel procédé conviendrait en principe à Hariri. D’autant qu’il fait savoir que pour sa propre part, il ne cherche querelle à personne. Qu’il est partisan du calme, à preuve qu’il prend sur lui de ne plus rien dire pratiquement, de ne pas répliquer à ses contempteurs. Qui, de leur côté, soutiennent que cette attitude n’est pas vraiment convaincante du moment que les médias et les cadres du camp Hariri restent très actifs, très mordants. Ce qui est un peu normal, car les attaques fusent de toutes parts et ne se limitent plus aux lahoudistes. L’on a ainsi vu, ou plutôt entendu, Sleiman Frangié prendre vivement à partie le président du Conseil. Idem pour Négib Mikati. Sans compter les opposants, dont c’est le rôle permanent. La solution, comme toujours, se situe du côté de Damas. Des visiteurs de la capitale syrienne indiquent que les autorités y sont mécontentes de la recrudescence des tensions internes libanaises. Les Syriens prodiguent de nouveau de pressants conseils d’apaisement et de rassemblement. Il reste cependant à voir s’ils vont prendre des initiatives avancées pour une nouvelle trêve consolidée. Ou laisser les choses sous contrôle élastique, avant de décider s’il faut ou non changer le gouvernement. Et son chef. Philippe ABI-AKL
«Voyage-voyage» : pas de Conseil des ministres ce jeudi. Pour cause d’absence de Rafic Hariri, qui se rend en visite officielle au Qatar. Après le défaut de quorum à la Chambre, les officiels s’accordent un nouveau répit. Plus exactement, ils vont tournoyer, vibrionner, les uns autour des autres, en un round d’observation et d’escarmouches préparatoires, via les médias....