Les obsèques de plusieurs victimes ont eu lieu dans leurs villages natals Deux nouvelles dépouilles rapatriées hier à l’AIB(photos)

La tristesse continue d’envelopper le pays à la suite du terrible accident d’avion à Cotonou, au Bénin, qui a fait il y a six jours 135 victimes, en majorité libanaises. Un avion d’Air France a rapatrié hier les corps de Christina Bitar et de Hagerto Bitar (Africaine mariée à un Libanais), qui ont toutes deux péri dans le crash. À bord du même appareil se trouvaient neuf parents de victimes venus de Conakry et de Cotonou, ainsi que le Pr Fouad Ayoub, spécialiste dans l’identification des corps.
Il reste à Cotonou quatre corps non identifiés, dont celui d’un non-Libanais, en attendant que les examens de laboratoire nécessaires soient entrepris pour les reconnaître. Un parent de victime, de la famille Chreif, a raconté qu’il lui a été impossible de reconnaître la dépouille de son frère, vu l’état de défiguration des corps. Dans l’atmosphère d’affliction qui règne dans les différentes régions libanaises depuis l’annonce du drame, les obsèques d’Élie Karam (26 ans), Mickaël Faddoul (23 ans) et sa femme Rita (21 ans) ont eu lieu hier dans leur village natal de Beit Chabab (Metn), en présence de plusieurs officiels et d’une foule dense, en l’église Notre-Dame de la Forêt miraculeuse (pour le premier) et en l’église Saint-Antoine des maronites, pour les seconds. Étaient notamment présents Fadi Comair, directeur général du ministère de l’Énergie, représentant le président de la République, le député Ghassan Achkar représentant le chef du Parlement Nabih Berry, et le caïmacam du Metn Joseph Hbeich, représentant le Premier ministre Rafic Hariri. Michel Samaha, ministre de l’Information, Ali Hassan Khalil, ministre de l’Agriculture, les députés Mansour el-Bone et Nader Succar, le général Gilbert Ghaleb, représentant le ministre de la Défense Mahmoud Hammoud, et le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, et Joseph Achkar, président du conseil municipal de Beit Chabab, ainsi qu’une délégation africaine, ont tous partagé la douleur et le deuil de la famille. En l’église Saint-Antoine, l’office funèbre selon le rite grec-orthodoxe a été célébré par le vicaire patriarcal, Mgr Élias Najm, assisté de l’évêque maronite d’Antélias, Mgr Youssef Béchara, et du supérieur de l’Ordre libanais maronite, père Athanasios Jalkh. Dans son homélie, Mgr Najm a exprimé toute la tristesse ressentie par tous les Libanais à l’annonce de la catastrophe. Il a affirmé que « seul celui qui s’appuie sur Dieu trouve la consolation ». Enfin, la sœur de Mickaël, Sarah, a prononcé un mot en français exprimant toute sa peine à la suite de la mort tragique de son frère et de son épouse, soulignant toutefois sa volonté de « célébrer la vie éternelle et l’amour de Dieu ». En l’église Notre-Dame de la Forêt miraculeuse, la messe a été célébrée par l’évêque maronite de Jbeil, Mgr Béchara Rahi. Le prélat a considéré que « 77 victimes, dont Élie, sont tombées en raison de la négligence et des intérêts des uns et des autres ». Il a ajouté : « Il est très difficile que Noël s’accompagne d’une telle tragédie. Mais la fête vient quand même ponctuer notre vie quotidienne. Nous allons tous mourir, et nous ne savons pas comment. Il est cependant regrettable que la vie et même la mort aient si peu de prix aux yeux de certains. »

Des obsèques
dans différentes régions
La douleur était également vive à Feytroun (Kesrouan), où ont eu lieu les obsèques de Fouad Moussa Zeidane, en l’église Saint-Georges, en présence de l’ancien président de la République, Amine Gemayel, et des députés Pierre Gemayel, Mansour el-Bone, Farès Souaid, Nehmétallah Abi Nasr, Nazem Khoury et Farid el-Khazen. C’est également Mgr Rahi qui a célébré l’office funèbre. À Jouaya, ce village du Liban-Sud qui a payé un lourd tribut dans la tragédie (sept victimes), les deux enfants Mohammed et Hussein Lakkis ont été enterrés hier. Les adieux aux deux petites victimes ont été retardés d’un jour, en attendant l’arrivée de leur père, Khalil, de la Sierra Leone. Le convoi funèbre a franchi la distance qui sépare l’hôpital de Saïda du village (au sud de Tyr), où l’attendait une foule immense et affligée. À Debbine (caza de Marjeyoun), Ghassan Assaad Wansa (41 ans), père de trois filles, a été enterré hier. Cheikh Chadi Hariss a présidé aux prières, en présence du député Nazih Mansour.