Présidée par M. Mohammed Kabbani, la commission a tenu sa réunion en présence du ministre des Travaux publics, Négib Mikati, du directeur général de l’Aviation civile, Hamdi Chok, et du représentant du Liban au sein de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OIAC), Sleiman Eid, qui ont exposé aux députés les conditions dans lesquelles le crash a eu lieu ainsi que l’aspect juridique de cette catastrophe.
Résumant à la presse l’essentiel des discussions, M. Kabbani a indiqué que « le Liban ne peut pas être tenu pour responsable de l’accident » dans la mesure où la société à laquelle le Boeing appartient, l’UTA, est guinéenne. Selon lui, « le crash n’a rien à voir avec la politique de ciel ouvert pratiquée par le Liban » et « ne doit en aucun cas être exploité à des fins politiques ».
Il a ensuite indiqué que même si l’UTA était en règle, l’avion avait été interdit de voler lorsqu’il était enregistré au Swaziland, à cause de défaillances techniques, et ce n’est qu’après l’enregistrement de la compagnie en Guinée, où il a subi des réparations, qu’il a été autorisé à gagner Beyrouth où il était examiné à l’AIB, après chaque vol.
Soulignant que les investigations sont menées conformément aux règlements internationaux en vigueur, M. Kabbani a insisté sur le caracatère impeccable de l’examen technique auquel est soumis chaque avion en partance de Beyrouth. Il a applaudi à la façon dont l’État a réagi après le crash et a remercié la France pour son aide, avant de mettre l’accent sur la poursuite de l’enquête jusqu’à ce que les responsabilités soient déterminées et sur l’indemnisation des familles des victimes. Les indemnités, a précisé le député, doivent être versées par la partie qui serait tenue pour responsable de l’accident.
Il a ensuite donné lecture du texte de la recommandation adressée au gouvernement. Les députés estiment que la catastrophe de Cotonou « montre que de nombreux émigrés libanais sont contraints de recourir aux moyens de transports aériens disponibles, au détriment de leur sécurité, pour se rendre au Liban ». « Aussi, est-il nécessaire d’assurer des vols de la MEA vers les principaux pays d’émigration, ce qui contribue à assurer la sécurité et les intérêts des émigrés », précise le texte, soulignant que « l’élément commercial ne doit pas constituer un obstacle à de nouvelles liaisons aériennes assurées par la MEA ».
S’adressant à son tour à la presse, M. Mikati a de nouveau relaté les détails du périple du Boeing sinistré entre le Liban et l’Afrique, avant son crash. Il l’avait expliqué en détail dans sa conférence de presse (voir par ailleurs).
Selon le ministre, le Liban se gardera de pointer un doigt accusateur en direction de quiconque avant les résultats de la vérification des données consignées dans les boîtes noires de l’appareil. « Il ne faut pas parler tantôt d’une surcharge de l’avion, tantôt des propriétaires de l’appareil. Tout cela est prématuré », a déclaré M. Mikati, affirmant que l’enquête prendra fin dans quelques semaines.
Commentant la recommandation parlementaire, il a jugé impossible d’affréter des appareils pour chaque pays où des émigrés libanais se trouvent. « On pourra cependant demander à la MEA d’examiner une éventuelle intensification de ses vols vers l’Afrique pour assurer le transport des Libanais vers leur pays, lorsqu’ils le souhaitent », a-t-il poursuivi.
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