DESIGNERS LIBANAIS Randa Tabbah : la géométrie modulable du bijou moderne(photos)

Ses créations sont architecturales, modernes et modulables. D’ailleurs elle s’inspire aussi bien d’une ville comme New York que des formes et des couleurs de la nature. Designer, Randa Tabbah, née dans une famille de joailliers, ne pouvait faillir à la tradition familiale. Sauf que, férue de colifichets (comme quoi le bon goût peut être simple), elle a eu l’idée de concevoir une ligne de vrais bijoux, à mi-chemin entre les pièces de haute joaillerie et la fantaisie du faux.
« J’ai remarqué, dit-elle, que les femmes n’aiment pas trop dépenser pour un bijou fantaisie. Du coup, j’ai pensé que je pouvais investir le créneau du vrai bijou, mais moderne, jeune et original ».
Elle s’envole alors pour Paris y suivre les cours de l’école HBJO (Horlogerie, bijouterie, joaillerie et orfèvrerie). Pour peaufiner son métier, elle travaille quelque temps, en tant que maquettiste, dans un atelier de création de bijoux fantaisie et d’accessoires de haute-couture, avant de rentrer en 1993 au pays. Elle se lance, au départ, à partir de chez elle, avant d’ouvrir son propre atelier, rue Mariam Geahchan, à Achrafieh.
Sous le label« Signum RT », la jeune femme crée alors une collection où les lignes pures de l’or, dans ses différentes déclinaisons, se marient avec les couleurs fruitées des pierres semi-précieuses. Améthyste, péridot, topaze, aigue-marine, grenat, citrine, etc., mis en valeur par un travail de taille original ou un sertissage en plan incliné, se retrouvent ainsi dans ses créations. L’or blanc ou gris se décline chez elle, suivant l’inspiration, en bracelets et colliers géométriques, d’une grande finesse, baptisés « Brooklyn Bridge » et « Manhattan ».
Le jaune mat ou brillant s’assortit de quartz rutile, « qui a des inclusions naturelles de cuivre », mais aussi de perles de Tahiti, ou encore de cercles de nacre.
Ce qui caractérise plus particulièrement le travail de Randa Tabbah, c’est le côté modulable et ludique de ses créations. Un de ses colliers en or, cercles de nacre et perle noire se déconstruit et se reconstruit élément par élément, selon que l’on veuille le porter « allégé » ou chargé. Enchâssées dans des montures en or blanc, en forme de galaxies, des pierres de toutes les couleurs jouent la note acidulée pour un bracelet pas comme les autres. Montées sur du nacre, de petites pierres fines donnent une «broche folle ».
Bref, la designer s’amuse à mettre en bijoux ses idées pleines de fantaisie. En modulant, dans des compositions souvent géométriques mais toujours féminines, la conception d’un bijou jeune, moderne et différent.
Avec succès, semble-t-il, puisqu’elle a reçu en septembre 2002, à New York, un prix spécial pour la réalisation d’une broche intitulée «La procession», décerné par le comité « Perles de Tahiti ».
Z.Z.