Pour en revenir à la réunion du président Lahoud avec Mgr Sfeir, elle s’est déroulée jeudi matin à 8h30, dans le bureau du patriarche, et s’est achevée vers 9h. Le chef de l’État s’est rendu alors à l’église de Bkerké pour assister à la messe de Noël que le cardinal Sfeir a célébrée en présence aussi des ministres Jean-Louis Cardahi et Abdallah Farhat, des députés Kabalan Issa el-Khoury, Samir Azar, Georges Frem, Georges Najm et Abbas Hachem, du brigadier Semaan Hobeika, représentant le directeur de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayyed, ainsi que du président de la Ligue maronite, Michel Eddé.
Mgr Sfeir s’est adressé dans son homélie à M. Lahoud en souhaitant d’abord que les décisions prises par les responsables au pouvoir puissent contribuer un tant soit peu au règlement des problèmes socio-économiques que vivent les Libanais. Il a déclaré : « Je ne vais pas énumérer les sujets de plainte des citoyens. Vous les connaissez, et il y a quelques jours, vous en avez vous-même évoqué certaines causes au niveau de l’Administration publique et du retard mis dans l’exécution des décisions. » Il a en outre accueilli favorablement les tournées que le président de la République effectue souvent lui-même sur le terrain en vue de s’assurer de la bonne marche des travaux dans certains chantiers publics.
M. Lahoud a quitté Bkerké après la messe, à 10h30, accompagné jusqu’au perron du patriarcat par NN.SS. Sfeir, Harb et Abou Jaoudé.
La veille, mercredi, le chef de l’État avait eu l’occasion de dresser un bilan de l’année écoulée en se félicitant des positions prises par le Liban sur le plan politique. Il s’est dit « inquiet » toutefois concernant la situation économique, soulignant la nécessité d’un « effort exceptionnel » en vue de remédier à la crise.
C’est devant les hauts responsables des services de sécurité, les fonctionnaires du palais de Baabda et les journalistes accrédités à la présidence de la République que le général Lahoud a prononcé une allocution exhaustive à l’occasion des fêtes de fin d’année. Il y a notamment souligné la « pertinence » des positions libanaises face aux développements, aussi bien dans les territoires palestiniens qu’en Irak. Le chef de l’État a insisté une fois de plus sur l’importance du respect des résolutions de l’Onu quant au règlement du conflit israélo-arabe.
Sur le plan interne, il a notamment critiqué tous ceux qui mettent en doute les mesures de sécurité prises « conformément à la loi et dans l’intérêt général », ainsi que l’action du pouvoir judiciaire.
Concernant la crise économique, le président Lahoud a mis l’accent sur l’importance d’une coopération entre les secteurs public et privé pour relancer la vie économique dans le pays. Selon lui, il convient néanmoins de ne jamais perdre de vue les intérêts de l’État dans toute réforme entreprise. Et de poursuivre: « Aujourd’hui, la priorité est aux problèmes sociaux car, à nos yeux, aucune vraie stabilité dans le pays n’est possible tant que le citoyen ne jouit pas d’un minimum de prestations dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’habitat et de l’assurance-vieillesse. » Le président Lahoud a conclu son allocution en s’engageant à mettre en application son discours d’investiture jusqu’au dernier jour de son mandat.
Les plus commentés
Israël est en train de perdre, mais pas autant que les Palestiniens
Don de l'UE : après avoir déclaré la guerre à Mikati, les chrétiens proposent la paix ?
Frontière terrestre libano-israélienne : où en sommes-nous ?