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Communautés - Le dignitaire chiite invite les Libanais à consolider la coexistence Kabalan : Le rôle des chrétiens est qualitatif, non quantitatif

«S’il ne restait plus qu’un seul chrétien au Liban, son rôle continuerait d’être aussi crucial et décisif pour l’avenir de ce pays. » C’est par cette image qu’ a résumé le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, la place et le rôle des chrétiens du Liban sur l’échiquier politique et spirituel. Invité hier par l’USJ pour intervenir sur « Le rôle des chrétiens au Liban », le dignitaire chiite a réaffirmé avec force la complicité qui existe entre l’islam et le christianisme, deux religions partageant les mêmes valeurs humaines et aspirant au Bien. S’inspirant tantôt de l’histoire, tantôt de la théologie et plus souvent de l’enseignement de son maître de pensée, l’imam Moussa Sadr, porté disparu, cheikh Kabalan a récapitulé, deux heures durant, les fondements religieux, philosophiques, spirituels et juridiques qui rapprochent les chrétiens et les musulmans libanais. Autrement dit, toutes les raisons d’être de la coexistence sans laquelle le Liban n’existera plus, comme il le répétera à plusieurs reprises.
« L’apport des chrétiens est qualitatif et non quantitatif », ajoutera cheikh Kabalan, en réponse à la question de savoir si les chrétiens, dont le nombre a drastiquement baissé, peuvent continuer à assumer le rôle qu’ils ont joué à travers l’histoire du Liban et du monde arabe.
Pour le dignitaire chiite, ce sont principalement les chrétiens qui ont été à l’origine de la Nahda et de la modernité arabe, les moines qui ont protégé la langue face à la langue turque, bref, cette même communauté qui a fait preuve d’engagement et de dévouement vis-à-vis de l’environnement, de la géographie et de la civilisation de la région. « Ce sont eux qui ont défendu les intérêts des peuples arabes et des musulmans », a-t-il souligné en mentionnant au passage les écrits antisionistes d’un Najib Azouri et de bien d’autres penseurs et activistes chrétiens qui ont soutenu la résistance palestinienne et stigmatisé la guerre contre l’Irak.
« Le régime libanais ne devrait pas être fondé sur les religions ou les communautés mais plutôt sur les valeurs », notamment celles que partagent les deux communautés principales et celles qui consolident l’État-nation, telles que la fraternité, la justice, la paix, l’ouverture et le respect de l’autre.
« Le modèle libanais est à l’opposé du modèle sioniste. Il incarne un message, à l’ère des conflits des civilisations. » Et le dignitaire chiite d’exhorter musulmans et chrétiens à consolider un acquis exemplaire, celui de la coexistence, que cheikh Kabalan a qualifié d’« expérience unique en son genre » et dont les Libanais doivent consacrer le succès. Interrogé lors du débat sur le fossé qui existe entre les chrétiens et les musulmans, il répond : « Ce n’est pas vrai que les chrétiens n’aiment pas les Syriens et que les musulmans sont en faveur de leur présence. Il y a autant de musulmans qui n’aiment pas les Syriens que de chrétiens qui les apprécient. » « M. Élie Ferzli (le vice-président de la Chambre qui se trouvait parmi les personnalités présentes) par exemple les adore », conclut cheikh Kabalan au milieu d’un éclat de rire général.
Je. J.
«S’il ne restait plus qu’un seul chrétien au Liban, son rôle continuerait d’être aussi crucial et décisif pour l’avenir de ce pays. » C’est par cette image qu’ a résumé le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, la place et le rôle des chrétiens du Liban sur l’échiquier politique et spirituel. Invité hier par l’USJ pour...