Rechercher
Rechercher

Actualités

Cellulaire - Deux mois de plus pour Cellis et LibanCell Médiation de Berry pour régler la crise dans le calme

La réunion du Conseil des ministres, lundi, concrétise en quelque sorte le retour à la normale dans les relations entre Baabda et Koreytem, du moment que des sujets, dits explosifs, ont été inscrits pour la première fois, depuis des mois, à l’ordre du jour de la séance. Par dossier explosif, on désigne surtout celui de la téléphonie mobile, qui a été un des détonateurs de la crise entre le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le Premier ministre, Rafic Hariri – chacun ayant sa propre conception de la privatisation – crise qui a alimenté pendant des mois, voire des années, les tiraillements entre les deux hommes.
Élaboré conjointement par le secrétariat général de la présidence du Conseil et la direction générale de la présidence de la République, l’ordre du jour de la réunion a été distribué hier aux ministres, qui doivent donc plancher lundi sur la crise de l’UL, le sempiternel problème des carrières et le dossier de la téléphonie mobile.
Sur ce dernier point, on précise, de sources proches de Baabda, que le Conseil des ministres doit principalement examiner une demande de prorogation, pour deux mois supplémentaires, des effets des accords de gestion conclus avec les deux opérateurs qui exploitent le réseau GSM pour le compte de l’État.
Les deux accords prennent fin le 31 janvier, date à laquelle l’État était supposé avoir achevé le processus engagé pour confier de nouveau la gestion du réseau cellulaire au secteur privé. Mais la détérioration des rapports entre le secrétaire général du Conseil supérieur de la privatisation, Ghazi Youssef, et du ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, pris à partie par M. Youssef par le truchement de la presse, a retardé la clôture du dossier.
Jusqu’aujourd’hui, la crise – à laquelle le chef du gouvernement, Rafic Hariri, s’est associé en critiquant à son tour M. Cardahi – est cependant loin d’envenimer de nouveau les rapports entre Baabda et Koreytem, assure-t-on de sources ministérielles concordantes, le mot d’ordre syrien relatif à un apaisement politique étant toujours en vigueur.
Aussi bien à Baabda qu’à Aïn el-Tiné où il a exposé mercredi au chef de l’État, et hier au président de la Chambre, Nabih Berry, les causes de son conflit avec MM. Hariri et Youssef, le ministre des Télécommunications devait entendre le même conseil : il faut que le dossier soit réglé dans le calme.
Selon les sources ministérielles, on indique que M. Berry doit incessamment entreprendre une médiation dans ce sens, ce qui permettra à l’État d’établir un nouvel agenda pour la clôture du dossier de la privatisation de la téléphonie mobile. Aussi, exclut-on de mêmes sources que l’affaire soit discutée lundi en Conseil des ministres. On va même jusqu’à estimer qu’elle pourrait être réglée au cours du week-end. En tout cas, elle le sera loin des feux de la rampe.
La crise Cardahi-Youssef a commencé il y a deux semaines, à la faveur d’une interview accordée à une revue économique spécialisée par M. Youssef, qui a vivement critiqué la politique suivie par le ministre des Télécommunications et révélé la teneur des débats lors des réunions du Conseil supérieur de la privatisation, apprend-on de sources proches du dossier. Le lendemain, M. Youssef devait publier un démenti, affirmant que les propos parus dans la revue lui avaient été faussement attribués, mais le mal était déjà fait.
Depuis cet incident, le ministre des Télécommunications refuse d’assister aux réunions du Conseil supérieur de la privatisation et réclame le départ de M. Youssef, réaffirmant qu’il a été nommé en violation des règles, par le chef du gouvernement et non pas sur décision du Conseil des ministres.
À cause de ce conflit, le Conseil supérieur de la privatisation n’a pas pu procéder à l’ouverture des plis en vue de l’adjudication ou des enchères, qui était supposée se dérouler mardi dernier.
Selon les mêmes sources, le problème s’est aggravé lorsque le chef du gouvernement a fait assumer à M. Cardahi la responsabilité du retard dans l’ouverture des plis, d’autant, déclarait-il devant ses proches, que le Conseil supérieur de la privatisation devait amender mardi le cahier des charges en fonction duquel des offres avaient été présentées pour la gestion du réseau GSM.
Il s’agit là d’un deuxième point de discorde entre le ministre des Télécommunications et MM. Hariri et Youssef : le ministre juge absurde d’amender un cahier des charges sur base duquel des offres ont été présentées, le jour même de l’ouverture des plis contenant les offres, surtout que M. Hariri justifie cet amendement par un millier de remarques formulées par les six compagnies en lice pour la gestion du réseau cellulaire sur le cahier des charges.
Pour M. Cardahi, il n’est pas question d’élaborer un cahier des charges en fonction des souhaits des entreprises, ce qui affaiblit la position de l’État et renforce celle des opérateurs.
Pour lui, il appartient au Conseil des ministres et non pas au Conseil supérieur de la privatisation de se prononcer au sujet d’éventuelles modifications du texte, étant donné l’importance du dossier de la privatisation de la téléphonie mobile.
La réunion du Conseil des ministres, lundi, concrétise en quelque sorte le retour à la normale dans les relations entre Baabda et Koreytem, du moment que des sujets, dits explosifs, ont été inscrits pour la première fois, depuis des mois, à l’ordre du jour de la séance. Par dossier explosif, on désigne surtout celui de la téléphonie mobile, qui a été un des détonateurs...