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ÉCOLOGIE - Conférence au siège du Renouveau démocratique Échec des plans de gestion des déchets ménagers : quelle partie mettre en cause ?


Les échecs successifs dans la gestion du dossier des déchets ménagers au Liban sont-ils dus à une incompétence administrative ou à des politiques non étudiées ou inexistantes ? Sur cette question, trois conférenciers ont été appelés à débattre hier au siège du Mouvement du renouveau démocratique, présidé par le député Nassib Lahoud, en présence d’un nombre d’hommes politiques et de militants écologiques. Akram Chéhayeb, président de la commission parlementaire de l’Environnement, Hassan Dgheili, représentant le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), et Habib Maalouf, parlant au nom de la campagne nationale pour l’adoption d’une politique de gestion des déchets ménagers, qui regroupe une centaine d’ONG, n’étaient pas tout à fait d’accord sur la partie à mettre en cause. Mais le résultat reste le même et personne ne le conteste : nous en sommes au même point, ou presque, depuis dix ans.
Beaucoup de chiffres et de faits ont été avancés hier, sur le volume de déchets produits par jour, sur le nombre de décharges proposées, sur les raisons de l’échec des plans successifs... Un point a rassemblé les trois conférenciers : l’incinération ne convient pas à un pays où la composition des déchets est de 60 % organique. Mais qu’en est-il des décharges ? Compte tenu du cafouillage récent du gouvernement qui n’a pas pu imposer son plan de sept décharges, et dont la commission ministérielle a proposé une division par caza, ce qui nous conduirait à la construction de 27 décharges réparties sur tout le territoire, les critiques n’ont pas manqué lors des interventions.
« Nous ne pouvons contrôler sept décharges, que ferions-nous de 27 ? » a dénoncé M. Chéhayeb, notant qu’il s’agirait là d’une catastrophe autant écologique que financière. Il a relevé « l’absence du ministère de l’Environnement qui n’a pas su défendre son plan ». Les problèmes, selon lui, se situent tant au niveau politique, où la décision est absente, qu’administratif, dans l’exécution des plans, et populaire, dans le refus d’assumer la responsabilité des projets.
Plus radical, M. Maalouf a dénoncé les « scandales dans la gestion passée du dossier, les millions payés à la compagnie pour un tri et un traitement non réalisés, et la crise de confiance entre la population et les dirigeants ». « Il faut ouvrir une enquête et demander des comptes aux responsables, sinon la confiance ne sera pas rétablie », a-t-il estimé, mettant en cause le conflit d’intérêt entre les différentes parties concernées et le CDR, ce qui lui a valu une réponse acerbe de la part de M. Dgheili.
Celui-ci n’a pu s’empêcher de reconnaître l’échec partiel du plan de gestion des déchets hors de Beyrouth, qui comprenait la création de décharges financées par la Banque mondiale, et du plan d’urgence de Beyrouth, après la fermeture du dépotoir de Bourj-Hammoud, tout en faisant remarquer que « la capitale était l’un des endroits les plus propres au monde ». Il a rejeté la responsabilité sur « les doutes suscités à l’encontre de tout projet de décharge, et le refus populaire d’accueillir de tels sites ».
Les échecs successifs dans la gestion du dossier des déchets ménagers au Liban sont-ils dus à une incompétence administrative ou à des politiques non étudiées ou inexistantes ? Sur cette question, trois conférenciers ont été appelés à débattre hier au siège du Mouvement du renouveau démocratique, présidé par le député Nassib Lahoud, en présence d’un nombre...