Rechercher
Rechercher

Actualités

DANSE - « Suite 303 » au théâtre Monnot Méditation, mot-clé de la recherche de Virpi Pahkinen(PHOTOS)

Quatre tableaux pour un voyage dans l’univers de la Finlandaise Virpi Pahkinen, qui a présenté Suite 303, une chorégraphie qu’elle a créée et dansée au théâtre Monnot, devant un public plus attentif et respectueux que jamais, puisque régulièrement privé de danse contemporaine de qualité. Après un passage rapide au théâtre al-Madina en 1999 où elle a dansé une de ses créations, Cobra sans tête, elle est revenue avec cette Suite 303, composée en 2001. Soixante minutes de performance largement inspirée, comme un hommage, de la tradition orientale et extrême-orientale. Sur une scène totalement nue, excepté les éclairages au sol et une courte estrade sur la gauche, la danseuse, surgissant d’une obscurité totale, apparaît dans un tissu plissé moiré : c’est le début du premier tableau, Prayer to the Ascending. Inspirée par la « métamorphose égyptienne », selon ses propres termes, ses mouvements hiératiques, sans aucune courbe brisée, la font clairement ressembler à une momie pharaonique sortie d’un sommeil qu’on aurait imaginé sans fin.

Leçon de maîtrise de soi
Pour le somptueux Prayer of the Scorpio, elle s’insère dans le tempo « diabolico » de la Fantaisie chromatique et fugue en ré mineur de Bach, œuvre doublée de celle de Masaaki Suzuki.
Dans Uzumon, elle s’imagine en « jardinier de la mer » (« gardener of the sea »), portant chemise, pantalon et long manteau en taffetas et mousseline moirés bleus et réinventant un monde autour d’un carré de lumière projeté au sol. Pour le dernier tableau, Prayer to the One WhoseTrembling Hands Are Still, elle installe, pendant quelques minutes, une atmosphère « chamanique », occupant tout l’espace, quittant encore une fois la silhouette asexuée inhérente à la philosophie de la danse contemporaine pour une gestuelle oscillant ostensiblement entre féminité et affirmation virile.
Le mot-clé de la recherche de Virpi Pahkinen, qui signe ses propres chorégraphies depuis 1985, est assurément la méditation. Très chargés spirituellement, ses mouvements pourraient sembler parfois presque trop délestés, ignorant purement et simplement l’existence d’un corps qui ne transcende pas. Suite 303 laisse néanmoins une marque appuyée dans l’œil mais aussi dans la réflexion. Quant à Virpi Pahkinen, elle donne, et pour longtemps, une incroyable leçon de maîtrise de soi, entraînant l’expressivité à son point culminant.
D.G.
Quatre tableaux pour un voyage dans l’univers de la Finlandaise Virpi Pahkinen, qui a présenté Suite 303, une chorégraphie qu’elle a créée et dansée au théâtre Monnot, devant un public plus attentif et respectueux que jamais, puisque régulièrement privé de danse contemporaine de qualité. Après un passage rapide au théâtre al-Madina en 1999 où elle a dansé une de...