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Courrier Appel de Fouad Chémaly aux étudiants de l’UL


Nous recevons du Dr Fouad Chémaly, ancien leader estudiantin et ancien représentant du Tanzim au sein du Front libanais, le courrier suivant, adressé aux étudiants de l’Université libanaise :
J’ai étudié les sciences médicales à la faculté française de médecine de Beyrouth. En 1951, j’étais en première année d’étude, et j’avais été élu président du bureau de la faculté de médecine au sein de l’amicale estudiantine. Nous avions fondé cette année-là la Fédération des étudiants et des élèves du secondaire, dont j’avais également été élu président.
L’objectif principal de cette fédération était de revendiquer la création d’une Université libanaise. Lorsque nous avons réalisé que nul n’avait prêté l’oreille à nos revendications, nous avons entamé un mouvement de grève, puis de manifestations. Environ un mois et demi après le début de ce mouvement, nous avions été reçu par le président de la République, à l’époque cheikh Béchara el-Khoury, au palais de Kantari, qui était en robe de chambre rouge (...).
Le président nous a aussitôt conseillé de voir l’émir Raïf Abillama, à l’époque ministre de l’Éducation. Ce dernier nous avait reçus, et, après concertations, nous avait entre autres demandé combien d’enfants nous étions par famille. « Entre trois et dix enfants », avions-nous répondu. « Pourquoi vos parents vous ont-ils conçus s’ils ne sont pas capables de payer les frais d’université ? » nous avait demandé le ministre. La réunion s’était mal terminée (...).
Quelques jours plus tard, Mmes Alia et Lamia el-Solh nous avaient invités à rencontrer leur père, le Premier ministre Riad el-Solh. Nous avons tenu une réunion à son domicile et il avait affirmé, après avoir écouté notre exposé : « Vous et moi sommes les seuls à vouloir la création d’une Université libanaise. » M. Solh nous a invités à assister à la séance de la Chambre, qui devait se tenir pour discuter de la création d’une Université libanaise.
Nous nous sommes rendus au Parlement et y avons rempli la tribune supérieure. Aucun député n’était d’accord avec Riad el-Solh. Ils ont tous refusé sa proposition, malgré son insistance à les convaincre.
Devant le manque de réceptivité des députés, Riad el-Solh leur a dit : « Le Parlement n’a qu’une seule porte, et vous allez l’emprunter à l’instar des étudiants. Il vaut mieux pour vous d’éviter la confrontation avec eux, qui tournera en votre défaveur. »
L’UL est l’orphelin que personne n’a jamais revendiqué. Tout le monde se l’arrache. Elle est vouée à la disparition et se trouve, depuis sa création, dans un état de conflit permanent. Il est nécessaire que l’UL, seul établissement gratuit au Liban, puisse recevoir tous les étudiants qui désirent s’y inscrire. Comme le prouve l’expérience du passé, l’UL est née d’une « révolte étudiante ». La solution pour la perpétuer et l’améliorer réside actuellement dans l’émergence d’une nouvelle révolte étudiante, qui fera pression jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’un nouveau Riad el-Solh.
Le succès de la révolte de 1951, laquelle était exclusivement étudiante, sans aucune considération d’ordre politique, confessionnelle, partisane ou idéologique. L’UL a été créée pour les enfants des pauvres. Ils sont nombreux et très dynamiques. Celui qui est capable d’adopter l’UL peut tenir les rênes d’un pays.
Fouad CHÉMALY
Nous recevons du Dr Fouad Chémaly, ancien leader estudiantin et ancien représentant du Tanzim au sein du Front libanais, le courrier suivant, adressé aux étudiants de l’Université libanaise :J’ai étudié les sciences médicales à la faculté française de médecine de Beyrouth. En 1951, j’étais en première année d’étude, et j’avais été élu président du bureau...