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Terrorisme - Un des journalistes visés par les missives accuse implicitement la Syrie Addoum : L’expéditeur des lettres piégées envoyées au Koweït a un accent du Golfe(PHOTO)

L’enquête ouverte vendredi dernier à Beyrouth au sujet des quatre lettres piégées envoyées à partir du Liban à des journalistes et écrivains au Koweït s’est pourusivie durant ce week-end – notamment avec la postière qui s’en était occupée. Sur le plan technique, l’on apprit que la direction centrale de La Poste possède le matériel nécessaire pour scanner les colis postaux avant leur envoi, sauf que les services de sécurité et la douane ne l’utilisaient que pour les gros paquets et pas pour les petites lettres, jugées tout à fait normales. Rappelons que la direction centrale de La Poste avait adopté des mesures exceptionnelles pendant trois mois en 1975 et 1976 ; c’était l’âge d’or des lettres piégées, au cours duquel toutes les missives n’étaient fermées qu’après que l’on se soit assuré de leur contenu. Conséquence malheureuse : le retard dans la distribution postale était devenu insupportable, à tel point que seuls les gros colis continuaient d’être soumis à cet examen minutieux.
Quant au procureur général Adnane Addoum, il a confirmé samedi que la justice poursuit toujours son enquête avec la postière qui a récupéré les lettres piégées, qu’elle a envoyées sans prendre la peine d’inscrire les informations nécessaires concernant l’expéditeur ; ce qui a évité aux lettres tout contrôle électronique, selon elle. Les enquêteurs tentent donc d’établir un éventuel lien entre cette postière et le terroriste, malgré les affirmations de l’employée de la branche de Mazraa de LibanPost, qui nie catégoriquement toute complicité, mettant son oubli sur le compte d’un manque de temps.
Le procureur Addoum a également indiqué qu’il avait demandé aux services concernés d’établir un portrait-robot de l’expéditeur, un homme d’une cinquantaine d’années, brun, et qui s’exprime avec « un fort accent du Golfe ». Et c’est sur indication du procureur général que la direction des FSI a distribué à grande échelle ce portrait-robot, demandant aux citoyens de contribuer dans la mesure du possible à l’arrestation du terroriste, ou du moins à aider les forces de sécurité à déterminer avec précision l’endroit où il se trouve. En cas de succès – ou de doute –, les personnes qui pensent l’avoir vu et reconnu sont priées de se rendre à la brigade criminelle sise au Palais de justice à Beyrouth, ou de téléphoner, sous le couvert de l’anonymat si elles le souhaitent, au 01-424336.
Pour sa part, le directeur général de LibanPost, Khalil Daoud, interrogé par l’agence al-Markaziya, a déclaré qu’il n’allait pas anticiper les résultats de l’enquête, précisant que sa société est chargée de distribuer le courrier, selon la loi en vigueur et les orientations de la direction générale de La Poste. Il a indiqué que le secret de la Poste imposait l’anonymat de l’expéditeur, ainsi que la non-ouverture des lettres fermées, « surtout dans l’impossibilité de deviner le contenu de ces plis, ou de décréter qu’elles contiennent quelque chose d’anormal ».
Khalil Daoud a en outre affirmé qu’après ces incidents, de nouvelles mesures de sécurité « seront certainement prises, en collaboration avec la direction générale de La Poste et les parties judiciaires et sécuritaires concernées, pour éviter que cela ne se répète ».
Enfin, signalons que le Koweït, qui se prépare à accueillir le sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a renforcé ses mesures de sécurité après l’interception des quatre lettres piégées expédiées du Liban. Des mesures supplémentaires ont ainsi été prises ces deux derniers jours, notamment à l’aéroport international de Koweït City, et le ministère koweïtien de l’Intérieur a élevé l’état d’alerte, en annulant tous les congés pour aider à assurer la sécurité des six dirigeants du CCG.
Pour sa part, le ministère des Communications a renforcé les mesures de sécurité dans les principaux bureaux de poste. « Nous passons au crible les lettres, une à une et non par paquets, comme auparavant », a déclaré Hamed Khaja, sous-secrétaire au ministère, interrogé par l’AFP. « Nous avons déjà entamé des contacts pour nous procurer les machines les plus sophistiquées au monde, capables de détecter toutes sortes d’explosifs et de substances suspectes, comme l’anthrax », a-t-il ajouté. Quant à l’une des personnes visées par les missives piégées, Ahmed el-Jarallah (rédacteur en chef du journal koweïtien al-Siyassah et propriétaire du quotidien anglophone Arab News), elle a implicitement accusé la Syrie d’être derrière ces lettres en disant aux journalistes : « Oui, les lettres proviennent du Liban, mais nous savons que le pays n’est pas actuellement dirigé par son propre peuple. » Et en novembre, al-Siyassah avait lancé une attaque en règle contre le régime syrien pour s’être opposé à l’occupation US en Irak, l’avertissant qu’il « pourrait connaître le même sort que celui de Saddam Hussein ».
L’enquête ouverte vendredi dernier à Beyrouth au sujet des quatre lettres piégées envoyées à partir du Liban à des journalistes et écrivains au Koweït s’est pourusivie durant ce week-end – notamment avec la postière qui s’en était occupée. Sur le plan technique, l’on apprit que la direction centrale de La Poste possède le matériel nécessaire pour scanner les...