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Le président irakien déchu téléphonait une fois par semaine à sa deuxième épouse « Shahbandar Saddam Hussein et son fils se trouvent au Liban », affirme le « Sunday Times »(PHOTO)

La deuxième femme de Saddam Hussein, qui vit sous un nom d’emprunt au Liban avec le seul fils survivant du président irakien déchu, a déclaré hier au Sunday Times recevoir de lui un coup de fil ou une lettre au moins une fois par semaine. « S’il ne peut pas dire quelque chose dans les détails au téléphone, je sais que je recevrai une lettre dans les deux à trois jours me donnant une explication », a affirmé Samira Shahbandar dans un entretien avec le journal britannique repris par l’AFP.
Shahbandar, décrite par le journal comme mystérieuse et étant la plus proche de Saddam Hussein parmi ses quatre épouses, a révélé qu’après le déclenchement en mars dernier de la guerre contre l’Irak, elle avait quitté Bagdad et traversé la frontière pour aller en Syrie, puis s’était rendue à Beyrouth, où on lui a fourni un passeport libanais.
Le correspondant du Sunday Times a rencontré Shahbandar, une blonde aux yeux noisette dont il ne donne pas l’âge, à « La Cottage », un restaurant de Baalbeck. La date de l’entretien n’a pas été précisée.
« Tel que je connais mon mari, il ne sera pas capturé », avait affirmé Shahbandar au journal.
L’hebdomadaire britannique a publié des photos en noir et blanc de cette femme, affirmant que c’est la première fois que son visage apparaît dans la presse.
Shahbandar, qui a pris le nom de Khadija, a assuré avoir l’intention de voyager le mois prochain à Paris. Elle affirme que Saddam Hussein lui a donné cinq millions de dollars en espèces ainsi que des bijoux et de l’or avant de l’envoyer en Syrie avec son fils Ali, âgé de 21 ans, et dont le nom d’emprunt figurant sur son passeport libanais est désormais Hassan.
Il est le seul fils survivant de l’ex-dictateur, depuis que les forces américaines ont tué ses deux autres fils, Oudaï et Qoussaï, le 22 juillet. La mère de ces derniers, Sajida, première épouse de Saddam Hussein, est censée se trouver actuellement en Syrie, écrit l’hebdomadaire.
Shahbandar a dit au Sunday Times que Saddam Hussein avait attribué sa chute à la trahison de ses plus proches collaborateurs.
Il s’était, selon elle, rendu à l’endroit où elle se cachait le 9 avril, le jour où Bagdad est tombé, pour lui faire ses adieux. « Il est venu vers moi, déprimé et triste », a-t-elle raconté, ajoutant : « Il m’a emmenée dans la pièce voisine et a pleuré. Il savait qu’il avait été trahi. » « Il m’a dit de ne pas avoir peur. Il a embrassé Ali et lui a dit : “Prends soin de ta mère” ».
Cette affaire qui n’a manqué de surprendre les observateurs a suscité un certain embarras parmi les autorités libanaises compétentes qui semblaient étonnées de la nouvelle. Ces dernières ne pouvaient ni confirmer ni infirmer l’information. Contactée hier soir par L’Orient-Le Jour, une source responsable a affirmé que « les noms de la femme et du fils de Saddam ne figurent pas à sa connaissance dans les archives (de la Sûreté générale) ». La source s’est abstenue de donner de plus amples détails « avant que les autorités compétentes ne puissent s’enquérir de l’affaire ».

Le retour des combattants
Par ailleurs, deux jeunes Libanais partis combattre la coalition américano-britannique ont été rapatriés samedi soir par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), après avoir passé huit mois dans une prison américaine dans le sud de l’Irak.
Nadim Khodr et Mohammed Jaber, arrêtés dans la région d’Oum Qasr, au sud de l’Irak, près de la frontière koweïtienne, ont été rapatriés par le CICR à partir de la ville irakienne de Bassora, selon leur récit rapporté par la presse.
Khodr, qui a perdu ses deux jambes, a été débarqué sur un fauteuil roulant. Il a affirmé que huit Libanais étaient toujours détenus par les Américains dans la prison d’Oum Qasr. Accueilli dans un climat de liesse dans son village natal à Berkayel, Khodr a été porté par les habitants à bout de bras jusqu’à son domicile.
Jaber, qui apparaissait en bonne santé, a indiqué, pour sa part, que l’avion du CICR qui les a rapatriés s’est arrêté en Jordanie et en Syrie où il a débarqué également des ex-prisonniers, dont trois avaient été grièvement blessés et avaient été soignés dans un hôpital militaire britannique.
Un porte-parole du CICR à Amman a déclaré à l’AFP que son organisation avait rapatrié samedi cinq Jordaniens, deux Libanais et un Syrien, libérés par la coalition.
« Trois des huit hommes ont été blessés au cours d’un incident survenu durant leur internement et vont continuer à être partiellement handicapés à la suite de ces blessures », a-t-il ajouté, sans toutefois expliciter la nature de leurs blessures et les circonstances dans lesquelles elles ont été subies. Selon notre correspondant au Liban-Nord, Michel Hallak, Khodr aurait été blessé au cours d’une bataille avec les forces de la coalition.
L’un des détenus a été amputé d’une jambe après s’être blessé en détention. « Je ne sais vraiment pas comment cela s’est produit. Que puis-je dire ? Je suis heureux qu’il soit de retour », a déclaré son père en l’accueillant.
Plusieurs dizaines de Libanais étaient partis en mars et avril 2003 rejoindre en Irak les « volontaires arabes » pour prêter main-forte au régime de Saddam Hussein, mais très peu d’entre eux ont indiqué avoir participé à des combats. Certains ont même affirmé avoir été désarmés et neutralisés par des officiers de l’armée régulière irakienne, au moment de l’entrée des troupes de la coalition dans les villes.
Rappelons que les États-Unis avaient accusé la Syrie d’avoir permis l’entrée de ces volontaires en Irak à partir de son territoire.
L’armée américaine a indiqué le mois dernier qu’environ 300 combattants non irakiens soupçonnés d’appartenir à la guérilla étaient détenus en Irak, et qu’ils étaient pour la plupart de nationalité syrienne ou iranienne.
La deuxième femme de Saddam Hussein, qui vit sous un nom d’emprunt au Liban avec le seul fils survivant du président irakien déchu, a déclaré hier au Sunday Times recevoir de lui un coup de fil ou une lettre au moins une fois par semaine. « S’il ne peut pas dire quelque chose dans les détails au téléphone, je sais que je recevrai une lettre dans les deux à trois jours me...