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CONFÉRENCE - Cérémonie à la mémoire de Laure Moghaizel au palais de l’Unesco Où en est l’application des droits de l’homme ?

À l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme, une cérémonie dédiée à Laure Moghaizel, qui a consacré sa vie à la défense des droits de la femme, a été organisée par le Comité national de l’Unesco au palais de l’Unesco, le 10 décembre dernier. La cérémonie, au cours de laquelle un film documentaire sur Laure Moghaizel a été visionné et plusieurs interventions données par des conférenciers, était placée sous le patronage du ministre de la Justice, Bahige Tabbarah.
Salwa Siniora Baassiri, présidente du Comité national de l’Unesco, a donné la première conférence, louant la vision sociale globale qui était celle de Laure Moghaizel. Elle a rappelé que cette grande militante avait souvent œuvré pour les droits de la femme, pour la modification de la loi sur le travail des enfants, contre la violence durant la guerre, pour l’abolition de tout ce qui, dans la loi libanaise, était anticonstitutionnel et contraire à l’esprit de la Charte des droits de l’homme.
L’admiration que suscite Laure Moghaizel a également été ressentie par Antoine Messarra, professeur à l’Université libanaise, qui souligne sa persévérance à militer depuis l’âge de dix-sept ans et jusqu’à la fin de sa vie, et son style d’écriture qui sait retenir l’essentiel et parler d’action sans se perdre en fioritures. Il a par ailleurs évoqué quatre grands objectifs rassembleurs en cette célébration de la journée des droits de l’homme : la mémoire démocratique, la persévérance, la réforme de la vie politique et la science consacrée aux services sociaux.
Un bilan des droits de l’homme a été effectué par Fadia Kiwan, professeur à l’Université Saint-Joseph, qui a évoqué trois grands défis auxquels la Charte fait face depuis 55 ans : l’indivisibilité des droits de l’homme, dont on ne peut séparer les droits de la femme, de l’enfant ou du handicapé par exemple, la signature et la ratification par les pays des conventions internationales, ce qu’ils font volontiers sans toutefois modifier assez rapidement leurs lois en conséquence, et, enfin, le changement des comportements qui doit accompagner l’adoption de nouveaux textes. Sur ce dernier point, Mme Kiwan a insisté sur la lutte qui doit se poursuivre afin que les prestations politiques soient à la hauteur des lois, tout en soulignant que le comportement social, notamment celui de la masse, continuait lui aussi à être irrespectueux des conventions internationales en matière de droits de l’homme.
Le juge Sleimane Takieddine a traité, quant à lui, de la paix civile au Liban, constatant que, quatorze ans après la fin du conflit armé, les Libanais n’ont pas mis en place un véritable projet de réidification de l’État, d’où le fait que l’entente nationale continuait de faire l’objet de doutes. Il a fustigé les désaccords entre les responsables autant que les polémiques qui continuent de secouer la société civile, celle-ci n’ayant pas su engendrer un mouvement uni de protestation contre cette situation. M. Takieddine a par ailleurs remarqué que le système confessionnel, censé protéger les intérêts des minorités, a débouché sur un système qui répartit les droits entre les Libanais sur seule base de leur appartenance confessionnelle, neutralisant par là les droits du citoyen. Enfin, il a considéré que les réformes apportées par l’accord de Taëf sont à même de constituer un plan global et réussi, si tant est que la volonté politique accompagne leur mise en application.
À l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme, une cérémonie dédiée à Laure Moghaizel, qui a consacré sa vie à la défense des droits de la femme, a été organisée par le Comité national de l’Unesco au palais de l’Unesco, le 10 décembre dernier. La cérémonie, au cours de laquelle un film documentaire sur Laure Moghaizel a été visionné et plusieurs...