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RENCONTRE - La danseuse finlandaise au théâtre Monnot ce soir et demain, à 20h30 Virpi Pahkinen, chez elle dans l’univers(photo)

Depuis ses 15 ans, Virpi Pahkinen danse. Cette Finlandaise à la jeune trentaine n’est pourtant pas une artiste comme les autres. Ses solos, qui ont fait plusieurs fois le tour des continents (Europe, Australie, Amérique du Nord, Afrique), sont une rencontre avec le silence. D’ailleurs, la chorégraphe n’a jamais changé de méthode : « D’abord, le mouvement dans le silence. La rencontre avec la musique vient après. » Son travail lui ressemble : aérien, sauvage et totalement tourné vers l’autre. Expliquer la danse, sa danse, pendant un entretien lui est particulièrement difficile. Les images, comme autant de réponses, défilent lisiblement dans son regard : « Quand j’étais enfant, je patinais sur le lac de ma maison, raconte-t-elle. La pleine lune se reflétait sur la glace et j’avais l’impression d’être chez moi, dans l’univers. Un vrai bonheur cosmique, en somme. »
Adolescente, elle remarque une affiche qui proposait des cours de danse contemporaine. « Le terme m’a intriguée. C’est la curiosité qui m’a poussée à prendre mes premières leçons. » Encore une fois, Virpi Pahkinen se retrouve dans un cadre magique : une église mormonne. Même si sa modestie l’empêche de l’avouer, ses enseignants, impressionnés par ses capacités exceptionnelles, l’encouragent à se rendre à Stockholm pour perfectionner sa technique. De ce séjour suédois, commencé en 1989 et qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui, Virpi Pahkinen ne dit presque rien, si ce n’est qu’elle y a découvert, avec son professeur, ce qu’elle appelle « la technique du cœur ».

Archéologie du mouvement
« En danse, on est simplement un véhicule, explique-t-elle. Il suffit d’être en communication avec le monde et d’être capable de ne plus se protéger. » Elle reconnaît une propension à la « logique » dans ses chorégraphies, dont la première remonte à 1985 : « Il s’agit de créer son propre alphabet. »
Virpi Pahkinen aime consulter ce qu’elle considère comme «l’archéologie du mouvement », que ce soit du côté de l’Inde, du Japon ou des tribus ethniques qui sillonnent le monde : « Je les cherche et je les réactive », confie la jeune femme aux cheveux coupés ras, parsemés de longues tresses fines. Si elle ne danse que seule sur scène – exception faite de six collaborations théâtrales, entre 1991 et 2001, avec Ingmar Bergman –, elle considère « sans intérêt » de le faire pour elle-même : « Ce qui m’intéresse, c’est d’être un guide pour les spectateurs, leur donner des pistes tout en les conduisant sur un parcours que je dirais initiatique. »
Ce soir et demain, elle présentera un programme d’une heure, découpé en quatre parties : Prayer to the Ascending (10 minutes), sur une musique d’Akemi Ishijima ; Prayer of the Scorpio (10 minutes), sur une musique de J-S Bach et de Masaaki Suzuki ; Uzumon (16 minutes), sur une musique de Niklas Brommare ; enfin, Prayer to the One Whose Trembling Hands Are Still (15 minutes), sur une musique de Roger Ludvigses. Pour les amateurs de danse contemporaine, qui seront largement comblés.

Diala GEMAYEL

* Billets en vente au théâtre à 25 000, 15 000 et 10 000 LL (tarif étudiant). Réservations aux 01/202422 – 01/320762.
Depuis ses 15 ans, Virpi Pahkinen danse. Cette Finlandaise à la jeune trentaine n’est pourtant pas une artiste comme les autres. Ses solos, qui ont fait plusieurs fois le tour des continents (Europe, Australie, Amérique du Nord, Afrique), sont une rencontre avec le silence. D’ailleurs, la chorégraphe n’a jamais changé de méthode : « D’abord, le mouvement dans le silence....