Mais le Liban n’est pas le seul pays arabe, on s’en doute, à être sanctionné. Avec lui figurent aussi la Syrie, la Jordanie, qualifiée pourtant par Washington de pays allié et ami, les pays d’Afrique du Nord et le Yémen.
Seuls quatre des 22 pays de la Ligue arabe échappent à ces sanctions : l’Égypte, Bahreïn, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères, on se demande pourquoi c’est le Pentagone, et non un autre département, qui s’occupe de cette affaire. Mais la réponse à cette question de principe a été donnée par Wolfowitz lui-même. Le choix des pays sélectionnés pour participer à l’effort public de reconstruction est étroitement lié au principe défini par George Bush, au moment du déclenchement de l’invasion : « qui n’est pas avec nous est contre nous. » Ce choix tient compte aussi des impératifs de « sécurité » des États-Unis, a dit Wolfowitz, dont l’argument laisse songeur.
Des sources diplomatiques ont critiqué cette discrimination qui introduit de nouveaux clivages au sein du monde arabe et international, tout en s’interrogeant sur les raisons qui ont poussé Washington à exclure des alliés comme le Koweït et le Maroc de la liste.
On souligne à Beyrouth qu’en excluant le Liban, Washington se prive d’un allié économique précieux, dont la parfaite connaissance des milieux d’affaires irakiens, la longue expérience des échanges avec l’Irak et le capital de confiance dont il jouit à Bagdad pourraient lui être précieux.
Certes, le ban mis sur le Liban n’exclut pas ce pays des contrats de sous-traitance, mais il faudra toujours compter sur l’ostracisme dont les milieux d’affaires libanais pourraient être sournoisement les victimes et les obstacles de tous ordres que l’Administration américaine dresserait devant eux.
Les milieux d’affaires libanais se consolent pourtant en espérant qu’ils pourront se rattraper sur les 13 milliards de dollars d’aide internationale décidés à Madrid et qui, eux, sont accessibles à tous.
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