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Actualités

Vaches Ali


Pourquoi le journalisme d’investigation n’existe pas au Liban ? Ben voyons, parce que dès qu’un scandale est
débusqué, le gratte-papier qui s’y attelle a vite fait de
remonter jusqu’au ministre... À partir de là, il y a deux
possibilités : soit le ministre en question est dans les bonnes grâces, et il pourra alors continuer sans être inquiété à
pomper jusqu’au dernier fifrelin de son ministère ; soit c’est un croûton imbuvable qui a osé se goinfrer sans partager, et il va se retrouver au trou comme le dernier des malpropres.
Visiblement, le brave Ali Abdallah appartenait à cette
dernière catégorie. Parachuté dans le quota ministériel d’Istiz Nabeuh, cet ancien appendice du mouvement Amal s’est vite révélé être une erreur de casting historique. Au
gouvernement, on ne l’entendait jamais. Et quand il
l’ouvrait, c’était pour faire une boulette.
Bref, au lieu de frayer avec la ménagerie politique, nous
raconter les âneries habituelles sur l’implantation, le caillou de Chebaa, les constantes nationales et naninanère, voilà Abdul qui décide de s’offrir un petit fromage de la République en se branchant brusquement sur les bovidés. Des vaches et du fourrage pour 21 millions de dollars
(excusez du peu !), tirés d’un programme de coopération agricole avec les États-Unis, que le ministricule aurait tôt fait de partager avec son frère Sultan. Par ailleurs, lui aussi en train de déguster des oranges en comptant les barreaux et les cancrelats de sa cellule.
Parlant de vaches, l’affaire fleurait si bon la bouse qu’elle risquait d’éclabousser vilain le haut perché du Parlement. Istiz Nabeuh a donc réclamé la tête de ce déshérité en
délicatesse avec l’héritage et fini par l’avoir. Faut penser que cette tête ne devait tenir qu’à un fil, pour être tombée si
facilement.
Résultat : les vaches sont orphelines et Ali le Magnifique
brame son innocence. À l’en croire, son dossier est en béton. Le problème c’est qu’il a les pieds coulés dedans et qu’il a déjà touché le fond.
La morale ? Inutile de chercher, il n’y en a pas.
Gaby NASR
Pourquoi le journalisme d’investigation n’existe pas au Liban ? Ben voyons, parce que dès qu’un scandale estdébusqué, le gratte-papier qui s’y attelle a vite fait deremonter jusqu’au ministre... À partir de là, il y a deuxpossibilités : soit le ministre en question est dans les bonnes grâces, et il pourra alors continuer sans être inquiété àpomper jusqu’au...