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Budget - Absentéisme à la réunion de la commission des Finances Honein propose l’adoption d’un programme de réformes conjointement avec l’Exécutif



L’engourdissement politique dans lequel l’Exécutif est plongé depuis des mois, et qui lui a fait présenter au Parlement un projet de budget dénué de toute ambition de réforme financière et fiscale, a-t-il gagné la Chambre pour que la commission des Finances et du Budget s’attaque sans états d’âme à un texte insipide ? Après avoir écouté, lundi, l’exposé du ministre des Finances, Fouad Siniora, qui, en présence d’un projet de loi « ne comportant pas grand-chose qui mérite d’être défendu », s’est contenté de rappeler ce que le gouvernement a entrepris depuis Paris II pour tenter de réduire la dette publique, la commission s’est empressée hier d’approuver le budget de la présidence de la République et du Conseil économique et social, en présence de huit de ses membres seulement.
C’est dire l’intérêt que les parlementaires portent à la politique économique et financière de l’État que tout projet de budget est censé refléter. D’habitude, les réunions de la commission des Finances rassemblaient la moitié des membres de la Chambre, mais hier, à part M. Samir Azar, président de la commission, étaient seulement présents dans l’hémicycle MM. Mohammed Fneich, Anwar el-Khalil et Salah Honein, Mme Nayla Moawad et MM. Fayez Ghosn, Abbas Hachem et Sélim Saadé ainsi que M. Fouad Siniora devant les rejoindre beaucoup plus tard.
Est-ce le climat politique prévalant dans le pays qui est à l’origine de l’indifférence et du laisser-aller parlementaire ? Existe-t-il, pour une raison quelconque, un mot d’ordre visant à engager les dépenses prévues pour 2004 sur base du douzième provisoire ou est-ce les députés qui ont décidé eux-aussi de tout geler à près d’un an des échéances présidentielle, législatives et municipales, oubliant que les échéances financières, plus importantes et engageant l’avenir du pays, voire sa stabilité, commandent des actions urgentes ? Autant de questions qui restent sans réponse pour le moment, en attendant de voir l’évolution du débat budgétaire en commission. Et surtout, de voir si les parlementaires réagiront positivement à une proposition de leur collègue, Salah Honein, d’ajouter au texte de loi des articles s’inscrivant dans le cadre d’une réforme financière, administrative et fiscale et dans le prolongement des engagements pris par le gouvernement à Paris II.
M. Honein avait déjà soulevé ce point durant la réunion de lundi. Il est revenu à la charge hier, affirmant qu’il avait accordé sa confiance au cabinet Hariri parce qu’il s’était engagé à réaliser des réformes et que Paris II contraint le gouvernement à aller dans ce sens. Il a ensuite rappelé qu’en 1997, la commission des Finances, que présidait M. Khalil Hraoui, avait refusé d’examiner le budget de 1998 parce qu’il n’était pas associé à un projet clair de restructuration financière et s’était attelé avec l’Exécutif à l’élaboration d’un programme de réformes en plusieurs points. « Nous proposons à la présidence de répéter cette expérience et d’élaborer avec le ministre des Finances, avant d’examiner les budgets de chaque département, des articles de restructuration financière et administrative qui seront soumis au Conseil des ministres. La commission aura de la sorte exercé ses prérogatives et aura placé le Conseil des ministres devant ses responsabilités », a déclaré M. Honein dont la proposition a obtenu l’appui de MM. Mohammed Fneich et Anwar el-Khalil, et du ministre des Finances, M. Siniora. Ce dernier s’est déclaré disposé – les rôles sont inversés – à aider les députés dans cette entreprise, affirmant que tout le monde sait à quel niveau un allègement financier peut être opéré, en allusion à la pléthore de fonctionnaires et au volume des forces armées.
Encore faut-il que les membres de la commission soient présents lors de l’examen du budget pour que l’idée du député de Baabda puisse être concrétisée.
Tilda ABOU RIZK
L’engourdissement politique dans lequel l’Exécutif est plongé depuis des mois, et qui lui a fait présenter au Parlement un projet de budget dénué de toute ambition de réforme financière et fiscale, a-t-il gagné la Chambre pour que la commission des Finances et du Budget s’attaque sans états d’âme à un texte insipide ? Après avoir écouté, lundi, l’exposé du...