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Une étape politique d’évaluation et de repositionnement général


La tempête est apaisée. La lune de miel est garantie. Par les décideurs. Mais on a connu tant de trêves interprésidentielles éphémères, ou même mort-nées, qu’on peut se demander si le présent répit va durer longtemps. Un ministre influent répond par la positive. En indiquant que sur le plan politique chacun va procéder de son côté à une évaluation des nouvelles donnes. Ce qui va permettre d’activer quelques projets de développement, de traiter à l’amiable quelques sujets litigieux. L’élan devant atteindre un pic de productivité après les fêtes. Loin des yeux, loin du cœur. Cela peut avoir du bon quand le cœur en question est rempli de hargne. On constate ainsi que jamais les déclarations des protagonistes n’ont été aussi mutuellement amènes que depuis qu’ils se trouvent séparés par quelques milliers de kilomètres. Leurs partisans respectifs leur font évidemment écho et rivalisent de lancers de fleurs en direction de leurs vis-à-vis. Le chef de l’État donne le ton. En invitant les Libanais installés en Suisse à ne pas prêter trop d’importance aux nouvelles relatives aux conflits politiques intérieurs comme au climat empoisonné dans lequel baigne la mère patrie. Le président Lahoud relève que ces frictions découlent de la vivacité même, voire de la démocratie, du créneau politique libanais. En somme, c’est comme on jugerait normal et sain, à tout prendre, qu’un enfant soit turbulent. Le président de la République reprend que les Libanais sont unis face aux échéances. Il fait l’apologie de Paris II qui a suscité, à son avis, un regain de confiance international dans le Liban, une disposition extérieure accentuée d’aider ce pays pour qu’il puisse opérer son redressement économique. Il est évident que ce satisfecit s’adresse à Hariri, animateur de la susdite conférence, et s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour consolider la trêve, ainsi que le front intérieur.
Hariri n’est du reste pas en reste. D’amabilité. Devant ses confidents occasionnels, il se frotte moralement les mains de l’idylle relationnelle avec Baabda. Ce qui devrait permettre au Conseil des ministres, ajoute-t-il, de traiter dans les prochaines semaines plusieurs projets susceptibles de promouvoir le développement des régions.
Bien entendu, Hariri reconnaît volontiers la contribution primordiale des décideurs à la détente. Pour bien le montrer, comme pour les en remercier, il a donné à Koraytem un déjeuner en l’honneur du général Rustom Ghazalé, officier traitant du dossier libanais. Agapes auxquelles une brochette de politiciens a été conviée. En tout cas, après sa visite d’explications à Damas, Hariri entreprend manifestement de compléter la réhabilitation de ses liens avec les décideurs, qui lui en ont voulu un certain moment. Pour des propos sur la présidentielle qu’il a d’ailleurs nié avoir tenus. Sur ce front également, la détente et l’entente sont donc à l’ordre du jour. Parallèlement, Nabih Berry, Walid Joumblatt puis Sleiman Frangié devraient être reçus dans les prochains jours par le président Assad. En prélude, peut-être, à une ouverture syrienne plus marquée sur Bkerké et sur l’opposition de l’Est. La solidarité retrouvée, indique un ministre, implique des mécanismes fonctionnels qui seront disposés à partir de l’an nouveau. À travers un système permanent de concertations. Reste à savoir si ces échanges ne vont pas, un beau matin, tourner à l’aigre...

Philippe ABI-AKL
La tempête est apaisée. La lune de miel est garantie. Par les décideurs. Mais on a connu tant de trêves interprésidentielles éphémères, ou même mort-nées, qu’on peut se demander si le présent répit va durer longtemps. Un ministre influent répond par la positive. En indiquant que sur le plan politique chacun va procéder de son côté à une évaluation des nouvelles...