Grand Sérail Hariri sceptique quant à une paix avec Israël sous le gouvernement Sharon

« Je ne pense pas qu’il soit possible de réaliser la paix dans la région tant que Sharon demeurera au pouvoir. Il (le Premier ministre israélien) parle de la “feuille de route” mais continue de construire des colonies », a déclaré le Premier ministre Rafic Hariri au cours d’un déjeuner donné en son honneur par l’ambassadeur d’Italie, Franco Mistretta, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne.
Le déjeuner s’est tenu en présence des ambassadeurs des pays membres de l’UE.
Avec le diplomate italien, M. Hariri a évoqué les relations libano-européennes ainsi que plusieurs autres sujets, notamment la situation régionale, du conflit israélo-arabe à l’Irak, la démocratie et la nécessité du changement.
Pour M. Hariri, la position adoptée par la Syrie face aux développements dans la région « est empreinte de sagesse, alors qu’Israël persiste dans son agressivité ».
Il a également insisté sur la détermination de la Syrie à signer prochainement un accord de partenariat avec l’Union européenne.
Sur le plan local, M. Hariri a tenu à rassurer les ambassadeurs européens sur la situation économique, « qui s’est rapidement améliorée, même si la conjoncture politique ne reflète pas cette amélioration ».
« Nous fondons de grands espoirs sur l’avenir, surtout avec l’afflux d’argent qui a permis une nette amélioration de la balance des paiements », a-t-il ajouté.
Toujours sur le plan local, le chef du gouvernement a affirmé : « Nous refusons toute concession sur le plan de la sécurité car il s’agit d’un sujet qui relève de la souveraineté du pays. »
D’autre part, M. Hariri a reçu le sénateur canadien d’origine libanaise, Pierre de Bané, accompagné de l’ancien ministre canadien de la Culture, Clément Richard, et de la présidente de l’association Diwan Ahl el-Fikr, Salwa Amine.
Dans une déclaration faite à l’issue de la réunion, M. de Bané a rappelé qu’il avait déjà rencontré M. Hariri à trois reprises : deux fois à l’occasion de la présence de ce dernier au Canada, et une fois en France, lors de la tenue de Paris II.
« Nous avons procédé à un tour d’horizon de la situation internationale et nous avons évoqué la question du processus de paix au Proche-Orient », a ajouté le sénateur canadien.