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L’Émile ou l’exil


Plus le temps passe, plus la classe politique monte en grade dans la transmission de ses jérémiades. En effet, pourquoi se contenter du brave Rustom Ghazalé pour réussir la
mayonnaise entre les deux présidents, alors qu’on peut
grimper recta chez le Grand Patron qui donnera un
semblant de consistance à ce mélange flapi ?
Beyrouth-Damas et retour. Pour que la nomenklatura locale puisse travailler, il devient impérieux de déménager
carrément nos institutions en Syrie. Ça ferait au moins des économies d’essence.
Bref, cette fois, c’est Rafic qui s’est tapé le trajet. Manque de pot, le châtelain de là-bas avait d’autres larbins à fouetter. Les Américains campent à sa frontière-est et commencent à le titiller grave. Il vire donc aussi sec l’Airbag, qui se rabat sur le seul copain qui lui reste en Assadie : Abdel-Halim Khaddam, éternel second couteau, au demeurant aiguisé et bien trempé dans le boui-boui libanais. Lequel se chargera de lui réexpliquer l’alternative : l’Émile ou l’exil.
Retour de Bouboule la moustache en berne, et position
assise calmée en Conseil des ministres. Parti droit dans ses bottes, il revenait dans ses petits souliers. Avec, à la clé, une mondanité Lula, que le Phénix de Baabda nourrissait hier à sa table. Pour la énième fois, la Mamma syrienne venait de redémarrer la machine de son petit lardon immature.
Suffisait pourtant de comprendre le système lahoudien : le président impulse, le Premier ministre pulse. Or comme ce dernier ne pulse plus, Émile 1er lui écrase régulièrement les tatanes en public. Et par la même occasion, embouche les trompettes de l’autosatisfaction devant ses visiteurs
transformés en bibelots de Sèvres.
Le Conseil des ministres est donc ressuscité, mais reste sous poumon artificiel. Quant aux deux présidents, ils
continueront à vaquer sous haute surveillance syrienne. Pour paraphraser Brel, ce sera, chacun de son côté, du
palais au Musée, puis du palais à Damas, en attendant de Damas… à Damas. Joyeux.
Gaby NASR
Plus le temps passe, plus la classe politique monte en grade dans la transmission de ses jérémiades. En effet, pourquoi se contenter du brave Rustom Ghazalé pour réussir la mayonnaise entre les deux présidents, alors qu’on peut grimper recta chez le Grand Patron qui donnera un semblant de consistance à ce mélange flapi ?Beyrouth-Damas et retour. Pour que la nomenklatura locale...