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Présidentielle Frangié est pratiquement le premier à mettre les points sur les « i »

La netteté de la jeunesse. Au sortir de son entrevue avec le patriarche Sfeir, le leader nordiste (et maronite, donc présidentiable) Sleiman Frangié a tenu des propos clairs. Pour décrire, et décrier, le tableau politique ambiant, marqué par les querelles interprésidentielles. Mais aussi, et c’est ce qui a retenu le plus l’attention des professionnels, pour parler de la présidentielle.
Frangié confirme d’abord que la question n’est pas encore tranchée. Entendre sans doute par les décideurs, qui favorisent du reste ouvertement la temporisation. Mais, contrairement à la plupart des protagonistes, ou des autres candidats en puissance, il précise tout de suite que toutes les éventualités sont envisageables. Dont la reconduction. Les options restent liées, ajoute-t-il, à la conjoncture régionale. Frangié souligne que pour sa propre part, dépassant toute considération d’intérêt politique personnel, il se rangerait aux côtés du président Lahoud, pour le renouvellement du mandat, au cas où il y aurait à choisir entre deux camps opposés. C’est-à-dire au cas où un candidat n’appartenant pas à la ligne nationale briguerait la présidence. Pour modifier le système, auquel le ministre reste attaché. Frangié ne laisse cependant planer aucune équivoque : il ne milite pas pour la reconduction. Car, rappelle-t-il, la ligne nationale regorge de personnalités dignes d’assumer la présidence.
En tout cas, dans le camp loyaliste, Frangié est le premier à empoigner le sujet à bras-le-corps. Malgré, peut-on relever, les pressantes recommandations syriennes de geler le dossier de la présidentielle.
Cette attitude est d’autant plus marquée, et remarquée, qu’elle a été adoptée à partir du siège patriarcal maronite, qui n’est pas spécialement prosyrien. Le ministre nordiste, tout en se référant à la temporisation voulue par les décideurs, dont il reste évidemment proche, ne se contente pas de parler. Il multiplie les rencontres préparatoires.
Il a ainsi vu Joumblatt, dans la foulée de sa rencontre avec Sfeir. Une concertation qui porte autant sur la crise du pouvoir (Joumblatt songe à une « troisième voie », comme on sait) que sur les échéances à venir. Les alliances s’ébauchent donc, ou se redessinent, dans cette phase transitoire. Dans ce cadre, Joumblatt fait savoir, par le biais de certains de ses amis de l’Est, qu’il ne serait pas fâché de dynamiser des échanges avec Kornet Chehwane. Soulignant, ce qui est une révélation pour beaucoup, que le dialogue n’a en fait jamais été rompu. Il ajoute que les points de jonction (dont les libertés et la lutte contre la corruption) sont aujourd’hui plus nombreux que les éléments de divergence. Il reste que l’idée d’un nouveau courant, lancée lors des adieux au chef spirituel druze cheikh Abou Hassan Aref Halaoui, n’est pas encore en voie de concrétisation.
La formation effective de ce nouvel anneau pourrait être cependant stimulée par la vague de mécontentement qui déferle sur le pays, dans toutes ses composantes. Le communiqué mensuel des évêques maronites s’en fait largement l’écho. En pointant un doigt accusateur en direction d’un pouvoir déchiré par les querelles internes. De leur côté, les prosyriens ne cachent pas que les décideurs sont pour le moins agacés par ces disputes. Dont on ne sortira cependant pas de sitôt apparemment. Car, comme l’envisage Joumblatt, un vrai traitement du problème devra passer par l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, accompagnée de l’ouverture d’un dialogue général. Le leader progressiste pourrait bientôt visiter Bkerké à son tour, pour y exposer ses vues. Et pour tenter d’imprimer un élan certain à la dynamique de réforme, sinon de changement, qui lui semble nécessaire pour sortir le pays de l’ornière.
D’autres déploient également des efforts d’apaisement. Il en va ainsi pour le Front national de la réforme. Et pour le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, qui projette de proposer, lors du congrès annuel de son parti, une formule dite de réconciliation provisoire. Une passerelle en direction d’une véritable entente nationale passant par le dialogue.
Philippe ABI-AKL
La netteté de la jeunesse. Au sortir de son entrevue avec le patriarche Sfeir, le leader nordiste (et maronite, donc présidentiable) Sleiman Frangié a tenu des propos clairs. Pour décrire, et décrier, le tableau politique ambiant, marqué par les querelles interprésidentielles. Mais aussi, et c’est ce qui a retenu le plus l’attention des professionnels, pour parler de la...