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Communautés - La grève à l’UL et le scandale d’ al-Madina au cœur du communiqué mensuel À cause de la tension entre les gens du pouvoir, le Liban régresse, déplorent les évêques maronites

Les évêques maronites ont tenu hier, sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir, leur réunion mensuelle, à l’issue de laquelle ils ont publié leur communiqué – un rituel, une sorte de bilan socio-politico-économique des trente derniers jours, avec, bien entendu, le spirituel en toile de fond.
Une fois informés officiellement par Mgr Sfeir des détails de sa récente tournée pastorale dans sept pays européens, les évêques maronites ont tenu, en premier lieu, à remercier tous ceux qui ont facilité cette tournée, à commencer par les Français. Saluant ensuite ce périple qui a permis au patriarche d’expliquer « clairement, courageusement et avec patriotisme » la situation libanaise, ils se sont arrêtés sur l’accueil populaire qui a été réservé à Mgr Sfeir sur le Vieux Continent par les communautés libanaises dans chacun des sept pays. Des communautés qui regorgent de potentiels humains à tous les niveaux, ont-ils dit, assurant, avec une pointe certaine de regret, que ces hommes et ces femmes auraient pu faire des merveilles au Liban – sur les plans politique et économique – si le bon climat, le climat adéquat, avait été de mise.
Un constat que les évêques ont étayé par la suite, en mettant en garde contre les dangers et autres risques d’une émigration « qui continue d’emmener les jeunes Libanais là où ils peuvent trouver du travail, là où ils peuvent laisser libre cours à leur soif de liberté, d’indépendance et de souveraineté, sans craindre d’être poursuivis ». Pour les évêques maronites, bon nombre d’émigrés ne souhaitent qu’une chose – retourner au bercail – « mais les conséquences de cet acte leur font peur ».
Quatrième point dans le communiqué des évêques de ce mois de décembre : la tension qui prévaut dans les relations entre les gens du pouvoir. Et c’est à cause de cette tension, accusent-ils, que « le Liban morose et déprimé régresse », alors que ce qu’il faudrait « c’est qu’il avance, en espérant qu’il réussisse à assurer une vie saine à l’ensemble des citoyens, à réduire les dettes énormes sous lesquelles ploient » ces derniers. Les évêques maronites s’emploient ensuite à expliquer le pourquoi de ce climat, de cette tension. Pour eux, c’est le résultat « naturel » de la privation des droits du peuple libanais. Puisque, « dans un pays démocratique, les Libanais sont censés pouvoir choisir leurs représentants afin que ceux-ci traitent tous leurs problèmes – sociaux, financiers, etc. » – dans les meilleures conditions possibles. Or les Libanais sont dans l’incapacité aujourd’hui de demander des comptes à leurs responsables ; ainsi, « les institutions sont bloquées, les responsabilités pas assumées, la corruption présente presque partout »...
Les évêques se sont ensuite penchés sur les scandales, relayés par les médias, de la banque al-Madina. « Cela ne fait qu’augmenter nos craintes et nos appréhensions en ce qui concerne le système bancaire au Liban – une des fiertés du pays », regrette le communiqué. Surtout, ajoute-t-il, que les gens se chuchotent à l’oreille les noms de personnes haut placées, « qui seraient impliquées dans ces scandales ».
Septième point abordé par les évêques : la grève des enseignants de l’Université libanaise, qui dure depuis trois semaines et qui continue de bénéficier de l’appui des étudiants. « Il faut une solution rapide et définitive à ce problème, il faut satisfaire les demandes – justes et équitables – des professeurs », dit le communiqué, rappelant que l’enseignement est « la richesse » du Liban et déplorant que des licences soient accordées à autant de nouvelles universités, « dont la plupart ne respectent pas les conditions exigées » par des facultés dignes de ce nom.
Les évêques maronites ont tenu hier, sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir, leur réunion mensuelle, à l’issue de laquelle ils ont publié leur communiqué – un rituel, une sorte de bilan socio-politico-économique des trente derniers jours, avec, bien entendu, le spirituel en toile de fond.Une fois informés officiellement par Mgr Sfeir des détails de sa récente...