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Parle plus bas…



Car on pourrait bien nous entendre… Une antienne. Une scie à l’ancienne. Un tube ringard ou kitsch, comme on dit plus volontiers aujourd’hui. Le refrain lancinant du Parrain. Susurré sur le mode abat-jour tamisé par Dalida. Ou par le cannibale Amin Dada. Troublante similitude, en effet, des effets de l’ombre. Propice aux ébats intimes comme aux plus sombres des crimes.
La terreur, éternel levier de pouvoir, n’est plus ce qu’elle était. En quelque sorte, elle gagne du terrain dans le civil. Et en perd dans le militaire. Il y a certes le feu d’artifice planétaire des attentats. Mais il y a moins d’États totalitaires. Et ceux qui restent en viennent à résipiscence, sinon à repentance. Comme l’illustre un peu le cas libyen.
En fait, après l’effondrement du sulfureux empire mondial du KGB, cette machine à machinations, le terrorisme d’État dirigé vers l’extérieur a décru. Dans la mesure proportionnellement inverse de la montée en puissance de l’activisme fanatisé, genre Ben Laden ou Abu Sayyaf.
Ou Abou Mahjane. Mais, dans beaucoup de contrées, la terreur d’État dirigée vers l’intérieur reste vivace. Sous des formes diverses, souvent perverses. Les pratiques se sont affinées avec le temps et l’évolution technologique. Aux purges massives, staliniennes ou pol-potiques, on préfère largement les écoutes téléphoniques. Et les assassinats discrets, dissuasifs, comme celui de l’ingénieur Irani. En gros, c’est surtout le bouche-à-oreille (parle plus bas) qui assure l’emprise psychologique des maîtres.
C’est l’une des sourdes raisons pour lesquelles nombre de jeunes préfèrent disparaître. Partir, parce qu’ils ne savent ni parler bas. Ni où se mettre.
Jean ISSA
Car on pourrait bien nous entendre… Une antienne. Une scie à l’ancienne. Un tube ringard ou kitsch, comme on dit plus volontiers aujourd’hui. Le refrain lancinant du Parrain. Susurré sur le mode abat-jour tamisé par Dalida. Ou par le cannibale Amin Dada. Troublante similitude, en effet, des effets de l’ombre. Propice aux ébats intimes comme aux plus sombres des crimes.La...