Les deux tests « réussis » de Hariri

Le Premier ministre Rafic Hariri a finalement passé avec succès les deux tests annoncés mercredi.
De fait, selon lui, la réunion du Conseil des ministres hier était « bonne », et de l’avis de tous les ministres sondés à ce sujet, l’atmosphère était tout à fait cordiale entre les deux présidents de la République et du Conseil. D’aucuns parmi les participants à la réunion se sont d’ailleurs demandés si MM. Lahoud et Hariri ne s’étaient pas rencontrés la veille de la réunion pour entreprendre et sceller une énième réconciliation. En tout état de cause, le chef du gouvernement affichait une sérénité tout à fait convaincante à l’issue du Conseil des ministres, affirmant aux journalistes que la réunion était « bonne », de même que sa relation avec le président Lahoud. Signe du retour au « beau fixe », il a annoncé de surcroît sa participation ce soir au dîner offert au palais de Baabda en l’honneur du chef de l’État brésilien, Luiz Ignacio Lula da Silva. M. Hariri a refusé toutefois de confirmer ou d’infirmer les informations faisant état de sa visite mercredi à Damas. Il s’est contenté d’approuver un journaliste qui évoquait l’hypothèse d’une confusion à ce sujet.
Mais des sources bien informées ont indiqué en soirée à L’Orient-Le Jour que le Premier ministre s’était bel et bien rendu en Syrie et qu’il s’y était entretenu avec le vice-président Abdel-Halim Khaddam dont il fut l’hôte à déjeuner. La rencontre avec le chef des services de renseignements au Liban, Rustom Ghazalé, a également été confirmée. Aucune allusion en revanche à un tête-à-tête avec le président Bachar el-Assad. D’où sans doute le désir de M. Hariri de laisser planer l’ambiguïté la plus totale sur ses activités d’avant-hier.
Par ailleurs, d’aucuns parmi les députés de son bloc réunis hier matin à Koraytem ont confié à L’Orient-Le Jour qu’ils étaient « tombés des nues » quand le président du Conseil s’est contenté d’aborder le seul problème de l’Université libanaise.
Quoi qu’il en soit, selon les sources susmentionnées, M. Khaddam et le général Ghazalé auraient communiqué au chef du gouvernement un seul et même message : trêve de polémiques, priorité au vote du projet de budget ainsi qu’à l’unité des rangs, étant donné la précarité de la situation régionale.
Enfin, M. Hariri a annoncé qu’il présiderait lui-même la réunion du Conseil des ministres la semaine prochaine (en l’absence du chef de l’État), et qu’une autre séance était également prévue avant les fêtes de fin d’année.
J.J.