Le prince al-Walid ben Talal a racheté ainsi pour 98 millions de dollars la part qui était jusque-là détenue par le Saoudien Saleh Kamel, président du réseau télévisé ART. Le prince al-Walid détenait le quart de ces 49 % avant de racheter les trois quarts restants à son compatriote. La LBC-Sat a été estimée, peu avant cette acquisition à 200 millions de dollars. 51 % de ses actionnaires demeurent des investisseurs libanais, dont notamment les députés Michel Pharaon, Nabil Boustany et le vice-Premier ministre Issam Farès.
C’est après avoir inspecté les nouveaux studios de la LBC-Sat, où sont logés actuellement les participants au programme de téléréalité Star Academy, qui sera lancé dans les jours à venir sur les écrans de la LBCI et de la LBC-Sat, que M. Daher et le prince al-Walid ont tenu une conférence de presse.
Souhaitant la bienvenue au prince saoudien, un grand investisseur dans les médias arabes et occidentaux, M. Daher a évoqué l’ambition, qui est le moteur de la réussite et les rêves qui deviennent réalité, en allusion probablement au projet qu’était la LBC au début des années quatre-vingt, aux diverses difficultés par lesquelles la chaîne est passée avant de devenir le premier média libanais et l’une des plus importantes chaînes satellitaires de la région.
« Nous tenons toujours à réaliser nos rêves et nous avons avec nous l’un des plus grands rêveurs, capable de transformer les rêves en réalité », a indiqué M. Daher, rendant hommage au prince saoudien.
Prenant la parole, le prince al-Walid ben Talal a noté que son investissement dans la LBC-Sat était justifié : « En évaluant le parcours de la LBC, présidée par Pierre el-Daher, on est conscient que malgré toutes les difficultés et grâce aux efforts inlassables, la chaîne est devenue la première du monde arabe », a-t-il dit, indiquant qu’il mettra « tout son potentiel à la disposition du PDG de la chaîne ».
Hier, ce ne sont pas tant les détails sur la nouvelle acquisition du prince al-Walid ben Talal, qui intéressaient les journalistes que les questions d’ordre politique : le prince saoudien deviendra-t-il Premier ministre ?
Les réponses de l’homme d’affaires saoudien, qui a investi dans plusieurs secteurs économiques au Liban et notamment l’hôtellerie, les banques, la presse et les médias, n’ont pas satisfait la curiosité des reporters présents.
À la question claire et précise de savoir s’il briguait le poste de Premier ministre, l’investisseur saoudien a répondu : « Je m’intéresse actuellement à mes 49 % des parts à la LBC. »
Auparavant dans la journée, le prince al-Walid avait inauguré, au centre-ville, les locaux d’une association humanitaire qui porte son nom. En réponse à une question, il a qualifié d’« effrayant » le volume de la dette libanaise, « s’excusant » au passage du ministre Siniora et soulignant l’importance d’une stratégie pour faire face au problème.
Relevant qu’il accorde tout son soutien au « Liban des 10 452 kilomètres carrés » et au « chef de l’État Émile Lahoud », il a conclu qu’il « serait faux d’ouvrir dès aujourd’hui le dossier de la présidentielle, surtout qu’une année nous sépare de cette échéance ».
Pat.K.
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