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Dossier régional - Conférence à l’Escwa pour la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien Annan : Le conflit du Proche-Orient ne peut être réglé par les armes

Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a réitéré hier son point de vue selon lequel il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit israélo-palestinien, dans un message lu lors d’une conférence organisée par l’Escwa à Beyrouth, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Présent à cette conférence, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Nabil Chaath, a de son côté émis l’espoir d’une trêve avec l’État hébreu.
C’est en présence de plusieurs responsables libanais et de diplomates étrangers que la conférence s’est ouverte hier sous la direction de la secrétaire exécutive de l’Escwa, Mervat Tallawi. Le chef de l’État, Émile Lahoud, était représenté par le ministre d’État Abdel Rahim Mrad, le président de la Chambre, Nabih Berry, par le député Yassine Jaber, et le Premier ministre, Rafic Hariri, par la députée Bahia Hariri.
Prenant la parole à l’ouverture de la conférence, Mme Tallaoui a mis l’accent sur la nécessité d’une solution « juste » à la question palestinienne et annoncé par ailleurs l’organisation par l’Escwa d’une conférence annuelle qui prendrait le nom d’Edward Saïd, le penseur et universitaire palestino-américain décédé il y a quelques mois.
Elle a par la suite donné lecture du message adressé à la conférence par M. Annan.
« Je m’associe à tous ceux qui, dans le monde entier, expriment aujourd’hui leur solidarité la plus profonde avec le peuple palestinien qui continue à souffrir sous l’oppression et n’a toujours pas d’État », affirme M. Annan dans ce texte.
Il ajoute toutefois : « En me déclarant ainsi solidaire, je ne méconnais pas le sort des Israéliens, qui continuent de vivre dans l’insécurité et la terreur ».
« Les terribles événements des trois dernières années et la situation calamiteuse qui règne aujourd’hui sur le terrain devraient montrer à tous que plus une partie nuit à l’autre, plus elle se nuit à elle-même et plus elle met en danger les chances d’un règlement pacifique », souligne-t-il.
Pour M. Annan, les actions israéliennes, comme « les exécutions extrajudiciaires, les démolitions de maisons, l’expansion continue des colonies de peuplement et la construction d’une barrière dans la profondeur du territoire palestinien », ont « renforcé la misère et le sentiment d’impuissance parmi les Palestiniens ». « Ces agissements ont sapé les efforts visant à atténuer la violence et ont nourri la haine et la colère contre Israël. Ils ont fait reculer le jour où Israël vivra sans crainte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », estime-t-il.
D’autre part, poursuit le secrétaire général, « les attentats-suicide palestiniens ont tué sans discrimination des civils israéliens innocents dans un déferlement de terrorisme insensé. Ces actes odieux ne sauraient être justifiés et doivent être condamnés sans relâche et sans réserve. Ils ont réduit à néant les efforts visant à favoriser la réconciliation et la confiance entre les deux peuples. Ils ont aussi fait reculer le jour où les Palestiniens vivront dans la paix et la sécurité à l’intérieur de leur propre État ».
« Le conflit entre Palestiniens et Israéliens ne saurait être réglé par les armes. L’unique solution réside dans un processus politique qui aboutisse à un règlement global, juste et durable fondé sur deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », souligne M. Annan.
À ce discours du patron de l’Onu a succédé, sur une note naturellement très différente, l’intervention du ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, lue par le directeur des organisations internationales au palais Bustros, Antoine Chédid, qui représentait le chef de la diplomatie.
Pour M. Obeid, « Israël ne veut pas la paix et ne souhaite pas que le peuple palestinien vive à l’ombre d’un État souverain, libre, indépendant et viable ».
M. Obeid réaffirme qu’en dépit de cela, le Liban reste « engagé dans le processus de règlement pacifique au Proche-Orient sur base des résolutions internationales et des termes de référence de (la conférence de) Madrid ».
Il estime, en outre, que « la véritable solidarité avec le peuple palestinien et avec sa cause commande de l’aider à pouvoir retourner sur son territoire ». « Toute autre solution, fondée sur l’implantation des Palestiniens là où ils se trouvent, constituerait un complot contre la cause palestinienne », ajoute le ministre.

Chaath : Priorité
aux réfugiés du Liban
Prenant la parole à son tour, M. Chaath a d’abord noté que « tous les mouvements palestiniens et l’Autorité palestinienne vont se retrouver sous le patronage de l’Égypte au Caire ».
Les pourparlers, initialement prévus mardi puis reportés à jeudi, doivent « nous permettre de parvenir à un accord qui, nous l’espérons comme l’Égypte, sera très rapidement atteint », a-t-il ajouté.
« Forte de cet accord, l’Autorité palestinienne pourra négocier avec Israël et lui dire : si vous êtes prêts pour une trêve, nous sommes prêts à nous y engager », a souligné M. Chaath.
L’Égypte doit accueillir 12 mouvements palestiniens, dont les radicaux du Hamas et du Jihad islamique, pour discuter d’un projet de trêve dans les attentats anti-israéliens qui serait le premier pas vers la relance d’un processus de paix en panne.
Toute trêve avec Israël devrait inclure dans ses termes « la “feuille de route”, la fin des colonies, des barrières, de l’occupation et du siège » du président palestinien, Yasser Arafat, a-t-il précisé.
Critiquant la politique du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, M. Chaath a, en revanche, lancé une fleur en direction de l’opposition palestinienne. « Pour la première fois, (les travaillistes) parlent d’un État palestinien indépendant aux frontières de 1967 avec la Jérusalem arabe pour capitale et la Jérusalem juive comme capitale de l’État israélien », a-t-il relevé en référence à l’initiative informelle de paix qui devait être lancée quelques heures plus tard à Genève par des personnalités palestiniennes et israéliennes.
Un peu plus tard, lors d’une conférence de presse, M. Chaath a une nouvelle fois affirmé que les Palestiniens ne renonceraient jamais au droit au retour dans leurs foyers, mais négocieraient uniquement le processus de ce retour.
« Tous les projets sur lesquels nous travaillons avec la Banque mondiale se basent sur l’accueil d’un million de réfugiés palestiniens en Cisjordanie. Il n’y a pas de place pour eux dans la bande de Gaza », a-t-il dit.
Il a souligné que les quelque 390 000 réfugiés palestiniens du Liban « bénéficieront de la priorité, comme nous l’avons toujours affirmé ».
M. Chaath devait être reçu dans l’après-midi au Grand Sérail par le chef du gouvernement.
A l’issue de l’entretien, qui a duré près d’une heure, le ministre palestinien a indiqué qu’il a mis M. Hariri au courant des derniers développements sur la scène palestinienne.
M. Chaath a ajouté que l’accord interpalestinien sur une trêve avec Israël nécessitait un soutien de la part des Arabes. « Le Liban remplit son rôle à cet égard », a-t-il dit.
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a réitéré hier son point de vue selon lequel il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit israélo-palestinien, dans un message lu lors d’une conférence organisée par l’Escwa à Beyrouth, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Présent à cette conférence, le...