Vie politique - Échange d’accusations au sein de l’Exécutif Entre Lahoud et Hariri, une tension de plus en plus difficile à gérer

Qui, des présidents Émile Lahoud ou Rafic Hariri, est responsable de la nouvelle tension au sein de l’Exécutif ? En fait, c’est l’histoire éternellement recommencée de la poule et de l’œuf : dans une interview au quotidien as-Safir, le Premier ministre reprochait hier à la présidence de la République d’avoir commis à son encontre des impairs protocolaires considérés comme « une atteinte à sa position officielle ». La riposte fusait aussitôt de Baabda. Le chef de l’État s’en est pris à M. Hariri sans le nommer, en dénonçant devant une délégation de journalistes ceux « qui pratiquent à la perfection le double langage et tentent d’imputer à d’autres la responsabilité de la détérioration de la situation dans le pays ». Dans le même temps, le vice-Premier ministre Issam Farès offrait, à bord de son yacht privé, un déjeuner en l’honneur du chef des SR syriens au Liban, le général Rustom Ghazalé, avec une majorité d’invités dont l’hostilité à M. Hariri n’est plus à prouver. Décidément, la tension entre les présidents de la République et du Conseil devient de plus en plus difficile à gérer et, selon nombre de ministres, les prochaines réunions du gouvernement risquent fort d’être houleuses.
Page 2