Mikati estime « erroné » de parler d’une phase d’expédition des affaires courantes

Le ministre des Travaux publics, Négib Mikati, souvent cité comme l’un des candidats les plus plausibles au poste de Premier ministre, a remis hier les pendules à l’heure au sujet des spéculations actuelles sur un changement gouvernemental à court terme, soulignant qu’il est « erroné de parler d’une phase d’expédition des affaires courantes ».
M. Mikati, qui s’exprimait devant des visiteurs, a estimé que cette « erreur » était « nuisible à la vie politique et à l’action du gouvernement dans la mesure où elle place les Libanais en situation d’attente, ce qui est de nature à provoquer un vide dont personne ne profiterait, pas même ceux qui tentent actuellement de créer un tel contexte ».
Déjà, à son retour de Damas, où il s’était rendu au cours du week-end écoulé et où il avait été reçu par le président syrien Bachar el-Assad, M. Mikati avait indiqué, dans des déclarations de presse, qu’il ne voyait pas de changement gouvernemental dans l’immédiat.
Le ministre, reçu hier par le chef de l’État, Émile Lahoud, et le président de la Chambre, Nabih Berry, a souligné devant ses visiteurs que « la priorité sur le plan interne doit être donnée à la redynamisation du rôle des institutions constitutionnelles en tête desquelles le Conseil des ministres ». « Toutes les questions devraient y être soulevées pour qu’elles fassent l’objet de discussions sérieuses, calmes et objectives », a-t-il dit.
Il a en outre appelé la classe dirigeante à « s’éloigner des conflits et des polémiques internes au sujet d’échéances non urgentes, comme l’élection présidentielle », afin de se concentrer sur la « réactivation de l’activité gouvernementale, la consolidation de la position du Liban et la coordination avec la Syrie dans un contexte qui est le plus délicat dans l’histoire de la région ».
M. Mikati a enfin exhorté les Libanais à « ne pas céder au désespoir devant les grandes difficultés politiques, économiques et sociales auxquelles nous faisons face ».