Bustier en argent pailleté, coiffure simple, bijoux discrets, épaules couvertes de gaze noire, Cinzia Forte a capté l’attention de l’auditoire dès les premières mesures. Musique sereine, gardant un caractère d’une inspiration libre où spontanéité constante et pureté de la forme sont deux atouts majeurs de celui qui donna toutes ses lettres de noblesse aux oratorios. Légèreté, fraîcheur et espièglerie avec le Vade ma dove de Mozart pour nouer ensuite avec un lyrisme romantique avec deux airs de Bellini dont on retient surtout ce superbe La ricordanza. Suivent le vivace A mezzanotte et l’air de Noria (de Don Pasquale) de Gaetano Donizetti, où charme et piquant animent une mélodie souple permettant à la voix de la cantatrice de briller de tout son éclat. Passion de vivre et valse d’une belle virtuosité vocale avec le Je veux vivre de Roméo et Juliette de Charles Gounod. Un des plus beaux passages de Gianni Schicchi de Puccini, où une jeune fille supplie son père de lui permettre d’épouser l’élu de son cœur. Larmes et plaintes de cet émouvant O mio babbino caro à travers une narration fluide et soyeuse. E’strano un magnifique passage, hautement lyrique de La Traviata de Verdi, où Violetta, femme déchue, est assaillie par le doute, l’angoisse et la peur.
Vocalises, trilles, redoutables éclats pour exprimer la déroute de la passion.
Avec Cinzia Forte, une voix superbe, une présence, et un choix raffiné d’arias célèbres et aimées du public. Voilà une belle soirée bel cantiste, parlant avec générosité des feux du cœur.
Edgar DAVIDIAN
Les plus commentés
Israël est en train de perdre, mais pas autant que les Palestiniens
Don de l'UE : après avoir déclaré la guerre à Mikati, les chrétiens proposent-ils la paix ?
Retour des Syriens : Assad s'impose dans le débat