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22 Novembre - L’Indépendance fêtée en l’absence de Rafic Hariri Lahoud : Le problème est dans l’État lui-même(PHOTOS)

La célébration du soixantième anniversaire de l’Indépendance a été marquée cette année par l’absence aux festivités officielles de certaines personnalités politiques, comme le Premier ministre Rafic Hariri, et par la présence de personnalités de l’opposition au palais de Baabda, comme les députés Nassib Lahoud, Nayla Moawad ou Boutros Harb.

Autre point fort du week-end écoulé, le discours traditionnel du président de la République Émile Lahoud, prononcé vendredi soir, caractérisé par sa concision et sa pertinence.
S’adressant aux Libanais, il s’est notamment demandé : « Pouvons-nous effectivement attirer les investissements et favoriser un climat de prospérité dans le pays, si nous ne sommes pas en mesure d’organiser nos affaires internes ? » M. Lahoud a également reconnu dans son allocution télévisée que « le problème se situe au niveau de l’État lui-même du fait qu’il est la proie des tiraillements politiques, de l’esprit de répartition confessionnelle, du trafic d’influence et de la corruption administrative ».
Voici le texte intégral du discours de M. Lahoud :
« Libanais,
« À l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance, et dans le climat de tourmente privé de tout horizon politique qui prévaut sur la scène régionale et internationale ; à l’ombre aussi d’une situation interne qui se caractérise par des difficultés politiques, économiques et sociales nécessitant la recherche sérieuse de solutions, les citoyens se demandent : où va le Liban ? Et où allons-nous ?
« Libanais,
« C’est faire preuve de réalisme et d’optimisme à la fois que d’affirmer qu’en dépit de ses difficultés sur les plans interne et externe, le Liban demeure dans la région le pays le plus apte à promouvoir les secteurs des services, du tourisme et des investissements, faisant de lui un pôle de destination pour les frères arabes en particulier.
« Néanmoins, la question inéluctable est de savoir si nous pouvons effectivement attirer les investissements et favoriser un climat de prospérité dans le pays, si nous ne sommes pas en mesure d’organiser nos affaires internes.
« Libanais,
« Bien entendu, la réponse est non. Il est évident que le problème ne se situe pas au niveau des gens, mais au niveau de l’État lui-même du fait qu’il est la proie des tiraillements politiques, du clientélisme confessionnel, des trafics d’influence et de la corruption administrative. Mais les préoccupations des gens sont le dernier souci de tous les responsables politiques, à tous les niveaux. Ces inquiétudes sont d’ordre socio-économique, professionnel et autres, alors que les dirigeants ne songent qu’aux moyens de dominer, de monopoliser et de préserver les acquis, comme si le Liban était dans un monde, et la région dans un autre.
« Libanais,
« Je l’ai déjà dit, et je le répète aujourd’hui : le Liban et les Libanais n’ont point d’avenir en l’absence d’un État régi par la loi et les institutions. Même si certains nous reprochent d’avoir tardé à édifier un tel État – parce qu’en réalité celui-ci est combattu par les mini-États confessionnels –, je demeure convaincu de la nécessité de son instauration, comme je l’ai affirmé dans mon discours d’investiture. Le rêve d’un État doit se réaliser, sans quoi c’est la patrie qui risque de disparaître, et c’est le citoyen qui sera incité à émigrer.
« Libanais,
« Nous sommes confrontés à des échéances cruciales et dangereuses au plan régional. Une fois de plus, on tente de priver le peuple palestinien du droit au retour, pour l’implanter là où il se trouve. Il s’agit là d’un complot fomenté contre tous les Arabes. Il permet aussi à Israël de forcer à l’exode le reste des Palestiniens et de condamner définitivement la cause et l’identité de ce peuple.
« Le consensus national réalisé face à ces tentatives nous permettra de les contrer en temps voulu, et contrairement à certaines prévisions, tout comme le Liban a réussi à libérer sa terre par la résistance et avec la coopération de la Syrie-sœur.
« Libanais,
« Je vous invite, et j’appelle surtout les jeunes, à l’action et à l’espoir. Je suis sûr que vous parviendrez à surmonter l’épreuve et que vous aurez gain de cause. En effet, la désinformation et la corruption ne peuvent plus éclipser l’éclat de la vérité.
« Loués soient les martyrs de notre armée courageuse, de nos organismes sécuritaires et de notre vaillante résistance.

Vive le Liban ! »

Défilé et vœux traditionnels
Le lendemain matin, samedi, les différentes unités de l’armée et des forces de l’ordre ont défilé, place des Martyrs, en présence notamment du chef de l’État, Émile Lahoud, du président de la Chambre Nabih Berry, des présidents Hussein Husseini et Rachid Solh, mais en l’absence du Premier ministre Rafic Hariri, qui accomplit le « petit pèlerinage » (la « omra ») à La Mecque.
Après la parade militaire, le président Lahoud a reçu pendant plus de deux heures les vœux de nombreuses personnalités au palais de Baabda, entouré de M. Berry et de Issam Farès, vice-président du Conseil. Les observateurs ont relevé la présence insolite de certaines personnalités qui, depuis longtemps, ne s’étaient plus rendues au palais de Baabda. Dont notamment : l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, le vice-président de l’Assemblée nationale, Élie Ferzli, et l’ancien vice-Premier ministre Michel Murr. Ou encore, les députés opposants, membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, Nassib Lahoud, Boutros Harb et Nayla Moawad.
On notait, par ailleurs, parmi les personnalités politiques qui se sont absentées du palais présidentiel : l’ancien chef de l’État, Amine Gemayel, et son fils Pierre, le président Omar Karamé, le chef du Parti socialiste progressiste, le député Walid Joumblatt, les ministres Sleimane Frangié, Farès Boueiz, Élias Murr, Marwan Hamadé, Michel Moussa et Talal Arslane.
Hier soir, les différentes chaînes de télévision locales ont diffusé un film documentaire portant sur les principales réalisations des cinq années du mandat Lahoud.
Vendredi après-midi, le chef de l’État a visité l’hôpital Saint-Joseph de Dora, qui a été récemment rénové et restauré pour le cinquantième anniversaire de sa fondation.

Le message d’Assad
Le président syrien Bachar el-Assad a souligné la « volonté de la Syrie de consolider les relations fraternelles avec le Liban, conformément au traité de fraternité, de coopération et de coordination libano-syrien ».
Dans son message de vœux adressé à son homologue libanais à l’occasion de la fête de l’Indépendance, M. Assad a ajouté : « La Syrie demeurera aux côtés du Liban pour le soutenir face aux défis et aux dangers auxquels sont exposés nos deux pays. » Il s’est engagé d’autre part à œuvrer pour « la réalisation des intérêts communs aux deux pays ».

Du jus de pomme à Baabda

Le président Lahoud a donné des instructions au personnel du palais de Baabda pour que du jus de pomme soit offert à tous les invités venus lui présenter leurs vœux à l’occasion du 22 novembre. Le chef de l’État a voulu montrer par là sa volonté et son souci permanent de contribuer à l’écoulement de la production agricole nationale.
La célébration du soixantième anniversaire de l’Indépendance a été marquée cette année par l’absence aux festivités officielles de certaines personnalités politiques, comme le Premier ministre Rafic Hariri, et par la présence de personnalités de l’opposition au palais de Baabda, comme les députés Nassib Lahoud, Nayla Moawad ou Boutros Harb. Autre point fort du...