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MEETING - Festival de l’Indépendance au Biel Pharaon : La politique au Liban est devenue une fin en soi(PHOTOS)

Ils étaient venus par milliers pour participer au festival de l’Indépendance organisé hier par le député de Beyrouth, Michel Pharaon, à l’occasion du soixantième anniversaire de la fête nationale. Le rassemblement a regroupé au Pavillon Royal du Biel les partisans de M. Pharaon, ainsi que plusieurs personnalités du monde politique, notamment le ministre des Finances, Fouad Siniora, représentant le Premier Ministre, Rafic Hariri, l’ancien ministre, Bassel Fleyhane, ainsi que les députés Nabil de Freige, Bassem Yammout et Marwan Farès. Les problèmes socio-économiques et la crise régionale ont été au centre des discours prononcés par M. Talal Salman proriétaire du journal as-Safir, M. Mohammed Sammak, secrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien, et par M. Pharaon.
« Faut-il se contenter de ressusciter le souvenir des grands hommes (de l’indépendance) pour compenser la misère des temps présents ? » s’est interrogé M. Salman en soulignant que la comparaison de la caste politique actuelle avec ces géants de la politique – il cite au passage Riad Solh, Hamid Frangié, Habib Abi Chahla entre autres – ne rend que plus légendaire la mémoire de ces derniers.
« Notre époque témoigne de la chute des grands empires qui se sont convertis au suivisme, perdant par là leur indépendance et leur liberté de décision », a-t-il dit. « Nos gouvernants étaient (à l’époque) bien plus respectueux de leur peuple, plus attachés à leur patrie. Rien ne justifie plus aujourd’hui l’attitude de certains pays arabes qui cèdent sous la pression de l’occupation militaire », a ajouté M. Salman, en allusion à l’occupation de l’Irak et aux alliés des États-Unis dans la région.
Rappelant que l’indépendance du Liban procède d’un « acte de foi » qui avait uni l’ensemble de la population, M. Salman a indiqué que l’indépendance n’a plus de nos jours la connotation romantique d’antan. « Elle ne se résume plus à un drapeau, un hymne, une armée de parade et à la gloire des chefs d’État et de leurs escortes effrayantes », a-t-il ironisé.
« Aux yeux du Libanais, l’indépendance signifie la liberté, les moyens de subsistance, le droit à la santé et à l’enseignement et surtout celui de choisir ses représentants ».
M. Sammak a insisté pour sa part sur l’importance de l’éducation nationale qui, dans les sociétés communautaires, devrait se fonder sur l’allégeance à la patrie d’abord, à la communauté ensuite. Une mission d’autant plus urgente de nos jours que « nous sommes désormais dépositaires d’un message de civilisation qui dépasse nos frontières ».
M. Pharaon a souligné quant à lui « l’obstination » du Liban à vouloir s’affirmer face aux multiples crises, ingérences et bouleversements provoqués par le conflit israélo-arabe et par les attaques du 11 septembre.
« Le Liban a ainsi prouvé qu’il était capable de gérer toutes ces crises », a-t-il dit, reconnaissant toutefois que le pays a besoin de consolider son unité interne, encore fragile. » Il est de notre devoir de faire taire le monstre confessionnel en nous », a ajouté le député, en rappelant que le véritable dialogue commence « par un choc positif fondé sur une autocritique en profondeur ». Évoquant la question des libertés – « une liberté qui est souvent prise d’assaut sous divers prétextes » –, M. Pharaon a insisté sur la nécessité de consolider la démocratie, notamment par le biais d’une loi électorale garantissant une véritable représentativité.
Et le député de Beyrouth de constater « avec amertume » que « la politique au Liban est devenue une fin en soi bien plus qu’un moyen, dont profitent certains individus, leaders et partis politiques ». Le Libanais est aujourd’hui en droit de se demander ce qu’il est advenu des secteurs productifs et du plan de privatisation. « Qu’en est-il de la transparence au sein de la Caisse nationale de Sécurité sociale ? » « Et quand sera clos le dossier des déplacés ? » s’est encore interrogé M. Pharaon.
Revenant à la question régionale, et plus particulièrement à la concomitance des volets libanais et syrien, le député de Beyrouth a affirmé que «s’il est vrai que les relations libano-syriennes ont besoin d’évoluer sur les plans politique et économique, lorsque les circonstances le commandent, personne par contre n’a le droit d’ébranler les relations stratégiques » (entre ces deux pays ) ».
Rappelant que la « modération et l’ouverture » constituent les constantes du courant politique haririen – auquel il appartient –, M. Pharaon a rendu hommage au Premier ministre, qui, a-t-il dit, a joué un rôle primordial sur le plan de la lutte contre le confessionnalisme, notamment à Beyrouth.
Ils étaient venus par milliers pour participer au festival de l’Indépendance organisé hier par le député de Beyrouth, Michel Pharaon, à l’occasion du soixantième anniversaire de la fête nationale. Le rassemblement a regroupé au Pavillon Royal du Biel les partisans de M. Pharaon, ainsi que plusieurs personnalités du monde politique, notamment le ministre des Finances,...