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Effet miroir entre le dossier régional et la situation intérieure

Hier encore, la caste politique restait agitée d’une sous-controverse plutôt futile, d’autant qu’elle est dépassée : a-t-on discuté au sommet syro-libanais de la région ou des affaires intérieures ? Des deux, à égalité d’intensité, indique un ministre informé, qui renvoie ainsi dos à dos les chicaneurs attardés. En soulignant que c’est normal, vu l’interaction, l’interdépendance des deux volets. En effet, comme la thèse officielle le répète depuis des années (sans que les dirigeants eux-mêmes s’y conforment jamais !), la dangerosité de la conjoncture extérieure commande la consolidation, l’unification du front intérieur. Ce qui commence, bien entendu, par une cohésion, une solidarité sans faille au niveau du pouvoir. Donc par une éradication radicale du mal dit de la querellite qui déchire le tissu dirigeant. En pratique, il faudrait mettre de côté des sujets politiques qui suscitent ou sous-tendent des tensions, comme la présidentielle ou le sort du cabinet. Les dissensions entre les responsables nuisent d’autant plus qu’à l’unité nationale qu’elle reste embryonnaire, sinon illusoire. Elles alourdissent l’ardoise financière, frappent l’économie. Et affaiblissent le pays, en ébréchant sa stabilité, face aux dangers qui le menacent.
En tout cas, après le sommet, ceux qui voulaient blackbouler au plus vite le cabinet se résignent à temporiser. Ils reportent leurs projets de torpillage à février, en prenant prétexte de la nécessité de voir d’abord le budget 2004 mis en place, après son adoption à la Chambre. Tout dépendra en fait de l’évolution régionale. Si l’on va vers une trêve jusqu’à la présidentielle US, le changement ministériel au Liban pourrait être envisageable. Mais si de nouvelles secousses devaient survenir, les décideurs ne pourraient pas distraire leur attention de ces périls. Au stade actuel, les efforts diplomatiques d’apaisement sont contrebalancés par les velléités bellicistes israéliennes. Il faudra voir, remarque le cadre ministériel cité, si Qoreï et Sharon vont reprendre les pourparlers. Bush soutient cette orientation, en invitant Israël à suspendre les colonisations. L’Égypte s’entremet dans le même sens, et tente de faire en sorte d’obtenir des Palestiniens qu’ils ôtent tout prétexte à Israël. Afin de le dissuader de poursuivre ses assassinats ciblés, ses incursions, et de lever le blocus qui étrangle les Territoires. Dans ce cadre, la question est de savoir si les radicaux palestiniens, comme le Hamas et le Jihad, vont mettre de l’eau dans leur vin et accepter un cessez-le-feu, comme ils semblent en avoir l’intention.
Au cas où les tentatives de normalisation relative devaient échouer, il y aurait fort à craindre, note le même ministre, qu’Israël ne fasse également monter les enchères du côté du double volet libano-syrien. En intensifiant ses menaces contre Damas et Beyrouth, voire en les concrétisant. Sous prétexte que la Syrie appuie les extrémistes palestiniens, qui auraient repris leurs attentats. Israël pourrait obtenir l’aval des États-Unis pour de nouvelles agressions contre le Liban et la Syrie, au cas où cette dernière ne donnait toujours pas satisfaction aux exigences US.
Selon ce ministre, qui souligne l’importance pour le Liban des relations syro-américaines, Damas souhaiterait obtenir une contrepartie politique, mais également économique, pour les concessions qu’il ferait éventuellement. Mais des professionnels relèvent de leur côté que Washington n’est prêt à rien donner. Dans la mesure où il estime que ce qu’il demande à la Syrie, en termes de lutte contre le terrorisme, c’est un minimum obligatoire.

Émile KHOURY
Hier encore, la caste politique restait agitée d’une sous-controverse plutôt futile, d’autant qu’elle est dépassée : a-t-on discuté au sommet syro-libanais de la région ou des affaires intérieures ? Des deux, à égalité d’intensité, indique un ministre informé, qui renvoie ainsi dos à dos les chicaneurs attardés. En soulignant que c’est normal, vu...