En tout cas, après le sommet, ceux qui voulaient blackbouler au plus vite le cabinet se résignent à temporiser. Ils reportent leurs projets de torpillage à février, en prenant prétexte de la nécessité de voir d’abord le budget 2004 mis en place, après son adoption à la Chambre. Tout dépendra en fait de l’évolution régionale. Si l’on va vers une trêve jusqu’à la présidentielle US, le changement ministériel au Liban pourrait être envisageable. Mais si de nouvelles secousses devaient survenir, les décideurs ne pourraient pas distraire leur attention de ces périls. Au stade actuel, les efforts diplomatiques d’apaisement sont contrebalancés par les velléités bellicistes israéliennes. Il faudra voir, remarque le cadre ministériel cité, si Qoreï et Sharon vont reprendre les pourparlers. Bush soutient cette orientation, en invitant Israël à suspendre les colonisations. L’Égypte s’entremet dans le même sens, et tente de faire en sorte d’obtenir des Palestiniens qu’ils ôtent tout prétexte à Israël. Afin de le dissuader de poursuivre ses assassinats ciblés, ses incursions, et de lever le blocus qui étrangle les Territoires. Dans ce cadre, la question est de savoir si les radicaux palestiniens, comme le Hamas et le Jihad, vont mettre de l’eau dans leur vin et accepter un cessez-le-feu, comme ils semblent en avoir l’intention.
Au cas où les tentatives de normalisation relative devaient échouer, il y aurait fort à craindre, note le même ministre, qu’Israël ne fasse également monter les enchères du côté du double volet libano-syrien. En intensifiant ses menaces contre Damas et Beyrouth, voire en les concrétisant. Sous prétexte que la Syrie appuie les extrémistes palestiniens, qui auraient repris leurs attentats. Israël pourrait obtenir l’aval des États-Unis pour de nouvelles agressions contre le Liban et la Syrie, au cas où cette dernière ne donnait toujours pas satisfaction aux exigences US.
Selon ce ministre, qui souligne l’importance pour le Liban des relations syro-américaines, Damas souhaiterait obtenir une contrepartie politique, mais également économique, pour les concessions qu’il ferait éventuellement. Mais des professionnels relèvent de leur côté que Washington n’est prêt à rien donner. Dans la mesure où il estime que ce qu’il demande à la Syrie, en termes de lutte contre le terrorisme, c’est un minimum obligatoire.
Émile KHOURY
Les plus commentés
Israël est en train de perdre, mais pas autant que les Palestiniens
Don de l'UE : après avoir déclaré la guerre à Mikati, les chrétiens proposent la paix ?
Frontière terrestre libano-israélienne : où en sommes-nous ?