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Vie universitaire - Le courant aouniste réussira-t-il à l’emporter pour la troisième année d’affilée ? Élections aujourd’hui à la faculté de gestion de l’USJ : enjeux et candidats

Près de 1 020 étudiants sont appelés aujourd’hui à élire leurs représentants au sein du bureau de la faculté de gestion à l’amicale des étudiants de l’Université Saint-Joseph (USJ, faculté des sciences sociales, rue Huvelin). Il s’agit des premières élections cette année à l’USJ pour désigner les membres qui siègeront à l’amicale estudiantine pour l’année 2004.
L’amicale de l’USJ, qui a repris ses activités en janvier 2000, est formée des représentants de chacune des facultés, répartis en bureaux. Le bureau de la faculté de gestion compte neuf sièges à pourvoir : deux sièges pour les représentants par année de licence (en fonction de l’ancien système de l’USJ, préalable aux crédits) et un siège pour le président du bureau, dont le vote compte double. Les étudiants élisent, par année d’études, leurs représentants au scrutin majoritaire à un seul tour. Seul le président du bureau de la faculté est désigné par les étudiants des quatre années d’études.
L’an dernier, la présidence était revenue à Jad Doumith, candidat indépendant appuyé par le Courant patriotique libre (CPL), face à Yazid Ghostine, candidat des Forces libanaises (FL), et Riad Akiki, candidat du Bloc national (BN) appuyé par le « groupe national », comprenant le Parti syrien national social (PSNS), le courant du Futur, le Parti communiste libanais et le Mouvement du peuple. Cette année, la situation n’a guère changé : les FL et le Parti national libéral (PNL) ont adhéré au « groupe national », aux côtés du Parti socialiste progressiste (PSP) et du « groupe des indépendants », pour appuyer la candidature de Jean-Michel Aoun, indépendant et fils du député Élie Aoun. M. Aoun est opposé au candidat du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), Peter Murr, qui était l’an dernier représentant de la troisième année au bureau de la faculté.

Un fief aouniste
Depuis l’an 2000, et à la seule exception de l’année 2001, la faculté de gestion est un « fief aouniste », en ce qui concerne la présidence du bureau. En 2000, Béchara Kouyoumji, candidat indépendant appuyé par le courant aouniste, l’avait emporté. En 2001, le candidat appuyé par le CPL, André Sassine, avait été battu par un candidat indépendant, Ralph Homsi. En 2002 et 2003, Ziad Cardahi, candidat aouniste, puis Jad Doumith, candidat appuyé par les aounistes, avaient réussi à ramener la présidence dans le giron aouniste. C’est pourquoi cette élection revêt une importance capitale pour les aounistes. D’autant plus que, les années précédentes, ils avaient réussi le doublé avec une victoire à la faculté d’économie, victoire que pratiquement, ils ne pourront pas obtenir cette année, tant le candidat Karim Abou Charaf semble sûr de l’emporter. Quant à la faculté de droit, elle échappe depuis des années au CPL.
Par ailleurs, au niveau des années d’étude, la bataille prend également l’aspect d’une lutte entre le CPL et le « groupe national », qui appuie tantôt des candidats du PSP et tantôt des candidats FL. Mais il convient de préciser que beaucoup de candidats « indépendants » sont engagés dans la bataille, et qu’ils constituent toujours le gros des étudiants de l’USJ, où il n’y a jamais beaucoup de partisans.
Jean-Michel Aoun pourrait bénéficier de l’appui du courant du Futur, très présent dans les milieux musulmans à la faculté de gestion, et, selon certains étudiants, il bénéficierait même de l’appui du petit groupe d’étudiants affiliés au PSNS. Des rumeurs que Aoun s’est empressé de démentir à L’Orient-Le Jour : « Je ne suis pas l’allié du PSNS. Je ne me retrouve avec eux sur aucun point », a-t-il affirmé.

Programmes politiques
Pour Peter Murr, « l’université étant un espace représentatif de la société libanaise, le rôle et l’action du bureau des étudiants ne doivent pas être minimisés ». D’emblée, il adopte le discours aouniste dans son programme électoral : « Ce campus se doit d’être un bastion de liberté, de démocratie et surtout de dialogue entre les étudiants. Pour toutes ces raisons, il est de la responsabilité de chacun de nous, étudiants, d’élire une amicale homogène et authentique, capable d’assumer la mission qu’elle est censée accomplir. Il est aussi de notre devoir, en tant qu’étudiants conscients des contradictions et des “arrangements” qui se produisent sur la scène politique nationale, de veiller à éviter qu’un tel climat prévale sur le campus. De même, notre lutte sur le terrain se poursuivra, afin de pouvoir revendiquer un Liban fondé sur la liberté, la souveraineté et l’indépendance. Ces trois mots, qui ont souvent constitué un cliché (...), seront le fondement de la cause que nous défendons. » Dans le cadre des débats devant les étudiants entre les deux candidats à la présidence, M. Murr a estimé que l’USJ se devait d’être « une tribune libre où les hommes politiques doivent retourner pour réapprendre les vertus démocratiques », en plaidant en faveur de « toujours plus d’audace et de courage ». « Il faut appeler les choses par leur nom : la Syrie occupe le Liban. Or nous sommes assez matures pour nous gouverner. Nous n’avons pas besoin de tuteurs », a-t-il ajouté. Parmi les projets proposés par le candidat aouniste dans son programme électoral : l’organisation d’un forum des métiers au mois de février, pour instaurer un contact entre les étudiants et le marché professionnel, et la poursuite du projet “Cashless Card” mis en place en juillet 2003 et qui permet aux étudiants de faciliter le paiement de la scolarité à un taux d’intérêt relativement bas, en collaboration avec la Lebanese Canadian Bank. Jean-Michel Aoun a plaidé, lui aussi, dans le cadre de son programme électoral, en faveur d’un « Liban libre, souverain et indépendant, patrie définitive pour tous ses fils », citant le préambule de la Constitution. « Le Liban doit pouvoir jouir de ces constantes, conformément aux aspirations de ses jeunes à la libre décision et à l’expression démocratique », a-t-il indiqué.
« Ma candidature à la présidence du bureau de l’amicale s’inspire de l’importance que j’accorde à ce poste et tout ce qui en découle comme obligations et responsabilités vis-à-vis des étudiants, tant au plan social que culturel », a-t-il poursuivi. Dans son programme, M. Aoun propose la tenue de conférences culturelles et sociales, la fondation d’une revue pour la faculté, la création d’un cycle de débats interuniversitaires et interétudiants, et l’organisation de journées de soutien à l’USJ à la production nationale, aux agriculteurs, à l’écologie, à la femme, aux orphelins. Il est par ailleurs déterminé à assurer des stages aux étudiants de deuxième année et des sessions de secourisme. Il compte enfin organiser des visites de sites touristiques et multiplier les sorties et les soirées pour la faculté.
S’agit-il, selon lui, d’une bataille politique ?
« Il s’agit avant tout d’une bataille au niveau du travail estudiantin. Au niveau politique, l’essentiel est d’œuvrer pour le dialogue, lequel se concrétise à travers l’alliance qui me soutient et qui regroupe des tenants de mentalités différentes », a répondu M. Aoun. « L’objectif est de dialoguer », a-t-il conclu. Les résultats seront annoncés aujourd’hui, en début de soirée.
Il convient enfin de noter que les élections aux facultés d’économie, de droit, à la faculté des sciences humaines, ainsi qu’à l’Institut de sciences politiques, se dérouleront très prochainement.

Michel HAJJI GEORGIOU
Près de 1 020 étudiants sont appelés aujourd’hui à élire leurs représentants au sein du bureau de la faculté de gestion à l’amicale des étudiants de l’Université Saint-Joseph (USJ, faculté des sciences sociales, rue Huvelin). Il s’agit des premières élections cette année à l’USJ pour désigner les membres qui siègeront à l’amicale estudiantine pour...