Rechercher
Rechercher

Actualités

Sud - Le Liban « aurait à souffrir » d’une poursuite des activités du Hezbollah, menace Yaalon Nouvelle mise en garde israélienne à Damas et Beyrouth

Les menaces israéliennes de représailles contre la Syrie et le Liban, liées aux activités prêtées par l’État hébreu au Hezbollah, sont devenues quasi quotidiennes. La semaine dernière, l’armée israélienne, qui a effectué des manœuvres à la frontière avec le Liban, puis le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, ont lancé des avertissements en ce sens en direction de Damas et de Beyrouth. Au cours des dernières quarante-huit heures, c’était au tour du chef d’état-major, le général Moshe Yaalon, de lancer, à peu près dans les mêmes termes, une nouvelle mise en garde.
Adressé principalement à la Syrie, jugée « responsable » des activités du Hezbollah, cet avertissement n’épargne nullement le Liban, qui « aurait à souffrir » de ces activités, a lancé le général Yaalon, sans donner de précisions sur la nature d’éventuelles représailles israéliennes. L’armée de l’État hébreu avait déjà prévenu que la population civile libanaise pourrait payer le prix de la politique menée par le Hezbollah.
Implicitement, le général Yaalon a évoqué de possibles attaques contre la Syrie similaires au raid aérien mené le 5 octobre près de Damas, a indiqué hier la radio publique israélienne.
« Si la Syrie continue à ignorer les messages que lui ont adressés Israël et d’autres pays dans le monde, il se pourrait qu’il faille lui envoyer des messages d’un autre genre », a lancé le général Yaalon lors d’un discours prononcé à l’université de Tel-Aviv.
« Tant que les quartiers généraux d’organisations terroristes continuent à agir à partir de la Syrie, Damas en portera la responsabilité », a ajouté le chef d’état-major.
Le quotidien israélien Haaretz a, pour sa part, précisé que le général Yaalon avait dénoncé la présence d’« organisations terroristes palestiniennes à Damas ». Il a également réitéré l’accusation selon laquelle la Syrie permet au Hezbollah de « se livrer au terrorisme contre Israël à partir du Liban » et prévenu que « la Syrie en porterait la responsabilité, tandis que le Liban en souffrirait », a ajouté le quotidien.
L’armée israélienne avait annoncé jeudi dernier avoir procédé à d’importantes manœuvres près de la frontière avec le Liban et la ligne de cessez-le-feu avec la Syrie dans le cadre de ses préparatifs en cas d’« escalade militaire sur le front nord », c’est-à-dire sur la frontière libano-israélienne.
« L’armée israélienne ne cherche pas l’escalade, mais elle est prête à faire face à tout affrontement possible avec le Hezbollah, qui est à la pointe du terrorisme, avec le parrainage de la Syrie et le soutien de l’Iran », avait souligné l’armée dans un communiqué.
Le 26 octobre, le ministre des Affaires étrangères syrien Farouk el-Chareh avait menacé Israël de représailles contre ses colonies de peuplement sur le plateau du Golan occupé depuis 1967 si Israël lançait une autre attaque contre le territoire syrien.
L’aviation israélienne avait mené le 5 octobre un raid, qui n’avait pas fait de victimes, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Damas, le premier de ce genre depuis trois décennies. Selon Israël, l’opération visait une base d’entraînement de groupes armés palestiniens. Damas affirme au contraire que le raid a visé une zone d’habitation civile.

Khaddam minimise
la portée des menaces
Lors d’une conférence de presse hier à Damas, le vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam, a minimisé la portée des nouvelles menaces israéliennes d’attaques contre la Syrie, estimant qu’elles faisaient « partie d’une guerre psychologique ».
« Les menaces israéliennes sont quotidiennes. Elles font partie d’une guerre psychologique menée par le Congrès américain, la presse et Israël », a déclaré M. Khaddam.
Interrogé sur les déclarations du chef d’état-major israélien, le vice-président a répondu : « Nous ne sommes pas inquiets. » Il a souligné qu’il appartenait à la Syrie de « décider de l’utilité » d’une riposte militaire contre Israël.
Pour M. Khaddam, le raid du 5 octobre « constitue un message politique et n’intervient pas dans le cadre d’une opération militaire d’envergure ».
Par ailleurs, le responsable syrien a minimisé les conséquences des sanctions votées mardi par le Congrès américain contre la Syrie et qui, pour entrer en vigueur, doivent encore être signées par le président américain George W. Bush.
« Il n’y a pas de commerce avec les États-Unis, Washington ne fournit pas d’aides à la Syrie. La question n’est pas importante et ne nous préoccupe pas », a-t-il affirmé.
M. Khaddam a qualifié de « tendues » les relations syro-américaines. « La politique américaine a pris un chemin différent. Les Américains regardent les choses avec des yeux israéliens, ce qui est contraire à nos intérêts », a-t-il dit.
Les menaces israéliennes de représailles contre la Syrie et le Liban, liées aux activités prêtées par l’État hébreu au Hezbollah, sont devenues quasi quotidiennes. La semaine dernière, l’armée israélienne, qui a effectué des manœuvres à la frontière avec le Liban, puis le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, ont lancé des avertissements en ce sens en direction de...