Nabih Berry se base sur le rapport autour de « la paix et de la dignité au Proche-Orient », publié par le Parlement européen le 17 octobre 2003, et qui comporte dans certains de ses articles des allusions au « fusionnement des réfugiés palestiniens dans les sociétés » et à leur « octroi de la nationalité du pays qui les a accueillis ».
Pour le président de la Chambre, ce genre de propos porte en lui de sérieux dangers pour le Liban puisque l’allusion au fusionnement signifie, en gros, l’implantation de ces réfugiés. Ce qui implique d’abord « une agression grave à l’appartenance identitaire » de ces derniers, qui « renonceront ainsi à leur identité nationale, à leur droit au retour, à la construction de leur destin et à l’établissement de leur État indépendant ».
Nabih Berry estime ensuite que cette proposition d’implantation des réfugiés palestiniens est « une ingérence dans la souveraineté des pays d’accueil », puisqu’elle va pousser ces pays à adapter leurs lois afin de pouvoir absorber les réfugiés. Cette proposition constitue, troisièmement, un retour sur la parole prise par le Parlement européen lui-même, qui avait soutenu les résolutions onusiennes 242, 338 et 194, de même qu’un coup porté à la mission première du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, dont le but est de leur assurer une protection internationale, de trouver des solutions durables à leurs problèmes, etc.
Le cinquième point défendu par Nabih Berry évoque la contradiction flagrante entre le rôle traditionnel du Parlement européen – contribuer au règlement de la crise du P-O – et la proposition en question. Quant au sixième point, il souligne « l’encouragement » que cette proposition apporte à Israël pour qu’il poursuive sa guerre contre les territoires palestiniens et à l’armée de l’État hébreu pour qu’elle continue à anéantir tous les secteurs productifs et toutes les habitations des Palestiniens, ainsi que tout ce qui contribue à leur donner un peu de dignité quotidienne.
Enfin, Nabih Berry déplore que le Parlement européen, « au lieu de trouver des idées, de lancer des initiatives et d’exercer des pressions sur Israël afin qu’il cesse l’annexion des terres palestiniennes et la construction de colonies, demande aux autorités palestiniennes d’appréhender le dossier des réfugiés et la question du droit au retour d’une façon réaliste ».
Le président de la Chambre termine son message en assurant que le peuple et les institutions libanais sont unanimes à refuser l’implantation palestinienne et à défendre le droit au retour – « ce ne sont pas des revendications saisonnières qui changent au gré des rapports de force, mais des constantes », dit-il –, rappelant que « le Liban continuera à tout faire pour assurer aux réfugiés les facilités indispensables à leur séjour provisoire sur le sol libanais ». Voilà pourquoi, conclut Nabih Berry, « il n’est pas permis d’évoquer, de décréter ou de recommander des “solutions réalistes” à ce problème, qui violeraient la légalité internationale et la justice ».
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