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CONCERT - Six groupes libanais au palais de l’Unesco «Ya Salam»: un marathon musical pour la coexistence(photo)

La musique adoucit... les souvenirs douloureux. Ceux de la guerre, des bombardements, des combats fratricides, de l’émigration forcée... Parce qu’elle rassemble, sous une même bannière – celle de la sensibilité et de l’émotion –, les hommes de bonne volonté, elle reste le meilleur véhicule des messages de paix, de tolérance et de coexistence. C’est ce qu’a prouvé, s’il en faut, le mégaconcert qui a réuni, au palais de l’Unesco, six groupes libanais, qui ont donné – durant près de cinq heures! – un éclatant exemple de fraternité dans la diversité. Et cela autant sur scène (où les styles variaient du oud à l’électroacoustique, en passant par le rock, le rap et les chansons à textes) que dans la salle qui offrait, pour une fois, un vrai melting-pot de communautés et d’âges.
Organisé par le comité Mémoire pour l’avenir (avec le soutien de l’Union européenne), Ya Salam (qui peut se traduire par «Ô paix») est la première réalisation «musicale» de cette association qui prépare une rencontre le 29 novembre entre les jeunes Libanais et leurs élus politiques, afin de répondre aux questions douloureuses et non résolues de 17 ans de conflits. Pour améliorer l’entente et la coexistence, et ancrer la paix dans le pays, il faut revenir vers la mémoire du Liban contemporain, faire un travail sur la mémoire de la guerre, non dans le but de remuer des souvenirs douloureux, mais de tirer leçon de ces événements et conjurer leur répétition. C’est en substance ce qu’a déclaré Samir Kassir, au nom d’Amal Makarem, l’instigatrice de cette initiative, en ouverture du concert.
Six groupes se sont donc succédé sur la scène du palais de l’Unesco pour interpeller le public, chacun à sa manière, en faveur de cette noble cause.

Styles divers
Langage purement instrumental pour Charbel Rouhana, qui a illustré par les notes orientales de son oud, métissées de sonorités latines, tziganes et jazzies, le parfait accord de toutes les musiques du monde.
Attaque rock du Koulouna par Mounir el-Khawli qui poursuit, sur le même tempo satirico-rock, ses déboires d’enfant de la guerre entre bombardements et routes défoncées, confessionnalisme et pénurie d’eau, d’essence, etc. Charismatique en diable, le «dragon du tarab», comme il se surnomme lui-même dans l’une des ses chansons, tire sur tout ce qui bouge – dans la mauvaise direction – dans notre société: le culte de l’argent et des apparences, le machisme, la perte d’identité culturelle...
Tania Saleh a, quant à elle, enchaîné dans des chansons à texte sur musique rock différents thèmes. De la complainte amoureuse à la révolte contre la société dans laquelle nous vivons, un petit tour désenchanté qui s’est clôturé par un vibrant Ya leil a cappella.
Belle prestation – sonore et visuelle, avec écran animé – du groupe rap, Aks’ser, qui s’est livré à une critique sociale teintée d’attachement au pays.
Prince K (alias Wadih Safieddine) a entamé pour sa part, en français et en anglais, des mélodies rocks, dont une Talamdalailama, aux accents incantatoires.
Enfin, les Soap Kills ont clôturé en beauté, avec un répertoire électroacoustique et une reprise d’Asmahane, ce concert qui mérite bien d’être salué d’un... «Ya Salam»!
À signaler: le concert sera gravé sur un CD. Le recettes serviront à l’archivage des témoignages recueillis auprès des témoins de la guerre.

Zéna ZALZAL
La musique adoucit... les souvenirs douloureux. Ceux de la guerre, des bombardements, des combats fratricides, de l’émigration forcée... Parce qu’elle rassemble, sous une même bannière – celle de la sensibilité et de l’émotion –, les hommes de bonne volonté, elle reste le meilleur véhicule des messages de paix, de tolérance et de coexistence. C’est ce qu’a...